Le "low-coast" a le vent en poupe à Saint-Exupéry

Le "low-coast" a le vent en poupe à Saint-Exupéry

Easyjet a ouvert hier deux nouvelles destinations depuis Lyon : l’une vers Edimbourg en Ecosse, l’autre vers Bruxelles, un mois seulement après avoir lancé une liaison quotidienne avec Nantes. Mais la compagnie à bas prix ne veut pas s’arrêter là : des discussions pour faire atterrir un quatrième avion à l’est de Lyon sont prévues et des ouvertures de lignes, notamment vers les pays de l’Est, sont à l’état de projet. Une projection à moyen terme pour Easyjet, alors que le trafic aérien est en baisse de 2,7% sur l’année pour l’aéroport lyonnais. Seul le trafic low-cost est en progression, avec deux millions de passagers par an, et cette tendance devrait encore s’accentuer avec l’arrivé au printemps de Transavia, la filiale petit prix d’Air France. L’aéroport va donc engager certains travaux pour mieux faire face à la demande. C’est ce que nous confirme Philippe Bernand, le directeur général d’Aéroports de Lyon.

Lyon Mag : Qu'apporte la compagnie Easy Jet pour un aéroport comme Lyon Saint-Exupéry ?
Philippe Bernand :
C'est clairement du trafic en plus. C'est aussi une diversification en terme de destination, qui contribue complètement à l'ouverture de l'aéroport sur l'Europe. Easy Jet le rappelait dans son projet, il s'agit de bien positionner Lyon au carrefour de l'Europe. Toute cette activité y contribue fortement.

Vous vous attendez à encore plus de trafic avec Easy Jet ?
Généralement, les aéroports européens ont une part de trafic dit « low-cost » qui représente 25% à 30% de leur activité. Il y a deux ans le « low-cost » représentait 6% de notre activité. Nous en sommes à 18% aujourd'hui. Il y a encore du chemin à parcourir.

Allez-vous aménager l'aéroport pour accueillir ces nouveaux vols ?

Tout à fait. Aujourd'hui, nous sommes en train de saturer nos installations dédiées à cette activité. Nous l'avons parfaitement anticipé. Nous lançons les phases d'investissement qui vont permettre d'accompagner la croissance de ce segment de trafic.

Comme quoi par exemple ?
Un nouveau terminal qui sera dédié à l'embarquement et une réadaptation du terminal actuel, plutôt dans ses fonctions  « enregistrement » et « arrivée.» Nous allons donc gagner en capacité, en place, et en « emplacement avions.» Cela va nous permettre de densifier l'activité de trafic.

Vous espérez combien de millions de passagers avec ces aménagements ?
Nous aurons une capacité de deux à deux millions et demi de passager « low cost » avec ces aménagements.

Ces nouvelles activités sur le « low-cost » vont permettre à l'aéroport de sortir un peu la tête de l'eau ?

Cela va effectivement aider l'aéroport à traverser la crise. Cet outil va favoriser le développement économique de la région. Pour le « low cost », on pense souvent à de la clientèle « loisir ». Mais c'est un véritable outil pour les PME qui veulent se dédier à l'exportation. Cela représente des coûts importants pour ce type d'entreprise de se développer à l'export. Avoir une offre « low cost » relativement diversifiée sur Lyon avec des destinations européennes en grand nombre, c'est, pour ces PME, un atout de développement. Il faut bien percevoir ce segment là, en plus du tourisme, comme un vrai vecteur de développement économique.

Air France, via Transavia, va baisser de 30% le prix de ses billets « voyageurs » (ancienne classe économique – NDLR). Cela va-t-il vous faire du tort ?
Cela confirme que notre marché est un marché actif. Cela démontre que les compagnies aériennes font confiance à des plateformes aériennes comme Lyon, et qu'elles ont envie d'y trouver un équilibre économique. Tout ceci contribue au développement de l'aéroport, mais aussi de la région. Cela ne peut être que positif. La concurrence, quand elle est loyale, est saine. Elle stimule l'ensemble des activités d'une région. Elle donne les outils aux entreprises pour se développer. Elle donne également des outils touristiques pour accueillir de plus nombreux visiteurs. Tout ceci va absolument dans le bon sens. Il ne faut pas vivre la concurrence comme des épouvantails. Ce sont de merveilleux moteurs.

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