Marion Maréchal tire un premier bilan de son ISSEP

Marion Maréchal tire un premier bilan de son ISSEP
Marion Maréchal

A peine trois mois après l’ouverture de son école, l’ISSEP, Marion Maréchal est déjà satisfaite du résultat : "Tout se passe comme prévu. Nous avons déjà ouvert une classe de magister et 3 groupes en formation continue".

Des groupes qui ne dépassent pas 25, tant sans doute pour la qualité des échanges que parce que les salles de l’école située à Confluence ne sont pas très grandes. Le pari d’ouvrir une école généraliste quand on est la petite fille de Jean-Marie Le Pen à Lyon n’apparait pourtant pas gagné d’avance. Marion Maréchal, elle-même inscrite en MBA à l’EM Lyon depuis novembre 2017 pour apprendre à gérer sa petite entreprise, avait décidé bien avant, de quitter la politique. 

La légitimité à faire de la politique

Question de légitimité d’abord: "Aujourd’hui la politique salit plus qu’elle n’ennoblit. J’avais peur d’être face à une impasse en étant entrée si jeune en politique tout en sachant qu’avoir été élue député tenait aussi au fait d’être la petite fille de Jean-Marie Le Pen". L’analyse de la directrice de l’ISSEP sur son parcours est aussi liée à la victoire d’Emmanuel Macron à la Présidence puis de l’entrée à l’Assemblée Nationale d’une majorité LREM, autant d’élus qui ont été dispensés du cursus honorum (cette vieille tradition républicaine qui veut que l’on gravisse un à un les marches du pouvoir en partant de conseiller municipal). Pour Marion Maréchal il faut certes faire de la politique, mais autre chose en même temps, ou par alternance : "J’avais encore l’âge de me réorienter. Mais je n’ai pas voulu devenir commerciale dans une grande entreprise. Il me fallait mettre du sens dans mon action. Et le sens, je le trouve dans le combat culturel". Le combat culturel est donc le deuxième motif de la naissance de l’ISSEP. Ce combat a un adversaire : Science Po. "J’ai des amis qui ont fait Science Po. Entre l’obligation de l’écriture inclusive et l’interdiction de certains conférenciers qui ne sont pas dans la ligne, il est évident qu’on ne peut avoir une identité politique de droite assumée en étant étudiant là bas". Tout en reconnaissant que l’I.E.P de Paris "fait encore de belles choses", Marion Maréchal n’hésite pas à faire le parallèle : "Il existe une analogie entre 1871 et la création de l’Ecole Libre de Science Politique [qui deviendra Sciences Po en 1945] pour surmonter la défaite de Sedan contre la Prusse et aujourd’hui. Certes la France n’a pas connu de défaite militaire, mais elle connaît une même faillite des élites universitaires et politiques qui conduit à une défaite morale".  Un des buts de l’ISSEP Lyonnais se trouve là : "Evidemment je n’ai pas l’ambition de renverser à moi seule le système, mais je veux donner au camp conservateur la possibilité de reprendre en main les leviers du combat culturel".

Oui mais pourquoi à Lyon ?

Reste la question de la localisation de l’ISSEP à Lyon et non pas à Paris. Une des raisons est qu’en parallèle de son projet, une équipe lyonnaise avec qui la nièce de Marine le Pen était en contact travaillait à développer le sien. L’ISSEP est le résultat de cette fusion. Il y a d’autres raisons : "Ne pas être à Paris avait un sens fort : c’était échapper au microcosme parisien de 3.000 personnes qui se côtoient en permanence, ne connaissent rien au pays, et sont sidérés par les Gilets Jaunes".

Pour autant Lyon n’est pas un choix par défaut : "Nous avons une volonté de tisser des liens avec l’Italie. Et la nature du tissu industriel et commercial nous paraissait plus en lien avec ce que nous voulons faire : nous voulons envoyer nos étudiants dans des entreprises qui réussissent à l’international tout en étant enracinées dans un territoire".

Ce n’est pas ce que fait Sciences Po ? Marion Marechal pose un diagnostic différent : "la majorité des étudiants qui sortent des IEP s'orientent dans le privé et notamment dans la banque et la finance. Ces formation sciences politiques ont perdu une partie de leur vocation à savoir former des personnes destinées aux affaires publiques"

La Valeur Ajoutée ISSEP

Il reste plein de combats à mener. Celui de Marion Maréchal, qui passe par l’ISSEP actuellement (bien que : "chaque école ait vocation à s’émanciper de son fondateur", note  l’intéressée en souriant), est d’offrir une école qui remette la culture générale au centre de son cursus : "paradoxalement, Sciences Po le fait de moins en moins".

L’ISSEP se vit donc comme offrant une formation "général de sciences politiques avec une tonalité entrepreneuriale" . Très général même car l’ISSEP inclut aussi "une formation culturelle et physique : sport, danse, sortie culturelle". Une application de l’adage romain corpore sano in mens sana (esprit et corps sains). Il faut ça pour former des César prêts à marcher sur Rome.

Romain Meltz

@lemediapol

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La Gegene le 17/01/2019 à 23:25

Pépère JM va donner des cours d’électricité ....à l’œil!

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mdr le 17/01/2019 à 19:47

"tisser des liens avec l'italie " Laquelle ? celles des ligues ? celle de la descendante de mussolini ? celle des épiciers italiens qui nous fourgue de la charcuterie industrielle soit disante artisanale de leurs petits villages ?

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Julie 01 le 17/01/2019 à 19:44

Marion est l'avenir.

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Yvon le 17/01/2019 à 19:43

Vive Marion !

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Alain D le 17/01/2019 à 19:43

Marion, on t'aime !

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