Retour du froid : le Samu social vigilant et inquiet

Retour du froid : le Samu social vigilant et inquiet

A l’heure où Météo France maintient son alerte à la neige et au verglas jusqu'à samedi 7 heures sur le département, le Samu Social enregistre une recrudescence des demandes. La chute brutale des températures coïncide, comme chaque année, avec la hausse des fréquences d’appel au 115. Samuel, éducateur spécialisé, explique pour Lyon Mag les enjeux fondamentaux pour les personnes sans domicile fixe : trouver un toit, mais surtout le pérenniser. Et pointe du doigt le manque de places sur Lyon intra-muros.

Lyon Mag : Combien de personnes dormant dans la rue avez vous dénombré pour ce début d’hiver 2010 ?
Samuel : C’est compliqué. Il y a un dénombrement fait par un organisme qui s’appelle la MRIE, après une enquête effectuée dans tous les centres d’accueil, les foyers, sur les personnes qui refusaient ou qui n’avaient pas eu de solutions par le 115. Il y aurait au moins un millier de personnes, mais ce chiffre n’est pas très précis, et semble surtout bien en deçà de la réalité. Au niveau du SAMU social, nous avons une base de données qui varie autour de 200, 300 personnes, voire un peu plus. Sachant qu’à travers ces chiffres, certaines personnes sont en hébergement, d’autres sont en place de stabilisation et d’autres sont complètement à la rue.

Le froid est arrivé. Qu’est-il proposé aux SDF dans le Rhône pour passer la nuit au chaud ?
Début Novembre, chaque année, est lancé le PARSA (plan d’action renforcé pour les sans-abris). Des places sont ouvertes dans ce cadre. La préfecture a annoncé cette année 85 places d’hébergement. En terme de création de places, cela ne représente que 6 places de plus créées sur l’agglomération lyonnaise. 25 places ont été créées sur Villefranche, 30 places ont été créées sur Meyzieu. Ce n’est pas la porte à côté de Lyon, et c’est donc contre-productif. Après, il y a des transformations de places dites de «stabilisation» (longue période - NDLR) en places d’urgence (courte période, trois à quatre nuits maximum - NDLR). Il y a donc cette année un vrai problème au niveau du nombre de places. Pour le moment, il n’y a pas eu de décision officielle quant à des places ouvertes par grand froid. Toutefois, quand, comme en ce moment, nous avons de telles températures, le préfet ou la DDASS peuvent décider d’ouvrir des gymnases pour accueillir les gens. Mais la décision appartient aux autorités mais pas aux associations.

Il y a aussi la possibilité de louer des chambres d’hôtel ?

Il y a aussi cette possibilité là. Tout en sachant que pour louer des chambres d’hôtel, il faut que le 115 ait une autorisation, en particulier pour la question financière du règlement de la nuit passée. Après, il faut que l’hôtel ait des places. C’est surtout ça le souci. Il n’y pas forcément de places disponibles pour les personnes qui pourraient être hébergées à l’hôtel.Tout en sachant que la prise en charge hôtelière représente uniquement une mise à l’abri. Cela à juste un impact immédiat, mais pas plus. Derrière, rien n’est fait un niveau social, pas d’accompagnement. Alors que sur certains centres d’hébergement, il y a la possibilité de pouvoir travailler derrière les questions d’accompagnement social avec des éducateurs.

Est-ce une des raison du refus des personnes ?

Il y a plusieurs raisons. L’une des première raison est le fonctionnement même du 155. Nous fournissons des places pour trois ou quatre nuit. Une personne qui appelle le 115 se verra proposé, s’il y a de la place, un hébergement pour trois nuits. Sachant qu’il y a plus de demandes que d’offres, les personnes prioritaires pour avoir des nuitées au 115 sont les personnes qui n’ont pas eu d’hébergement depuis quelques temps. Une personne qui va faire le 115  le lundi va peut être avoir trois nuits, mais si elle rappelle à nouveau le jeudi, elle ne sera pas prioritaire. Donc la personne qui vient d’être en hébergement n’aura plus de places. cela est lié au manque de places. Les gens sont ballotés d’un foyer à un autre, ou pire, d’un foyer à la rue. Les personnes préfèrent se stabiliser à l’extérieur, dans la rue, dans des squats, des halls d’escaliers, plutôt que d’aller d’un foyer à un autre, en étant obligé de passer six à sept coups de fil dans la même journée au 115 pour s’entendre dire à 21h qu’il n’y a plus de places. Il y a aussi la raison des conditions d’hébergement. Certains ne supportent pas les règles assez cadrantes, qui font qu’il leur faudrait plus de souplesse. Il faut rentrer avant une certaine heure et en partir avant une certaine heure le matin, c’est assez compliqué. Si on veut avoir une vie au delà de 20h30 en dehors du foyer, c’est difficile. Au delà de cet horaire, il peu y avoir de la négociation individuelle, mais le plus souvent, on perd sa place. Nous rencontrons aussi des problématiques de pathologies psychiatriques. certaines personnes  sont au plus mal et n’arrivent pas à tenir dans des cadres institutionnels. Ils n’ont pas de places non plus en psychiatrie. J’ai l’exemple d’une personne qui refuse d’aller en foyer pour sa propre sécurité et celle des autres. Alors qu’il sait que s’il va dans un foyer, il va complètement débordé, risque d’être agressif et violent. Cela peut se retourner contre lui, donc il préfère  rester dans son coin tout seul.

Y a-t-il aussi des personnes qui ne souhaitent pas retourner en foyer ?
La plupart des foyers ne sont pas des chambres individuelles. Les gens n’ont pas forcément envie d’être dans la proximité et dans le manque d’intimité qui ne leur convient pas. La plupart du temps, il s’agit de chambres de trois ou quatre personnes, ainsi que des dortoirs ou des bungalows. pour beaucoup de gens, ces conditions ne sont pas convenables. Ils ont besoin de pouvoir se retrouver en sécurité dans un foyer. Certains d’ailleurs ne s’y sentent pas plus en sécurité que dans la rue, et qu’en plus il n’y a que des contraintes. Ils préfèrent rester dehors car ils n’y gagnent pas. Certes, quand il fait très froid, ils acceptent de rentrer en foyer, mais ils le refuseront le reste de l’année.

Existe-t-il des solutions alternatives plus faciles à mettre en place ?

Les solutions alternatives à mettre en place rapidement, c’est d’ouvrir des centres d’hébergement d’urgence pérenne. Il faut qu’ils ouvrent toute l’année, et qu’ils aient un nombre de places supérieur à ce qui exite pour l’instant. Il faut également qu’il y ait un suivi social. il ne faut pas se contenter uniquement de la mise à l’abri. La mise à l’abri, c’est un cache-misère. On cache les gens pour ne pas qu’ils meurent dehors. il ne faut pas que la misère se voit. C’est un phénomène qui ne correspond pas du tout  aux problématiques. Il faut surtout se donner les moyens d’appliquer les l

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6 commentaires
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romeoaflou le 21/12/2009 à 05:26

Ils veulent des hotels 3 etoiles A +

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JEAN le 20/12/2009 à 13:17

horrible honteux nos gouvernants sont des voyous des laches de qui se moque t on

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adeline le 20/12/2009 à 13:14

je suis bien d'accord avec abbé p. c'est une honte de voir ca COLLOMB PERBEN MERCIER HAVARD ou êtes vous en ce moment. et le maire de caluire qui distribue des tracts place de la République devant des edf sans leur donner une pièce. puis ce monsieur repare dans sa voiture qui l'attendait pas loin moteur en marche.

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abbé P. le 20/12/2009 à 13:11

Collomb toi qui veut faire connaitre lyon dans le monde voila une belle image. honte a vous les politique de gauche comme de droite

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le malin le 20/12/2009 à 13:07

avec toute cette gauche caviar de lyon collomb, le député de la 2ème le maire du 3ème la bobo du 1er etc comment se fait il que je vois dans les rues tous ces malheureux. qu'ont ils faient ces gens la pour eux. rien bien entendu ils passent tout leur temps a critiquer le pouvoir en place.

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Altermonde le 18/12/2009 à 17:48

Mais dans quel monde vit-on...

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