Inquiétudes à l’hôpital de la Croix-Rousse

Inquiétudes à l’hôpital de la Croix-Rousse

Alors que le nouveau bloc médico-chirurgical (BMC) de l’hôpital de la Croix-Rousse accueillait ses premiers patients mercredi, les représentants CGT et FO du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail s’inquiète (CHSC). Ils pointent le manque de consultations des personnels et les risques pour les patients.

La petite quarantaine de patients qui a étrenné le BMC de la Croix-Rousse mercredi n’a pas eu à en pâtir. Pourtant, côté coulisses, le divorce est consommé entre les syndicats et les médecins. Les élus CGT et FO du CHSC envisagent même le dépôt d’un recours devant le tribunal pour ajourner les déménagement au BMC. Les motifs évoqués sont multiples : pas de consultation des équipes, manque d’effectifs, mutualisation sauvage des ressources humaines et vétusté de certains matériels. « Si rien n'est fait, on va tuer des patients » insiste à dessein l’infirmier Geoffroy Bertholle, élu CGT. Un catastrophisme qui courrouce le Pr Olivier Claris. « Il faut arrêter de délirer. On ne va pas faire n'importe quoi » recadre le président de la commission médicale d'établissement des HCL. Le premier rapport d'expertise sur l'organisation du BMC retranscrit toutefois cette inquiétude. « L'institutionnalisation de la mutualisation et de la polyvalence » soulignée par l’expertise développerait le risque de « burn-out » chez les personnels. Une problématique qui, pour le coup, ne touche pas que les HCL, mais qui inquiète, et éveille chez certains le spectre de précédents plus funestes. « Il y a une ambiance épouvantable dans les services. Les filles pleurent le soir. Il y a une rupture nette entre l'administration et les soignants. Le personnel a le sentiment d'être méprisé. Ce n'est pas France Telecom mais on n'en est pas loin » met en garde le Dr Smolski, anesthésiste-réanimateur.



Le regroupement des deux services de transplantation hépatiques à la Croix-Rousse illustre également la dissonance des éminences chirurgicales. Ces services incombaient respectivement aux Pr Ducerf (Croix-Rousse) Boillot (HEH). Ce dernier, spécialiste des greffes pédiatriques, ne souhaite plus opérer, dénonçant « vingt ans de conditions médiocres » et l’impossibilité de « développer un projet ambitieux. » Certains actes chirurgicaux, particulièrement ceux touchant à la pédiatrie, devront donc être assurés à Paris.  Ajoutez à cela la suppression des primes non statutaires, demandée par la Cour des Comptes et motif d’un préavis de grève courant depuis le 8 juillet, et vous aurez le tableau objectif des enjeux immédiats aux HCL. Le rassemblement prévu mercredi prochain devant la direction des HCL promet d’être sonore.

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