Indispensables immigrés

Indispensables immigrés

La journée sans immigrés a été lancée lundi par le collectif «24 heures sans nous» dans plusieurs villes de France dont Lyon. Un centaine de personnes, selon les force de l’ordre, se sont retrouvés à12h Place des Terreaux pour marquer leur mécontentement face à l'indifférence, voire les critiques dont ils font souvent l'objet. Objectif: montrer l’impact réel, et surtout positif, de l’immigration sur l’économie française. Amadou Gueye, travailleur sénégalais, bac+5 et ingénieur en biopharmaceutique, est un des nombreux exemples de cette immigration à la française. Et il a bien voulu répondre à nos questions. Interview.

Lyon Mag : Quel est le but de ce mouvement ?
Amadou Gueye :
Il s’agit de montrer l’apport des immigrés en France. Nous voulions montrer qu’ils travaillent, qu’ils participent à la vie économique de la France. Pour cela, ils méritent un peu plus de respect et de considération.

Que faites-vous ?
Je suis ingénieur dans la biopharmarceutique. Aujourd’hui, on peut me remplacer. Mon arrêt de travail du jour ne représente pas un gros handicap pour ma société, car je peux être remplacé. L’idée était que les gens qui travaillent tous les jours dans les métiers très pénibles et fondamentaux dans le fonctionnement au quotidien du pays, comme la propreté ou les services, montre par l’arrêt de leur actvité sur une journée, qu’ils sont indispensables à la France, aux même titre que les autres. Il faut arrêter de stigmatiser ces populations. Nous ne sommes pas des profiteurs, nous ne sommes pas dix millions payés à ne rien foutre (1). Ce cliché de l’immigré, qui vient vivre au crochet de la France, est terminé. Il faut rétablir la vérité.

Vous en êtes la preuve vivante, vous êtes ingénieur ?

Je suis ingénieur. je n’ai pas la prétention de dire que je fais des choses essentielles pour la France. J’ai une place. Je ne demande pas à être valorisé plus que ça, mais je demande surtout que l’on ne me dévalorise pas. Je ne veux pas porter tous les problèmes de la France. je ne suis pas responsable du déficit, du chômage, au contraire. je pense que je contribue à payer les retraites, à côtiser à la sécurité sociale. je souhaite juste rétablir en partie les choses.

Avez-vous souffert de la discrimination ?
Je n’ai pas souffert de la discrimination. On est toujours unnpetit peu plus discriminé parfois, quand on est immigré, mais ce n’est pas le propos aujourd’hui. Cette journée, ce qui l’a impulsée, c’est cette parole libérée qui existe depuis quatre ou cinq mois avec le débat sur l’identité nationale, les propos choquants de certains maires ou ministres. On les a  entendus parler des arabes en des termes particulièrement insupportables. Il faut que cela cesse, nous n’enpouvons plus de supporter toutes ces bétises.

Pensez-vous qu’il faut une meilleure reconnaissance des autres immigrés, de ceux qui n’ont pas votte statut, et sont par exemple garde d’enfants ou techniciens de surface ?

Reconnaissance je ne sais pas. Mais il faut au moins du respect. Si on ne reconnaît pas ta valeur, au moins qu’on ne te mette pas sur le dos tous les problèmes de la france. Aujourd’hui, un immigré, dans l’imaginaire collectif, c’est quelqu’un qui amène des problèmes. Alors que ce n’est pas du tout vrai. L’immigration d’après-guerre a permis de reconstruire une certaine France, qui est arrivée à ce qu’elle est aujourd’hui. il faudrait au moins reconnaître cela. L’immigration actuellement continue d’être un apport, elle permet de relancer certain .

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2 commentaires
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azzouz le 02/03/2010 à 18:29

je suis entiérement d'accord avec ce que je viens de lire.

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Edgar le 01/03/2010 à 22:33

Et si on inversait les rôles ? Imaginons une journée sans alloc, sans indemnité, sans ASSEDIC, sans aide de l'Etat, sans logement sociaux, sans prestation et remboursement médical, sans AME... La France en sortirait forcément gagnante. Que des économies pour notre Nation !

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