Législatives : Et si la bienveillance devançait l'aigreur ?

La politique c’est pas un monde toujours bienveillant. Bien sûr cette bienveillance, elle manque dans nombre de sphères. Hélas. Mille fois hélas.

Le monde du travail comme celui de nos vies personnelles peuvent aussi parfois, si nous n’y prenons garde, devenir de terribles champs de bataille.

Ceci dit la politique ce n’est pas exactement l’univers sombre et cynique que l’on voit dans House of Cards. Contrairement à ce que font mine de croire les professionnels du désabusé qui pullulent dans nos comptoirs, qu’ils soient numériques ou de zinc, ceux qui se présentent aux électeurs ont fort heureusement rarement le profil d’un Balkany, d’un Fillon, d’un Cahuzac, d’un assistant parlementaire du FN au parlement européen ou d’un des membres du couple Underwood.

Il y a dans la chose publique de nombreuses femmes et de nombreux hommes qui donnent de leur temps, pour qui s’engager sans certitude de durer, c’est ralentir leur carrière quand ils ont un métier à côté. Plein de gens qui sacrifient leur vie familiale, qui sont sincèrement attachés à notre patrie. Quels que soient leur bord. Il y là de la bienveillance pour notre ville, notre Métropole, note patrie.

Cette bienveillance, elle est n’est pas toujours facile à tenir. Quand on voit l’image des politiques. L’abstention.

Et le nombre de candidats qui ne proposent rien d’autre que de débiner l’adversaire.

C’est à Rillieux le Maire des Républicains, pourtant de talent, qui se moque méchamment de son adversaire macroniste Anissa Khedher car l’expérience de cette femme de terrain devant les caméras n’est pas aussi longue que la sienne. C’est à Villeurbanne le suppléant d’une ministre et candidate socialiste qui passe son temps à attaquer son adversaire Bruno Bonnell sur un jugement de divorce plutôt que de proposer quelque chose pour les Français devant lesquels il se présente. Et ce sont des dégradations d’affiches et des insultes dans tout Lyon contre tous ceux qui osent se présenter face aux candidats soutenus par Monsieur Mélenchon.

Et si la politique c’était autre chose que de s’en prendre au voisin ? De le caricaturer, lui et ses idées ? De le diaboliser ? Et si, au-delà de l’indiscutable attraction que suscite l’étiquette En Marche avec la mise en dynamique de l’élection présidentielle, c’était cela un peu qui avait amené les candidats d’Emmanuel Macron en tête dans les 14 circonscriptions du Rhône et de la Métropole de Lyon ? Etre ce qu’ils sont, avec leurs vies, leur expérience ou leur inexpérience mais celle d’abord d’être pour un projet, qu’on le partage ou pas, au lieu d’être contre celui des autres ?

Et si on était pour la création d'emplois plutôt que caricaturer la solution de celui d'en face ? Et si on pensait à accompagner ceux qui en ont le plus besoin par la formation afin de trouver un nouvel avenir au lieu de les traiter d'assistés ou de vouloir les enfermer dans des allocations ? Et si on proposait une écologie concrète en isolant mieux 1 million de logements plutôt que de jouer à ceux qui ont raison entre eux sur Facebook sans rien proposer ? On avancerait...

Et si la bienveillance prenait le pas sur l’aigreur ?

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Romain Blachier