Des lames et des lâches

Des lames et des lâches
Eric Pelet

En moins de dix jours, deux jeunes hommes âgés de 24 et 25 ans ont été poignardés à mort, dans le centre de Lyon.

Ces meurtres se sont déroulés la nuit, à l’occasion d’une rixe ou d’une simple algarade. Ces faits divers sordides font écho à une dizaine d’autres similaires, survenus ces derniers mois dans notre agglomération. A chaque fois un couteau a été utilisé de manière subite et irréfléchie pour blesser gravement ou tuer. Ces vies fauchées pour rien, une parole de trop ou un regard appuyé, auraient pu être épargnées si une politique de répression systématique de la détention d’arme blanche avait été mise en place en amont. Au milieu des années 90, le nouveau maire de New York, Rudolf Giulani, parvint à réduire de 70% les homicides et à chasser la délinquance de Manhattan, en appliquant le principe de la tolérance zéro. Une politique de fouilles systématiques fut mise en place sur les membres des gangs qui se déplaçaient dans le centre ville. Les armes trouvées entraînaient leur renvoi immédiat devant un tribunal qui les condamnaient à une peine de prison de quelques semaines. L’administration de Giulani veillait à ce que ces peines soient effectivement purgées. Ainsi les détenteurs de couteaux ou d’armes à feu comprirent rapidement quels risques ils encouraient en sortant ainsi équipés et y renoncèrent, ce qui fit chuter le taux de crimes de sang dans des proportions considérables en quelques mois.

Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que cette prévention, propre à un ordre public républicain, soit mise en pratique dans notre pays ? Chacun sait que la culture de la « lame » vient des cités. Elle s’est malheureusement propagée au point que planter l’autre est désormais un réflexe dénué de toute forme de conscience. Faut-il que ces lascars, petites frappes et « cailleras » de toutes sortes, aient la peur au ventre pour ne sortir qu’armés d’un cran d’arrêt et le plus souvent en bandes. Ces meurtres gratuits qui nourrissent l’actualité d’affaires tragiques ne sont au final que l’expression de leur lâcheté. Violence pour violence, on regretterait presque l’époque où une altercation se finissait par un échange d’horions, de coups, de gnons. Après une bagarre, les belligérants allaient, dans le pire des cas, se faire recoudre à l’hôpital puis rentraient chez eux, vivants.

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6 commentaires
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Constator le 29/11/2011 à 08:42

Près de 90 % des électeurs votent pour des partis qui sous prétexte de posture humaniste ne souhaitent pas dans les faits appliquer une politique sévère et ferme d'actes devenus anodins (incivilités, ports d'armes, ...).
Continuez de voter pour eux mais cessez de pleurnicher au moindre fait divers.

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bernard le 28/11/2011 à 18:26

que de belles paroles.....ce monsieur devrait s'engager politiquement afin de faire changer le système.

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jm le 28/11/2011 à 16:03

Voter avez voté Collomb en loval et signé un chèque en blanc a ceux qui vous ont dit qu'ils étaient la justice. Leur justice a triomphé, vénérez-les au lieu de les critiquer.

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ursf-2012 le 28/11/2011 à 15:19

Cher Monsieur Pelet,
Autre manière de voir les choses en France ....si tristement réaliste !
Deux individus attendent de passer en jugement sur les bancs du tribunal. Pourquoi es-tu là ? demande le premier au second. "Ma fille vient de se faire violer et assassiner par un multti-récidiviste !" Et toi ? "Moi c'est à cause de mon garçon tué de 30 coups de couteaux parce qu'il n'avait pas de cigarettes". "Tu risques lourd avec ta fille ?" "Oui, je n'ai pas de circonstances atténuantes, je suis en ligne directe . Le récidiviste était connu comme tel et il est incroyable que ma fille ne l'ai pas reconnu. Dans ce cas, il y a fort à parier qu'elle soit jugée coupable d'actions victimaires avec préméditation et comme elle n'est plus là, moi son père je risque très très gros. Le multi récidiviste a demandé un suivi psychologique, il semble qu'il se remette difficilement de l'agression dont il a été victime."
"Et toi que risques-tu ?" demande le second prévenu au premier.
"Ah je compte bien sur la clémence des juges parce qu'en fait, mon garçon est mort dans d'atroces souffrances en demandant pitié aux victimes de la société qui étaient en train de le trucider. Comme la scène a été intégralement filmée et diffusée sur internet, par les victimes, j'ai bon espoir de m'en sortir. Mais bon, en tant que père du coupable, je fais quand même l'objet de plusieurs poursuites.. et avant de m'en sortir il y en a pour plusieurs années."
Toute ressemblance avec la réalité médiatico-judiciaire française est purement fortuite. Et comme le disait cyniquement un juge à un second s'apprêtant à entrer sur un plateau de télé : surtout n'oublie pas de verser ta larme pour la victime ....

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Tom le 28/11/2011 à 09:50

Bien le discours. Sauf que nous sommes en France. Ici, place aux peines alternatives et à la réinsertion-à-tout-prix. La tolérance zéro se pratique déjà en matière de couteaux, sauf que les ports d'armes de 6ème catégorie font l'objet de procédures simplifiées immédiatement classée sans suite. Sur le papier, la justice est rendue, le délit élucidé sur le champ, tout le monde est content...

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thomas le 28/11/2011 à 09:45

Je suis pour la mise en place d'un tel système à 200%.
Sinon je me demande bien ou l'on va finir dans quelques années....

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