Les jeunes victimes de la pauvreté dans le Rhône

Les jeunes victimes de la pauvreté dans le Rhône

Le Secours Catholique a publié son rapport annuel de statistiques, qui montre une nette augmentation de la pauvreté chez les jeunes.

« C’est la traversée du désert pour les jeunes aujourd’hui. » La métaphore utilisée par Philippe de Dinechin, délégué du Secours Catholique dans le Rhônen est certes un peu éculée mais traduit avec justesse pour traduire devant les journalistes le rapport accablant que publie cette semaine l’organisme. On y apprend notamment que 74% des 6800 personnes accueilles le Secours Catholique dans le Rhône touche 633 euros par mois, soit près de 300 euros de moins que le seuil de pauvreté. « La crise déplace les limites. Des familles qui vivent avec un revenu modeste ont vu leur situation s’aggraver, avec des loyers impayés, des soucis énergétiques », commente Gérard Raulin, le président pour le Rhône. Et les premiers touchés, ce sont les jeunes.

12% des personnes qui ont demandé de l’aide en 2010 dans le département ont moins de 25 ans. Ce sont souvent de jeunes mères seules, qui touchent le RSA, ou des étudiants coupés de leurs parents et sans ressources. C’est le cas de Safinati. Cette jeune femme est arrivée de sa Mayotte natale en 200, à seulement 13 ans. « Je suis venu en France pour les études, mais c’était trop difficile », explique aujourd’hui cette mère de famille de 2 enfants, à seulement 21 ans. « J’ai rejoint ma mère, chez mes oncles, on était à droite, à gauche. » Locataire aujourd’hui d’un T2 à Vénissieux, Safinati touche le RSA, 680 euros par mois, « mais ce n’est pas suffisant, avec les factures et les charges, je peux à peine acheter de quoi manger à mes enfants. »

C’est pour ces cas-là que le Secours Catholique demande au Gouvernement de généraliser le Revenu de Solidarité Active à tous les jeunes âgés d’au moins 18 ans. « C’est paradoxal : les jeunes sont à la fois plus formés, plus diplômés et ils ont plus de difficultés », s’insurge Philippe de Dinechin. « Dans le Rhône, entre 15% et 20% des jeunes rencontrés ont au moins appelés une fois le 115 pour trouver un hébergement. » Safinati a dû appeler le Samu Social, une seule fois. Mais aujourd’hui, elle ne perd pas courage : « Je cherche une formation pour faire de la restauration. Je veux pouvoir dire à mes enfants quand je les emmène à l’école que je vais travailler, et que je viendrai les chercher le soir. »

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