La SNCF fait son bilan

La SNCF fait son bilan

La SNCF présentait jeudi à Lyon, par l'intermédiaire de Josiane Beaud, son bilan 2009, couplé aux perspectives de 2010. Une année 2009 marquée par la crise, qui a toutefois mieux épargné le secteur ferroviaire. Une progression de 3% du trafic TER, qui réjouit la directrice régionale de la SNCF. Restent toutefois quelques points noirs, comme la gestion de l'épisode neigeux du début de l'année, et les reproches à mots couverts de Jean-Jack Queyranne venus subséquemment. Des malfaçons exceptionnelles pour Josiane Beaud, résolument tournée vers 2010. Au programme : une lutte accrue contre la fraude et la centralisation des systèmes de commande des postes d'aiguillage. Interview.

Lyon Mag : 2009, année marquée par la crise pour le réseau ferroviaire en Rhône-Alpes?
Josiane Beaud :
Effectivement, 2009 est une année qui a été marquée par la crise. Fin 2008, nous avions des progressions de trafic à deux chiffres. Sur la fin de l’année 2009, nous arrivons à 3% pour le TER et les grandes lignes. La crise a vraiment rattrapé la SNCF.

Etes-vous déçue de ces chiffres ?

Déçue non. Nous avons, par rapport à toutes les entreprises de transports, plutôt tenu le choc. Le secteur le plus marqué est celui du fret. Le fret est toujours plus sensible aux crises que le secteur voyageur. Les sensibilités sont aussi différentes par régions : sur Rhône-Alpes, nous sentons un tassement dans le transport au quotidien.

Comment avez-vous vécu l’épisode neigeux de Janvier?

La gestion de cet épisode, je l’ai vécu avec les cheminots. Les cheminots qui pendant cinq jours ont travaillé d’arrache-pied, jour et nuit, sur les voies, pour que les aiguillages fonctionnent malgré le gel, j’ai envie de leur tirer un grand coup de chapeau. Je les ai vu, ils étaient extrêmement fatigués. Les personnels ont tenu bon, et la SNCF a ssuré les déplacements pendant l’épisode neigeux.

N’avez-vous pas fait l’erreur de faire circuler tous les trains sur une période climatique difficile ?
Je n’ai jamais reconnu d’erreur. J’ai simplement précisé que sur des épisodes de neige de ce type, au lieu de s’engager totalement, la SNCF pourrait peut être se donner des moyens de reserve. Cet engagement total de la SNCF s’est retourné contre elle. Au moment où les routes étaient déneigées par les saleuses, notre matériel était cassé et en réparation dans nos ateliers de maintenance. Faut-il dans ces cas là faire circuler tous les trains, ou réduire à un sur deux pour se préserver ? Nous n’avons pas fait d’erreur, mais il faut revoir le plan de transport quand nous avons ce genre de conditions exceptionnelles. Une fois que la matériel est cassé, il faut le réparer. Aussi bien les vitres, les essieux, les amortisseurs... Si on garde un peu de matériel en réserve, peut être pourrons nous assumer mieux les jours qui suivent ces périodes neigeuse. La SNCF a peut être pêché en voulant trop s’engager pour les voyageurs.

Que repondez-vous à Jean-Jack Queyranne, qui a critiqué votre gestion ?

Jean-Jack Queyranne n’a pas critiqué cette gestion. Il a envoyé un courrier, dans lequel il remercie les cheminots de leur engagement et du travail accompli. Cela, évidemment, n’est pas apparu dans la presse. Je pense que Jean-Jack Queyranne et moi aurons peut être l’occasion de dire quelque chose à ce sujet. Le Président de la Région est en droit de s’interroger sur le fait que le matériel ait été sensible au froid. Lorsque vous avez du matériel neuf et que celui-ci gèle, il est normal que Jean-Jack Queyranne interroge l'exploitant. Porter l’opprobe sur les cheminots, je ne suis pas d’accord.

Avez-vous l’impression que quand tout va bien, c’est grâce à la Région, et que quand tout va mal, c’est la faute de la SNCF ?

Non, je ne pense pas que cela soit l’esprit de Mr Queyranne. J’ai eu l’occasion d’en parler avec lui. Le conseil Régional a fait d’énormes investissements, il s’est engagé dans le transport collectif, il a continué la politique engagée en 1997 en Rhône-Alpes, en l’accentuant.

Vous nous avez parlé de deux jours au mois de juin sans train. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce sont deux jours sans trains qui sont extrêmement positifs. C’est la modenrisation du réseau qui le dicte, en particulier sur Part-Dieu. Nous allons basculer vers un système de commande centralisé. Tous les postes d’aiguillage, qui sont nombreux, et qui empêchent parfois la fluidité, vont être centralisés sur un seul poste. Nous gagnerons évidemment en fluidité du trafic. Pour faire cette bascule, il faut pendant un week-end ne pas avoir de train. C’est ce qu’il va se passer sur le dernier week-end de juin, que nous abordons très sereinement. C’est un projet du réseau ferré de France. ce sont les cheminots qui le réaliseront  avec toujours le même esprit d’engagement.

Cela signifie qu’il va y avoir de grosses difficultés pour ce week-end en particulier ?
Nous le faisons justement avant la pointe de l’été. Il fallait bien choisir un week-end ! Cela s’est dailleurs déjà passé ailleurs, à Dijon par exemple, où il n’y a pas eu de difficultés majeures. A nous de trouver des transports qui permettront aux gens de circuler ce week-end là. Mais nous ne pouvons pas faire autrement que d’annuler les trains lorsque nous faisons ces basculements. l’Allemagne l’a fait il y a quelques temps, et l’a très bien réussi.

On a parlé d’alleger le desserte de certaines villes au niveau national. Est-ce que, dans la région, cette question est à l’ordre du jour ?

Cela ne nous a pas echappé. Tout le monde s’est inscrit en faux. Le ministre, Dominique Bussereau, a dit qu’il n’y en aurait pas. Pour moi, il n’y aura pas d’allègement. La SNCF a confirmé ce que le ministre a dit mercredi, à savoir qu’il n’y aurait pas d’allègement. Après, chaque année, la SNCF adapte l’offre à la demande. Là où des clients nous demandent  un certain nombre de trains, nous y travaillons. Et cela chaque année. Cela s’appelle du marketing.

Vous avez parlé d’opérations contre la fraude renforcées. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous avons prévu, dans notre programme de 2010, de faire des opérations importantes contre la fraude. C’est normal, et cela nous permet d’aller chercher des recettes. Lorsque l’on se déplace, on paye son billet. En Rhône-Alpes, grace au conseil Régional, un certain nombre de tarifs sont proposés. Nous avons des abonnements à tarif très privilégiés. Un abonnement ne coûte que 25% du prix du billet. Il y a aussi la carte Oura, la tarfication Illico. Je pense qu’avec tout ce qui est fait en Rhône-Alpes, en terme de tarification, c’est normal que l’exploitant lutte contre la fraude. Nous allons mener des opérations anti-fraude et nous organiser pour. Nous aurons des équipes mobiles et discrètes.

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