Woodstower débarque au Grand Parc

Woodstower débarque au Grand Parc

Le festival Woodstower débute vendredi au Grand Parc de Miribel-Jonage, après plusieurs années à La Tour de Salvagny. L’objectif est de réunir une programmation éclectique, à la fois pour ce qui est de la musique et des spectacles vivants. Woodstower, ce sont des animations de théâtre de rue en journée et des concerts en soirée. Cette année, le festival va aussi accueillir des rencontres professionnelles sur les musiques actuelles.  Le point avec Anaïs, coordinatrice de l’évènement.

Lyon Mag : Quand on parle de Woodstower on parle beaucoup de développement durable. C’est une volonté qui était déjà présente à l’origine ?
Anaïs :
Au tout début du festival, en 1996, à La Tour de Salvagny, on avait une association très jeune. En fait on était une bande de potes, et on était sensibles à ces questions d’environnement et de développement durable. On s’est installés dans les bois de La Tour de Salvagny (c’est de là que vient le nom « Woodstower »), et c’est vrai que ça a toujours été une sensibilité de fait. Après, les actions à proprement parler se sont vraiment développées à partir du moment où le festival s’est installé à Miribel en 2005. Le site en lui-même demande un investissement dans ce domaine puisque c’est un site protégé, et contribuer à le préserver faisait partie du contrat moral qu’on avait en s’installant sur ce site. On a vraiment travaillé à rendre l’aspect développement durable plus visible et plus concret, malgré des problèmes de budget parfois.
Cette année on a recruté une personne chargée de coordonner ces actions en faveur de l’environnement, donc c’est un pas de plus vers un festival éco-responsable. On a mis en place une politique de sensibilisation du public mais aussi différentes actions mises en place par le festival, comme des toilettes sèches, du tri sélectif, des gobelets recyclables, un snack pour le public avec des produits bio ou issus de circuits courts, un accès à vélo, des chantiers d’insertion…


Quels ont été les changements après le déménagement du festival à Miribel ?
En 2004, le site de La Tour de Salvagny est apparu un peu petit par rapport au nombre de festivaliers. Ça a été un pas de franchi, notamment avec la professionnalisation en partie de l’association. Ça a été un vrai changement de dimension. Ensuite il a fallu retrouver le public, passer outre les contraintes techniques imposées par le site. Tout a grandi : la programmation, la technique, le nombre de bénévoles… Après, le plus dur ça a été de conserver l’esprit Woodstower, malgré la professionnalisation de certains, malgré un léger éloignement pour d’autres qui avaient aussi une vie professionnelle à mener, et pas toujours en rapport avec la musique ou la culture.

Justement, comment on peut grandir comme le fait Woodstower tout en conservant ce côté éclectique, ouvert, tout public ?

Je dirais que notre force c’est que Woodstower c’est aussi une association, composée de beaucoup de bénévoles. Certes, il y a des salariés à l’association maintenant, mais on s’est toujours basés sur des bénévoles nombreux et actifs. Sur la quinzaine de membres du conseil d’administration, certains travaillent dans la culture dans leur vie professionnelle. On reste motivés autour du projet de base, et on a vraiment à cœur de garder la dimension humaine du festival. C’est une aventure à la fois culturelle, artistique et événementielle, mais c’est avant une aventure humaine, on se retrouve avec plus de 250 bénévoles pour finir l’été. Sans cette dimension humaine, le festival n’aurait plus vraiment de sens. Je crois que tout le monde y met du sien, que ce soient les membres de l’association, les bénévoles, ou même les entreprises prestataires, et c’est sûrement pour ça que ça marche chaque année.

Est-ce que l’association Woodstower continue de fonctionner le reste de l’année ?

 C’est sûr qu’en dehors du festival, on est beaucoup moins actifs. On accompagne certains artistes dans leur carrière, on essaie d’organiser des petits concerts tout au long de l’année, on est parfois présents sur la Fête de la Musique, et cet été on a fait une tournée avec des jeunes artistes sur les marchés des communes de l’Est lyonnais. A l’année, on cherche surtout à se consolider pour pouvoir développer des actions. Ça n’a pas forcément été simple les années précédentes en raison d’aléas financiers qui ont mis en péril l’association.

Pour ce qui est de l’affluence, vous attendez combien de personnes cette année ?
L’objectif, ce serait d’atteindre à peu près 5000 personnes par soir. Pour l’instant les indicateurs sont plutôt favorables, quand on regarde les préventes. On espère que ça va continuer sur cette courbe positive, et évidemment que le beau temps sera au rendez-vous. Et s’il ne l’est pas, il ne reste qu’à espérer que les festivaliers ne renoncent pas à venir écouter de la musique. En 2003, on avait à peu près 9000 personnes à La Tour de Salvagny, et depuis qu’on s’est installés à Miribel on tourne autour des 7 ou 8000 personnes.
Cette année on espère faire mieux, surtout avec la programmation. On l’a étoffée, avec des têtes d’affiche qui parlent (Pete Doherty, Olivia Ruiz, Arno, Luke, Archive, Jeanne Cherhal), et aussi des petits groupes locaux pour découvrir des nouveautés, en espérant qu’ils feront parler d’eux très prochainement.

C’est important pour le festival, de conserver une scène tremplin et de grandes têtes d’affiche en même temps ?

Bien sûr. Chaque soir, le plateau est assez varié, avec sept concerts à chaque fois, donc on peut faire coexister des artistes dont le son peut être assez différent, et ce pour le bonheur des oreilles de tout le monde. On a plein de belles choses à faire découvrir, je pense notamment à Boogers. Ça fait aussi partie du jeu de venir à un festival, c’est de venir découvrir de nouvelles choses.
Et on a aussi un autre aspect, ce sont les animations en journée. On a des animations culturelles gratuites, notamment du théâtre de rue. On aura en plus une répétition d’une partie du défilé de la Biennale de la Danse cette année.

Pouvez-vous décrire le festivalier moyen ?
C’est un festival qui reste assez jeune en général. On a énormément de 16-30 ans, après on a aussi des familles, surtout en journée. Il y a plein d’enfants qui viennent aux ateliers cirque ou à l’espace enfants. Normalement la présence cette année d’Arno devrait faire monter légèrement la moyenne d’âge, mais ce n’est pas si sûr.

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