Les préfets de Rhône-Alpes au chevet du développement durable

Les préfets de Rhône-Alpes au chevet du développement durable

Les différents préfets des départements de Rhône-Alpes se sont réunis mardi à l’initiative de Jacques Gérault, préfet du Rhône, pour le comité d’administration régionale, qui définit la mise en oeuvre locale des politiques publiques conduites par le gouvernement. Et pour la première fois, l’ordre du jour était au développement durable. Une occasion pour Jacques Gérault de faire le point sur la politique conduite par l’Etat en Rhône-Alpes, avec en point de mire, deux objectifs connexes : formation des artisans et apprentissage des jeunes. Interview.

Lyon Mag : Vous êtes l'émanation de l'état en région. Quelle mise en place vont être faites au niveau de Rhône-Alpes concernant la politique de développement durable ?
Jacques Gérault :
Beaucoup de choses aujourd’hui restent à faire. Le particulier qui se demande aujourd’hui comment mieux isoler sa maison, mieux la ventiler, et qui souhaite avoir recours aux énergies renouvelables, ne sait pas bien à qui s’adresser. Nous avons insuffisamment d’artisans du bâtiment bien formés aux nouvelles technologies du photovoltaïque, du thermo-solaire, de la géothermie. C’est pour cela que nous avons engager l’année dernière un grand programme de sensibilisation des artisans. Il y en a 37 000 en Rhône-Alpes. C’est pour cela aussi que nous augmentons le nombre de places en formation initiale et en apprentissage. J’ai proposé au ministre compétent de nouveaux référentiels des métiers. Aujourd’hui, quelqu’un qui veut disposer des panneaux photovoltaïques sur un toit est à la fois charpentier, électricien, couvreur. Il a plusieurs métiers. Il faut que les formations initiales et continues s’adaptent à ces nouvelles technologies. derrière cela, il y a un marché considérable, créateur d’emploi, d’activité, et fantastiquement maillé sur tous nos territoires, y compris sur nos zones rurales.

Faut-il créer de nouveaux métiers ?
Il faut adapter les métiers existants, avec des contenus pédagogiques nouveaux. Cela implique de modifier aujourd’hui tels qu’ils sont conçus et enseignés dans les instituts de formation. Il faut des certifications différentes. nous avons fait ce travail avec la fédération française du bâtiment, avec la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), avec le rectorat. J’ai donc proposé un nouveau référentiel pour ces nouveaux métiers., avec possibilité de le mettre en place  très rapidement. il y a aussi la question de la formation des formateurs. nous manquons de formateurs pour former des artisans. Nous sommes en train de nous appuyer sur l’institut national de l’énergie solaire à Chambéry, qui sera un vecteur remarquable pour accueillir des formateurs, pour préparer des formations de formateurs à ces nouveaux métiers.

Vous parliez également d’apprentissage ?

Nous avons besoin de beaucoup d’apprentis, de beaucoup de jeunes. On disait couramment que les jeunes ne voulaient pas travailler dans le bâtiment. C’était il y a quelques années. Cette époque est révolue. Les jeunes sont très intéressé par ces nouveaux métiers du développement durable. Il suffit d’aller au centre de formation et d’apprentissage (CFA) de Bourgoin-Jallieu pour s’en rendre compte. La demande est très importante. Nous ne parvenons pas actuellement à l’honorer. Nous avons eu des problèmes dans le département du Rhône en  2009, avec 112 jeunes qui demandaient à être accueillis, et à qui on fermait la porte. Je pense au CFA de Dardilly qui était complet. On était obligé de les accueillir en surnombre. Alors certes, on m’a opposé de les reclasser au CFA de Bourg-en-Bresse. Se pose ici le problème de la mobilité de ces jeunes, qui ont souvent peu de moyens pour se déplacer. Je pense que notre vision de l’apprentissage ne doit pas être comptable, mais dynamique. C’est  l’objet d’une de mes rencontres prochaines avec le président du conseil régional. Il faut voir comment nous pouvons le développer, car le formation professionnelle fait partie de la compétence très forte de l’apprentissage. Même si en tant que représentant de l’Etat dans la région, je dispose de moyens financiers pour l’encourager. c’est le contrat «objectifs-moyens-apprentissage».

Quels sont ces 1000 postes que vous allez demander au conseil régional ?

Ce sont 1000 places de CFA pour 1000 jeunes de plus. Ils sont prévus pour la rentrée prochaine. Il me reste à en discuter avec le président du conseil régional. Mais nous avons déjà travaillé avec cet entité sur ce projet, et nous y travaillons en bonne intelligence. A priori, il n’y aura pas de difficultés. Ce sont des postes qui sont à développer sur les huit départements de la région Rhône-Alpes, pour toutes ces nouvelles techniques du bâtiment : isolation thermique, ventilation, double-vitrage, photovoltaïque, thermo-solaire... Ces nouvelles techniques répondent à des besoins très importants. Nous avons besoin de jeunes formés dès maintenant. La formation d’apprentissage est idéale parce qu’il peuvent avoir en partie un apprentissage technique et intellectuel, et le reste du temps en alternance dans une entreprise.

Concernant la Ville de Lyon, quels sont les grands projets ?

Il faut demander au maire de Lyon. je n’aurais pas l’outrecuidance de me mettre à sa place. Simplement, dans la mesure où l’Etat est compétent et concerné, sur la Ville de Lyon, on est en train d’engager après l’audit énergétique de tous les bâtiments de l’Etat que l’on a recensé, de lancer un programme. Ce programme d’amélioration énergétique va se poursuivre pendant des années. C’est la moindre des choses. L’Etat se doit d’être exemplaire. S’il ne donne pas l’exemple, à quoi ça sert ? Nous avons également des emprises qui existent. je pense au futur site des prisons de Saint-Paul et Saint-Joseph. Avec l’appel à projets qui est lancé, nous avons introduit des clauses «développement durable». Lorsque le 15 Juillet, nous aurons les retours, les jurys examineront les projets à l’aune des perspectives de  développement durables qui seront présentés par les différents promoteurs.

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1 commentaire
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golden touch le 07/04/2010 à 18:26

Au chevet du développement durable... Mais surtout à celui d'Eric Besson, Sarkozy et de tout cet état policier qui expulse des pères de famille sans aucun état d'âme, quitte à faire appel de décision de justice. www.gmain.fr

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