Richard Brumm : "Les recettes de la Ville de Lyon sont en baisse"

Richard Brumm : "Les recettes de la Ville de Lyon sont en baisse"

Adjoint aux finances à la mairie de Lyon, Richard Brumm assure que la ville est bien gérée et explique pourquoi il doit augmenter les impôts.

Quelle sera la hausse des impôts locaux en 2009 ?
Richard Brumm : Vraisemblablement 6%, mais ce n’est pas définitif. Car le budget, qui sera voté en janvier 2009, ne sera bouclé que mi-novembre, une fois tous les arbitrages terminés. En revanche, sauf conjoncture catastrophique, il n’y aura pas d’autre hausse d’impôts au cours  de ce mandat. Et Lyon reste une des grandes villes françaises où la fiscalité locale est la moins élevée. La hausse de 2009 sera d’ailleurs plus modeste à Lyon que dans les autres grandes villes françaises.
Pourquoi cette hausse ?
Parce que les recettes de la Ville de Lyon sont en baisse. D’abord la dotation de l’Etat, qui pourrait être inférieure de 4 millions d’euros en 2009. Ce qui représente pratiquement deux points d’impôts ! De plus, la crise touche l’agglomération lyonnaise, ce qui entraîne une baisse des droits de mutation, qui passeraient de 24 à 22 millions d’euros. Alors que la taxe sur les jeux de casino devrait diminuer de 15 à 20%, soit un million d’euros. Enfin, les frais financiers ont augmenté en suivant la hausse des taux d’intérêts.
Face à cette baisse des recettes, vous allez dépenser moins ?
En fonctionnement oui, car aujourd’hui, toutes les villes, qu’elles soient de droite ou de gauche, sont prises dans un étau. Avec d’un côté les recettes qui diminuent, et de l'autre les charges qui augmentent, à cause notamment de la hausse du prix des matières premières. Du coup, on est bien obligé d’avoir une gestion plus rigoureuse pour maîtriser les dépenses de fonctionnement.
Comment vous allez économiser de l’argent ?
J’ai demandé à mes collègues adjoints, mais aussi aux maires d’arrondissements, de faire des efforts. Et je peux vous assurer qu’ils ont tous conscience qu’il faut élaborer un budget à l’économie. La mairie va être encore plus attentive à ses coûts de fonctionnement, mais nous serons aussi plus sélectifs pour les subventions.
Mais l’opposition vous accuse d’avoir laissé déraper les frais de personnel !
Si la masse salariale a augmenté, c’est parce que les investissements que nous avons réalisés ont créé de nouvelles charges de fonctionnement : crèches, écoles, bibliothèques... Mais les nouvelles embauches seront compensées par des redéploiements. Bref, il n’y aura pas de plan social, ni d’augmentation massive du personnel.
Et vous allez continuer à investir ?
Oui, au niveau de 100 millions par an jusqu’en 2012. Pour la Ville, c’est légèrement moins que sur le premier mandat, 115 millions par an, mais les plus gros efforts d’investissements ont déjà été réalisés. Le Grand Lyon investira de son côté 2 milliards d’euros, contre 1,65 milliard au dernier mandat. Car en période de crise, les collectivités doivent continuer d’investir afin de soutenir l’économie locale.
Certains projets vont passer à la trappe ?
Quelques petits projets pourraient être concernés, mais rien n’est définitif. Le Grand Lyon réalisera bien les aménagements des berges de la Saône, le tunnel de la Croix-Rousse, la rue Garibaldi, le pont Schuman, le parc Sergent Blandan... Et on poursuivra le plan de rénovation des écoles, des maisons de retraite... Sauf que ça risque de prendre un peu plus de temps que prévu, car il faudra étaler ces investissements.
Et vous allez emprunter pour financer ces investissements ?
Sous le précédent mandat, Gérard Collomb s’était fixé deux règles : une seule hausse d’impôts, de 5%. Contre 11% sous Michel Noir et 7,7% sous Raymond Barre. De plus, il avait promis de stabiliser la dette, qui avait doublé au cours du précédent mandat. Elle s’élevait à 430 millions d’euros en 2000 et elle est toujours à ce même niveau aujourd’hui. Du coup, Lyon a aujourd’hui une marge de manœuvre pour souscrire de nouveaux emprunts.

Extraits de l'interview publiée dans le Lyon Mag de novembre, avec un dossier consacré aux prêts toxiques dans l'agglomération lyonnaise.

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