« Tristement banal », mais porteur d’un certain « souffle. » Le sénateur-maire de Lyon, s’il a voté le programme du PS, s’est montré franchement circonspect lors de son passage à la tribune samedi, porte de la Villette à Paris au conseil national du PS, pour son discours face à ses camarades. Six minutes d’une validation polie mais sans naïveté des 30 propositions socialistes. Et surtout une mise en abîme des points d’achoppements.
« Les propositions qui sont faites devraient, à mon avis, être approfondies », se positionne Collomb. En particulier sur la question de la compétitivité de la France : « J’étais au salon de l’industrie la semaine dernière. Dans ces milieux, il y a une attente », confirme-t-il, et propose de « lier recherche et production », tout en favorisant les « transferts de technologies vers les entreprises. » Avec l’objectif avoué de ne pas se laisser distancer par l’Allemagne et les pays émergents sur le marché des produits de moyenne gamme et de haute technicité, mais également de les accompagner dans une émulation de compétences.
Collomb émet également des griefs sur la question de l’enseignement, qu’il n’estime pas réduite uniquement à la question du financement. « Ce n’est pas qu’un problème de moyens, expose-t-il. Dès le plus jeune âge, nos gamins ne sont pas formés pour la société dans laquelle ils vont aller. » Et de développer sur le déclassement précoce d’une partie de la jeunesse. « Les étudiants sont souvent dans des filières où ils n’ont aucune chance de trouver derrière un job », estime Collomb.
Même constat cinglant sur la partie culture du programme, pourtant chantre du socialisme. « Notre texte est un peu faible sur la dimension culturelle qui doit accompagner le développement d’un pays », juge le maire de Lyon, sans toutefois développer.
« La France peut avoir un modèle de hauts salaires et de protection sociale et être compétitive à l’échelle du monde », termine Gérard Collomb.