"J’étais persuadée que je serais l’avocate de la veuve et de l’orphelin, explique Marie Bariol. Finalement, j’ai vite compris que je serais du côté de la défense, que c’était ce banc-là qui m’intéresserait." Diplômée il y a quatre ans, cette avocate lyonnaise a choisi de se spécialiser en procédure pénale, attirée par le respect rigoureux des règles de droit. Mais très vite, la réalité du terrain l’a confrontée à des désillusions.
"On s’aperçoit qu’il y a le droit et puis, il y a la pratique du droit, analyse-t-elle. Lors de mes premières comparutions immédiates, j’étais parfois persuadée de pouvoir faire annuler des procédures irrégulières. Mais non." Une méthode qui, selon elle, mène rarement à une victoire totale, en raison de la réticence des magistrats à se ranger du côté de la défense. "On fait un peu d’un commun accord : un jugement dont on ne fera pas appel et qui ne sera donc pas annulé pour eux, en échange d’une peine plus légère."
Ces négociations, bien qu’utiles pour ses clients, traduisent une tension constante entre professionnelles du droit. "Je m’attendais à plus de dialogue avec les magistrats, à des relations saines, en bonne intelligence, mais ce n’est pas toujours le cas. Certains magistrats ferment définitivement leur porte. C’est dommage, car nous ne cherchons qu’à faire appliquer le droit."
Maître Barriol regrette également "l’existence d’une défiance envers les avocats. Je ne m’attendais pas à ce qu’on puisse aussi remettre en cause la loyauté des avocats. Je ne pensais pas qu’un jour un magistrat me dirait : 'vous êtes encore en train de me faire un coup de procédure' ". Une remarque qui illustre une incompréhension du rôle fondamental des avocats dans la défense des droits. Pourtant, Marie Bariol ne renonce pas.
Elle évoque notamment un cas récent, où elle a obtenu l’annulation d’une garde à vue irrégulière. "Les magistrats ont reconnu que les droits de la défense avaient été entravés. Ce sont ces petites victoires qui comptent."
Une justice parfois à deux vitesses
Cependant, elle regrette une justice parfois à deux vitesses : "Les jeunes, issus de milieux défavorisés, subissent des condamnations immédiates et lourdes, alors que les affaires de col blanc prennent des années, avec souvent des peines de sursis." Sur la question d’une justice laxiste, la pénaliste répond sans détours : "Elle ne l’est pas du tout, mais elle manque de moyens. Magistrats et greffiers subissent les mêmes contraintes que nous, surtout en termes de délai." Pour les jeunes avocats, maître Bariol conseille de garder un idéal de justice.
"Il s’efface avec le temps, mais c’est essentiel. Il faut aussi accepter l’échec et ne pas se laisser abattre par une décision injuste." Quant à ses attentes, elle plaide, comme évoqué précédemment, pour une meilleure écoute entre avocats et magistrats : "Nous avons tous des rôles différents, mais cela ne doit pas nous empêcher de collaborer. Cette relation a existé quand on lit les livres d'anciens confrères ou magistrats, mais elle se perd aujourd’hui, sûrement par le nombre de dossiers."
A.AL
Merci c'est exactement cela (pour avoir des proches travaillant pour la justice il y a encore 2 ans)
Signaler RépondreExplication complémentaire au sujet de votre dernier paragraphe :
Signaler Répondrehttps://www.lefigaro.fr/vox/politique/la-harangue-du-juge-baudot-ou-la-bible-de-la-gauche-judiciaire-20200623
Des juges "impartiaux" qui font " primer l'intérêt " des victimes ?
Signaler RépondreDissonance cognitive
Ou alors méconnaissance de la définition du mot : impartialité
J’espère que vous défendrez mieux les pères divorcés contre les hyènes d’aujourd’hui qui leur enlèvent leurs enfants mais pas les,pensions alimentaires.
Signaler RépondreEn voyant " je serais l’avocate de la veuve et de l’orphelin " je penssais lire un article sur une avocate des victimes, mais non a prioris c'est plutot du côté de la délinquance où l'on cherche le vice de procédure pour faire annuler une garde a vue. La veuve et l'orphelin attendront.
Signaler Répondrecomment se fait-il que des gamins de 17 ou 18 ans avec 15 ou 20 condamnations au casier soient toujours en capacité de nuire a la société ? comment en tant qu'avocat ayant prêté serment peut elle se réjouir de faire relâcher un délinquant voire un criminel pour un vice de procédure ? qu'est ce qui est le plus important ; le justice ou la paperasse ?
Signaler RépondreUn magistrat racaille, ça devient banal...
Signaler Répondre... croient encore à l'impartialité de la Justice sont ceux qui n'ont jamais été victimes et n'ont jamais fait appel à cette "Justice"... Les autres, ceux qui ont été victimes, savent parfaitement qu'il n'y a rien à attendre de cette "Justice" ultra-politisée et dont "l'indépendance" n'est qu'une vaste blague. Les Juges réellement impartiaux qui font primer l'intérêt de la victime sur celui des délinquants ne sont qu'une infime minorité souvent desavouée par leur propre hiérarchie et voient leur évolution de carrière péricliter....
Signaler RépondreVous comprendrez le jour vous aurez besoin de cette pseudo- justice d'ultra-gauche et pro-delinquants ! Déception garantie et haine résiduelle ! 🤮
"dialogue avec les magistrats" 😂😂😂😂😂😂😂
Signaler RépondreAutant essayer de parler au cul d'une poule....
Faux ! D’après l’avocate qui justifie de son statut de par son cursus d’étude et de plus par la pratique durant plusieurs années du métier d’avocat, les jeunes issus de milieu défavorisé son condamné beaucoup plus lourdement que les cols blancs et je dirai même plus ! toute la population lambda souffre d’une justice plus sévère à son égard à comparaison de nos politique, célébrité, animateur tv et j’en passe ….
Signaler RépondreOn respecte la loi quand on veut c’est cela ?
Signaler RépondreOui si tu es solvable, tu prends le maximum. La justice c'est un business.
Signaler RépondreVous avez raison.
Signaler RépondreDonc elle n'est pas contente de ne pas pouvoir faire sortir des voyous lorsque parfois il y a un vice dans la procédure... On s'en fiche.
Signaler RépondrePour info
Signaler Répondrehttps://www.ouest-france.fr/faits-divers/pedophilie/un-magistrat-de-dijon-proposait-sur-internet-sa-fille-de-12-ans-pour-des-rapports-sexuels-6866614
"Les jeunes, issus de milieux défavorisés, subissent des condamnations immédiates et lourdes, alors que les affaires de col blanc prennent des années, avec souvent des peines de sursis."
Signaler RépondreLes jeunes ce n'est pas vrai ils sortent 1h après, ou alors c'est que c'est vraiment grave. Eux c'est toujours en récidive en plus.
Les cols blancs sont aussi souvent blanchis surtout en politique, demandez à notre 1er ministre !
Quand aux personnes normales qui font un seul acte de délinquance de leur vie ils prennent un max...