L’intérêt de vos travaux ?
Dr James Mc Kay : On a mené une recherche sur près de 6 000 patients atteints de cancers du poumon en France mais aussi dans 17 autres pays. L’idée étant de mieux comprendre ce cancer du poumon qui est un des plus fréquents et surtout un des plus mortels.
Ce que vous avez découvert ?
On a identifié deux variations génétiques chez un certain nombre de patients. Dont une concernant la dépendance à la nicotine. Puis on a mis en évidence que ces deux gènes augmentent de 60 % les risques de cancer du poumon. Donc une hausse de 120 % si on a ces deux gènes... Un résultat qui est valable pour les fumeurs comme pour les non-fumeurs. Ce qui montre bien la responsabilité directe de ces gènes.
Ces gènes augmentent aussi le risque d’autres cancers ?
Non, pour l’instant, seul le cancer du poumon est concerné. Mais on est en train d’étudier l’impact de ces deux gènes sur les cancers de la bouche et la gorge.
L’intérêt de cette découverte ?
On ne peut pas pronostiquer exactement qui va développer un cancer du poumon. Car heureusement, tous les porteurs de ces variations génétiques ne vont pas développer cette maladie. Et inversement, certains malades n’ont pas ces variantes de gènes. En revanche, on espère que cette découverte va permettre la mise au point de meilleurs diagnostics, donc de meilleurs traitements. Notamment à Lyon où une équipe travaille déjà sur ce thème. Mais il faut savoir que la consommation de tabac reste le principal responsable de cette maladie. Avec un risque qui est multiplié par 1 000 ! Donc pour éviter ce cancer, il faut surtout ne pas fumer. Et ensuite seulement s’intéresser à son patrimoine génétique !