Jeudi soir, la formation disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature a entendu le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, qui avait notamment instruit les affaires Urba et Elf, pour son rôle dans l’affaire Clearstream, lui reprochant entre autres d’avoir rencontré le “corbeau” Jean-Louis Gergorin hors de toute procédure. Le représentant du ministère de la Justice a requis une “réprimande” contre ce juge, provoquant la colère de nombreux magistrats. Albert Levy, membre du Syndicat de la magistrature et actuel vice-président du tribunal d’instance de Vienne avait signé la pétition de soutien à Van Ruymbeke. Contacté par lyonmag.com, il s’explique :
“Je lui ai apporté mon soutien personnel à l’occasion de ce mauvais procès qui lui est fait. Ce que je regrette, c’est que la nouvelle Garde des Sceaux, Rachida Dati, ne soit pas revenue sur cette saisine du Conseil supérieur de la magistrature. C’est une insulte à la justice dans son ensemble que de traduire en disciplinaire cet homme intègre, courageux et professionnel qui n’a fait qu’oeuvrer pour le bien public. Dans toutes les affaires qu’il a traitées, il a toujours respecté la loi et les hommes. C’est un exemple pour tous les magistrats. Ce procès est une atteinte à sa légitimité. A l’heure où on cherche à dépénaliser le droit des affaires, c’est purement scandaleux.
Au fond, on cherche à lui faire payer son engagement dans l’affaire des frégates vendues par la France à Taiwan. Et pourtant tout a été mise en oeuvre pour éviter qu’il ne mette à jour des collusions politico-mafieuses dans cette véritable affaire d’Etat. Voilà pourquoi, quelque soit la sanction qui sera prise, ce sera une véritable insulte faite à la justice de ce pays."
La décision d’une éventuelle sanction a été mise en délibéré au 20 novembre.