Judiciaire : "Un instinct de bête"

Un Lyonnais de 43 ans vient de mourir discrètement à la prison Saint-Paul. Il avait violé ses quatre filles pendant près de 8 ans.

“Mon père venait tous les soirs dans notre chambre pour nous toucher entre les jambes. La première fois dont je me souviens, j’avais 7 ans. Moi, ça m’a jamais paru bizarre. Je croyais que ça se faisait dans toutes les familles.”
C’est ce qu’a avoué le 22 janvier dernier, Anne, 14 ans, aux gendarmes de la brigade lyonnaise spécialisée dans la protection des mineurs, qui l’interrogeaient pour savoir ce que lui avait fait subir son père. Des enquêteurs qui vont aller de surprise en surprise. Car la jeune fille va leur révéler qu’il abusait aussi de ses deux sœurs. Mais cette adolescente a mis plusieurs années à comprendre qu’elle était bien une victime.
Tout commence au début des années 80. André qui a 18 ans vit encore à la Réunion où il est né en 1964 dans une famille de sept enfants. Après avoir arrêté l’école à 16 ans et décroché un CAP hôtellerie, il est vendeur dans une quincaillerie. Au cours d’une fête d’anniversaire, il séduit Monique, la petite sœur d’une de ses amies âgée de 13 ans seulement. “J’ai toujours été attiré par les gamines, leur petit sourire, leur peau douce...”, avouera-t-il plus tard aux enquêteurs en précisant qu’il lui arrivait même d’éjaculer dans la rue en voyant une petite fille.
A l’époque, ses parents découvrent cette relation et lui interdise de revoir la jeune fille. Mais deux ans plus, tard, il la retrouve et il lui fait un enfant. La mère de Monique veut porter plainte pour détournement de mineur. Mais André et ses parents la persuadent de la laisser vivre chez eux. A 15 ans, Monique va se retrouver à faire le ménage pour la famille de son mari. Puis ils vont avoir leur propre maison. Ils auront alors six enfants. Deux garçons tout d’abord. Mais André répète à sa femme qu’il “veut des filles”. Suivront deux jumelles, Anne et Sophie, puis une troisième fille Sandra. Et un dernier petit garçon.
Mais régulièrement, il va imposer des relations sexuelles violentes à sa femme. Un soir, il va même rentrer ivre mort avec un copain qui est le parrain de son fils aîné, et il va forcer sa femme à coucher avec lui. Une épouse qu’il trompe régulièrement. Et ce pervers va alors imposer des premières relations incestueuses avec ses filles qui sont encore à l’école primaire. Il commence la nuit, quand sa femme s’est endormie. Il se lève discrètement et il entre dans la chambre où dorment ses deux jumelles qui n’ont alors que 7 ans, pour glisser sa main sous leurs couettes.

“Je vous cramerai tous !”
Mais en 2004, André est licencié. Il décide de déménager en France. C’est Lyon qu’il choisit car il a déjà de la famille dans la région. Sa femme et ses six enfants le rejoignent rapidement. Il vont s’installer dans un petit appartement à Corbas. Un déménagement qui ne va rien changer. Au contraire.
Un soir, alors que sa femme qui est serveuse dans un bar est parti travailler, et que ses trois filles sont dans le salon devant la télé, il prend Anne dans ses bras et la monte dans sa chambre. “Elle va faire dodo avec papa”, annonce-t-il à ses autres filles. Là, il va alors l’allonger dans son lit et la déshabiller. Il la caresse. Puis il la force à le masturber et à lui faire une fellation. Un traitement qu’il va lui imposer deux à trois fois par semaine. Jusqu’à ce qu’il lui impose des relations sexuelles. Il lui explique que c’est normal, qu’il s’occupe de sa “choupette”. Anne pleure, lui explique que ça lui fait mal mais il continue. Un jour, elle se réfugie sous un lit mais il l’en extirpe. Et elle va rapidement réaliser qu’il fait subir la même chose à sa soeur jumelle. “Ça durait 10 minutes. Quand il avait fini, il criait comme s’il avait gagné l’euro-million.” Même la petite dernière, Sandra, ne lui échappe pas. Un soir alors qu’elle est restée seule avec lui, il se connecte sur un site porno, l’attire sur ses genoux, puis il lui impose de s’habiller avec les sous-vêtements de sa femme pour danser en se livrant à un strip-tease. Une scène qui là encore se répétera plusieurs fois. Il va même prendre l’habitude de la coincer dans la buanderie pour un “câlin”. En fait chaque fois il exige une fellation.
Est-ce que sa femme est au courant de ses viols ? Elle-même affirme avoir tout ignoré jusqu’au dernier moment. Son fils aîné aussi. Monique explique simplement à ses enfants que son père “avait l’esprit mauvais” et qu’il ne fallait surtout pas lui résister. Car André terrorise toute sa famille. Les disputes avec sa femme se terminent souvent par des gifles. “C’est quelqu’un avec qui on ne peut pas discuter”, répétait-elle à ses amies. En avril 2007, il va la frapper au point de lui enfoncer deux côtes. Elle va alors se décider à porter plainte. Ce qui lui vaudra d’être condamné à 4 mois de prison avec sursis. Mais elle n’en profite pas pour le dénoncer. Dans ce huis clos familial, personne n’ose parler.
En janvier 2008, alors qu’André abuse de ses trois filles depuis 8 ans, Anne, sa première victime, va craquer. Un jour, alors qu’elle suit un cours d’éducation sexuelle au collège, elle comprend que tout ce que lui fait subir son père n’est pas normal. Elle se confie d’abord à sa mère qui trouve enfin le courage de mettre son mari à la porte. Celui-ci va chez un cousin à Valence. Puis il va dormir dans la caravane qu’il a installé dans un camping de Neuville-sur-Saône pour emmener ses enfants en vacances. Mais il se ravise. Et il revient dans leur petit appartement familial de Corbas en expliquant à sa femme qu’il a le droit de vivre ici car le bail est à son nom. Et il la menace. “Si vous dites ce que j’ai fait avec vous, je vous cramerai tous !” Sa femme en parle quand même à sa belle-soeur. Mais celle-ci arrive à la convaincre de ne rien dire à la police “pour ne pas faire honte à sa famille”.

"Malade du sexe"
Et c’est encore Anne qui va briser la loi du silence. Elle se confie d’abord à une psychologue scolaire. Sans donner de détails, en parlant simplement des attouchements sexuels que lui impose un proche. Mais cette professionnelle qui comprend tout, lui explique qu’elle est obligée d’alerter le procureur. Anne s’y oppose, demande à réfléchir. Mais le soir-même, elle se réfugie chez son petit ami à qui elle a déjà tout raconté. Et elle va accepter ce jour-là de tout raconter à la mère de son copain qui l’acc

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