Collomb : « A force d’éviter les problèmes, les politiques se décrédibilisent »

Collomb : « A force d’éviter les problèmes, les politiques se décrédibilisent »

Gérard Collomb a fait le point jeudi, dans une interview accordée au Figaro, sur les grands enjeux sociaux qui secouent le pays depuis le début de semaine. Passé au prisme du réformisme, le maire de Lyon demande à sa direction nationale des positions « claires » sur les retraites, en particulier sur l’âge de départ légal.

« Pour le moment, je n'ai pas bien compris la position du PS de ce point de vue-là. » Et pour cause. Collomb ne s’explique pas le rétropédalage de Martine Aubry sur la question de l’âge légal de départ à la retraite. « Si Martine Aubry pense vraiment qu'on va revenir à un âge de départ à 60 ans, il faut qu'elle le dise clairement afin de ne pas entretenir le doute », demande-t-il. Le statu-quo s’accommode mal des enjeux démographiques et structurels que recouvre cette question.

Du côté du sénateur-maire, la problématique des retraites n’est pas spécialement inabordable : « il faut travailler plus longtemps si on a une durée de vie et donc de retraite plus importante. » Et de proposer « un régime de retraite de style suédois, fondé sur l'acquisition de points tout au long de la vie et la capacité de choisir soi-même son âge de départ à la retraite, calculé en fonction d'un coefficient tenant compte de l'espérance de vie de sa génération. » L’épouvantail des 60 ans, brandi ça et là comme une acquis inaltérable, a fait long feu pour Collomb, qui refuse le confort de l’opposition systématique. C’est à ce prix que le PS redeviendra crédible aux yeux des Français. « Il ne faut pas être seulement un parti de manifestation mais d'abord un parti de gouvernement », insiste-t-il à dessein. Un parti pris qu’il étaye, s’inquiétant du rapprochement de Benoit Hamon, porte-parole du parti à la rose, et d’Olivier Besançenot, franc-tireur de l’anti-capitalisme. « S'il s'agit de laisser penser que les propositions du PS et celles d'Olivier Besancenot, c'est exactement la même chose, cela me pose un problème de cohérence politique. Je ne pense pas que le PS puisse proposer aux Français pour 2012 le programme de l'extrême gauche ! » recadre-t-il.

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2 commentaires
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Dada le 13/09/2010 à 18:10

Ce pauvre Collomb, devrait vite s'inscrire à l'UMP, ce serait plus clair. Ce qui est incohérent dans cette réforme, ce n'est pas de dire qu'il faut repousser l'age de la retraite à 62ans, c'est de ne rien faire pour que les séniors ne soient pas licenciés à 57 ans, c'est faire en sorte que tout le monde puisse travailler jusqu'à 62 ans. Ce que ne paieront pas les caisses de retraite sera payé par les assédics. Afin si d'aventure les séniors conservaient leur emploi jusqu'à 62ans, combien d'emplois en moins pour les jeunes? Nos élus sont impuissants pour s'attaquer aux vrais causes,ce n'est pas facile certes, mais pourquoi sont-ils élus?

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Lulu le 10/09/2010 à 13:31

Une fois de plus, M. Collomb sort de la langue de bois habituelle ! Enfin un élu pragmatique.

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