Lyon Mag.com : En quoi consiste cette aide de près de 2 millions d’euros ?
Charles Bréchard : En assemblée plénière, le Conseil Général devrait voter une aide d’1 942 021 euros et qui devrait s’appliquer comme suit : une somme équivalente à 10 euros les 1000 litres pour 1006 producteurs de lait, puis une somme forfaitaire de 350 euros attribuée à chaque petite exploitation, et enfin une somme calculée en fonction du nombre de litres de lait produit. Aujourd’hui, le lait est vendu aux consommateurs à un prix plus cher auquel il est acheté. Mais cette aide ponctuelle ne devrait pas permettre de faire baisser les prix dans le département.
Est-ce que l’attribution de cette aide démontre que le Département du Rhône a pris conscience des problèmes des producteurs laitiers beaucoup plus que le gouvernement français ou que les dirigeants européens ?
C’est une aide ponctuelle. On a sans doute pris conscience plus vite du problème que l’Europe. Et j’espère que l’Etat français va apporter une réponse rapide. On pratique cette politique locale pour conforter nos producteurs, pour les soutenir dans cette crise importante, en attendant une réelle aide plus nationale et une stabilisation du marché. Et puis à l’heure du développement durable, il n’est pas imaginable de déconnecter la ville de la campagne. Et le Conseil Général ne peut pas se résoudre à voir l’agriculture disparaitre car elle permet de soutenir l’environnement, l’écologie et le développement durable.
Le Département met en place aussi une initiative plutôt originale et qui l’engage à acheter le lait quoi qu’il arrive…
C’est une idée originale qu’avait déjà adoptée Pierre Mendès-France. Si la totalité de ces deux millions d’euros ne sont pas distribués, la somme restante servira à acheter aux producteurs leur lait et que nous mettrons en circulation dans les collèges. On pourrait par exemple distribuer à chaque collégien qui est en demi-pension un verre de lait au repas de midi. C’est une initiative qui permettrait à certains collégiens de redécouvrir le lait ou les produits laitiers et de faire découvrir le principe de « vente directe » entre l’acheteur et le producteur.
Propos recueillis par Gwenaël Windrestin