Hôtel-Dieu : le baroud d’honneur de Denis Broliquier

Hôtel-Dieu : le baroud d’honneur de Denis Broliquier

Alors que Gérard Collomb devrait dévoiler vendredi le projet retenu, entre Nexity et Eiffage, pour l’exploitation du site de l’Hôtel-Dieu, Denis Broliquier, en compagnie de Jean-Jacques David, a réitéré jeudi ses craintes sur le devenir du lieu. Si, à ce stade des négociations, tout semble fixé, le président de Lyon Divers Droite demande « solennellement » au maire de Lyon « de ne pas abandonner l’Hôtel-Dieu aux investisseurs. » 

Denis Broliquier est remonté au front. Le maire du deuxième arrondissement n’a pas changé son fusil d’épaule concernant l’Hôtel-Dieu. Mais l’arme tire à blanc. Car rien ne devrait changer concernant l’exploitation du site. Le cahier des charges fixé, les demi-finalistes connus et la cérémonie du « Winner is... » prévue pour vendredi, il ne reste plus que l’opinion publique que le groupe Lyon Divers Droite peut sensibiliser à cet enjeu symbolique pour Lyon. Car l’Hôtel-Dieu, lieu de charité et porte-étendard de la médecine lyonnaise, accueillera en son sein, après près de neuf siècles dédiés aux soins, d’autres activités. Elles seront hôtelières, commerciales et tertiaires. Adieu le médical ? Pas si sûr, puisque les deux projets retenus, ceux de Nexitiy et d’Eiffage, prévoient de garder une partie du volume pour le dédier au soin. Voilà pour la déclaration d’intention, car aujourd’hui, on en sait pas plus sur le contenu de cette activité, ainsi que sur ses leviers de financements. Et Gérard Collomb le répète à qui veut l’entendre, il ne dépensera pas un euro d’argent public pour l’Hôtel-Dieu. « Une bonne idée, mais qui est devenue dogmatique pour le maire de Lyon », conteste Broliquier. Lui qui se définit pourtant comme un  « capitaliste » formule une « demande solennelle » à Collomb : « ne pas abandonner l’Hôtel-Dieu aux investisseurs. » Trop tard sans doute.

La maire du deuxième arrondissement est revenu sur la manière dont a été traité ce dossier lyonnais. Fustigeant la méthode Collomb, il évoque le « syndrome de la patate chaude » qui a dicté les choix de réhabilitation de l’Hôtel-Dieu. « Alors que la décision finale était attendue courant décembre, il annonce le choix de l’opérateur vendredi, pendant les vacances et avant un week-end de trois jours. Gérard Collomb a voulu se débarrasser du dossier de l’Hôtel-Dieu », tempête-t-il. Le retoquage du calendrier est, pour lui, symptomatique de la façon dont le maire de Lyon a géré, seul. « On a vu les idées d’un seul homme retranscrit dans un cahier des charges » attaque Broliquier. Et c’est évidemment l’activité de soin qui en a fait les frais. « Nous avions demandé, lors d’un conseil municipal, la maintien des activités de consultation et de dépistage. Gérard Collomb nous avait donné des assurances, qu’il n’a pas tenu » termine-t-il, assurant qu’une « quarantaine de médecins spécialistes » projetaient une installation sur le site. Broliquier, enfin, ne s’explique pas l’utilité de développer l’activité commerciale dans ce quartier, « où des milliers de m2 sont disponibles à deux pas, rue Grôlée. » Cette question du « besoin réel » n’ayant fait l’objet « d’aucune étude préalable » par la municipalité.

Broliquier demande des « garanties » à l’investisseur


Deux pistes de réflexion pourraient permettre de repenser l’exploitation du site, en y incluant l’obligation du maintien d’une activité de santé. Il en va, pour la première, de la responsabilité de la ville de Lyon, « qui doit trouver des moyens en encourageant les investisseurs publics et privés. » Gérard Collomb, que le reproche avait un tantinet énervé lors de sa précédente conférence de presse, assurait à l’époque que « la fondation Bulukian n’avait pas souhaité mettre une euro sur le projet d’un pôle santé. » Et avait malicieusement laissé la porte ouverte au Conseil régional et au Département pour jouer les bons samaritains. Sans suite. La seconde méthode, plus coercitive, équivaudrait à rajouter quelques lignes au cahier des charges de l’exploitant, en particulier sur l’obligation de conserver sur l’ensemble du volume une activité de soin. « Tant que le contrat d’exploitation du site, ayant valeur juridique, n’est pas signé, tout reste modifiable » tente-t-il de rassurer. Difficile de croire qu’un tel retoquage du cahier des charges ne provoquerait pas la volte-face de l’exploitant choisi, en plus de rendre, par cette modification a posteriori, la contractualisation entre l’exploitant et les HCL léonine.
Cette problématique du maintien d’une activité de santé à l’Hôtel-Dieu va outre la représentation trop simpliste d’une querelle néo-contemporaine entre les anciens et les modernes, les partisans du tout-médical et ceux du tout-commerce. Denis Broliquier l’a bien compris. Il ne milite pas coûte que coûte pour le maintien d’une activité médicale lourde, mais souhaite ne pas galvauder le triptyque « Santé, solidarité, intelligence », qu’il estime devoir gouverner à la réhabilitation du site. Jean de La Bruyère, acteur en son temps d’une tout autre querelle des Anciens et des Modernes, utilisait alors cette formule universelle qui colle parfaitement à la situation de l’Hôtel-Dieu : « tout est dit et l’on vient trop tard. »

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2 commentaires
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lyonnais le 29/10/2010 à 16:53

Et vous petit simplet qui n'arrivez pas à trouvé un pseudo, vous êtes aussi arriéré que cela ??? En tout cas Mr. Broliquier et les défenseurs de l'hôtel-Dieu ont gagnés devant César Collomb

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lyonnais le 29/10/2010 à 12:32

C'est qui ce Broliquier?

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