Rythmes scolaires : une réforme "précipitée" pour l’opposition lyonnaise

Rythmes scolaires : une réforme "précipitée" pour l’opposition lyonnaise
Photo Lyonmag.com

La réforme des rythmes scolaires ne cesse de concentrer les critiques.
Ils étaient environ 200 instituteurs à se réunir mercredi devant
l’inspection académique de Lyon pour protester contre sa mise en place.

Dans l’opposition municipale aussi, elle fait réagir. Pour certains, c’est la réforme en elle-même qui n’est pas viable. Pour d’autres c’est son application par la Ville de Lyon, car le décret en cause laisse le champ libre aux communes pour organiser la journée des enfants.
A Lyon et dans le Grand Lyon, l’allongement de la pause méridienne serait retenu. Ce ne sont pour le moment que des suppositions, la mairie n’ayant pas encore donné son projet définitif.
"Depuis le 17 septembre on pose des questions en conseil municipal on n’a que des brides de réponses, rien de concret", proteste Michel Havard, conseiller municipal UMP. L’opposition municipale s’accorde à dire que la réforme du gouvernement et son application à Lyon n’améliorerait pas la situation des élèves. Toutefois, leurs raisons diffèrent.

"Améliorer l’apprentissage des fondamentaux"

Pour Emmanuel Hamelin, conseiller municipal UMP, "on se trompe de problème, cette réforme n’est pas la priorité et ne règle pas les difficultés des enfants sur les fondamentaux aujourd’hui". La réforme prévoit de supprimer l’aide personnalisée mise en place par Nicolas Sarkozy en 2008. "Aujourd’hui rien n’est clairement défini pour la remplacer, c’est pourtant le sujet essentiel". A l’inverse, Eric Lafond, élu MoDem du 3ème arrondissement, est convaincu que l’amélioration de l’apprentissage des enfants passerait par une réforme des rythmes scolaires. Mais "une pause méridienne qui dure de midi à 14h30, c’est un non sens absolu pour les enfants, ça n’a aucun intérêt pédagogique !"

L’occupation des enfants, quand ils ne seront pas en classe, est au centre des critiques. "Y aura-t-il des projets éducatifs suffisamment intéressants et qui ne s’apparentent pas à des simples garderies ?", s’interroge Emmanuel Hamelin. Les syndicats enseignants s’inquiètent que l’allongement de la pause méridienne n’engendre en réalité qu’une plus longue récréation, à défaut de projets culturels. "Finalement, il y aura moins de cours mais toujours autant de moments passés à l’école", pour Christophe Geourjon, conseiller municipal UDI, la réforme ne réduirait pas la fatigue des élèves.
Pour occuper les enfants, l’argent reste le nerf de la guerre. "Il faudra forcément un investissement supplémentaire de la part des collectivités locales, notamment en termes de personnels", affirme Emmanuel Hamelin. Pour les deux élus UMP, le risque d’une hausse d’impôts est réel. Michel Havard, lui, se demande : "C’est peut-être très bien pour les enfants, mais est-on en mesure de le faire ?"

"L’éducation doit être une priorité pour la Ville"

Pour les centristes lyonnais, une réforme est nécessaire, mais pas celle-ci. "Au niveau local, on doit innover, améliorer l’intégration entre temps scolaire et périscolaire", affirme Denis Broliquier, maire UDI du 2ème arrondissement de Lyon.
Et quitte à mettre les sous sur la table. "Quand bien même il faille mettre 7 millions d’euros, ça ne représente que 1% du budget de la ville aujourd’hui. C’est à la hauteur de la place qu’on peut donner à l’éducation dans la Ville de Lyon", idée défendue par Eric Lafond. Même son de cloche chez Christophe Geourjon pour qui, "il faut prendre plus de temps mais mettre les moyens nécessaires".

"La commune doit prendre plus de responsabilités en matière éducative"

Eric Lafond propose des solutions déjà concrètes. Selon lui, l’enseignement doit se terminer vers 15h-15h30. Ensuite, "il faut octroyer au sein de l’école d’autres activités. Pour se faire, mobiliser l’ensemble des acteurs associatifs culturels, sportifs, scientifiques et autres qui existent sur le territoire en créant des partenariats". Une idée qui rejoint celle de Denis Broliquier. Le maire du 2ème arrondissement souhaite la mise en place "de projets éducatifs territoriaux qui auraient pour objectifs un accès plus large à la culture, aux sports, aux langues et aux loisirs éducatifs pour les élèves".

Pour rappel, la réforme prévoit quatre jours et demi d’école par semaine, 5h30 d’enseignements maximum par jour et 3h30 par demi-journée et une pause midi d’au moins 1h30. A Lyon, les élèves devront avoir école de 8h30 à 12h, puis de 14h30 à 16h15, mais ne seraient libérés qu’à 16h30. Le mercredi matin, les cours seront aménagés entre 8h30 et 11h45. Si elle est adoptée, la réforme doit s’appliquer dès la rentrée 2013. Les communes pouvant toutefois demander une dérogation pour une entrée en vigueur en 2014. Gérard Collomb a déjà émis une préférence pour cette dernière option.

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1 commentaire
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TMLyon7 le 10/02/2013 à 16:31

Peu de vision pour les rythmes scolaires de nos enfants et de l’ouverture nécessaire pour améliorer leurs chances pour le futur : une pause méridienne de 2h30, quoi d’autre ?... une approche purement budgétaire à Lyon avec un bras de fer avec l’Etat pour les subventions.
Les autorités lyonnaises semblent positionner le sujet de l’enseignement maternel et primaire bien après les nombreux sujets de toutes sortes. Finalement les enfants seront-ils la variable d’ajustement comme certains d’entre nous le pensent déjà ? Que cherchent nos élus actuels à prouver ?

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