C’est lundi que prend fin la trêve hivernale pour l’hébergement
d’urgence. Alain Sitbon, fondateur du village mobile de Villeurbanne,
avait mis a disposition pendant tout l’hiver un village de conteneurs,
pouvant accueillir jusqu’à 80 SDF sur le site de l’usine ABB de
Villeurbanne. "Je ne m’attendais pas à rencontrer autant de difficultés,
de situations lamentables, regrette-t-il. La dignité n’existe plus et
le système humain n’est pas du tout mis en avant." La gestion de l’état
sur cette question spécifique n’est, selon lui, pas à la hauteur de
l’enjeu humain que recouvre l’hébergement de personnes en déshérence
sociale. "C’est intolérable de mettre les gens tous ensemble dans des
dortoirs", peste-t-il. En quoi son village de conteneurs est-il plus à
même de redonner à ces populations ce dont elles ont le plus besoin,
c’est à dire un toit, mais également l’estime d’elles-mêmes ? "Chacun a
sa chambre, chacun a sa clé, chacun à son lavabo, détaille-t-il. Chacun a
son intimité et sa sécurité. C’est cela le plus important. Et nous
n’avons eu quasiment aucun incident pendant les trois mois d’ouverture."
Le coût quotidien : 8 euros pour le lit et 6 euros pour la maintenance. "Les SDF ne paient rien, précise-t-il. Tout est pris en charge par
l’Etat."
Pour Alain Sitbon, la méthode pour optimiser l’hébergement d’urgence
passe les initiatives privées et associatives, si elles avancent en
bonne intelligence avec les services de l’Etat et les collectivités
locales. "Regardez la problématique des gens du voyage. Elle n’a été
assumée que par le monde associatif et le privé. On a baissé les tarifs,
et la gestion est une gestion économique. C’est fait d’une façon
professionnelle." Et le créateur du village mobile ne compte pas en
rester là. "Nous recommencerons sur des friches industrielles, sur des
terrains mis à disposition par les collectivités." Où, quand et comment ? "Je ne suis ni le maire, ni le président de la communauté urbaine, ni
le préfet, glisse-t-il. Chacun me donnera des instructions, que je
suivrai. Nous avons déjà des demandes pour plusieurs autres communes en
France."
Lundi 2 Avril 2012 à 07h38
Hébergement d’urgence: "La même problématique que pour les gens du voyage"

Alain Sitbon - LyonMag/JazzRadio
Le fondateur du village mobile de Villeurbanne, Alain Sitbon, était lundi l’invité de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.com.
Tags :
hebergement d'urgence
Sur le même sujet
27/01/2022 à 14:27 - Vague de froid à Lyon : le préfet du Rhône débloque 150 nouvelles places d'hôtels pour les personnes sans-abri
22/12/2021 à 09:20 - Villeurbanne : le gymnase de Cusset occupé par des familles finalement intégré au dispositif d'hébergement d'urgence
03/12/2021 à 10:57 - Lyon : 100 nouvelles places d’hébergement d’urgence dès la mi-décembre
24/11/2021 à 15:51 - Hébergement d'urgence : 500 places supplémentaires débloquées à Lyon et Villeurbanne
12/02/2021 à 07:45 - Froid à Lyon : le préfet du Rhône débloque des places d'hébergement supplémentaires
18/11/2020 à 17:24 - Lyon : 1358 places d'hébergement d'urgence mobilisées dans le Rhône cet hiver
21/03/2020 à 15:38 - Confinement : 110 places supplémentaires pour les SDF dans le Rhône
13/12/2019 à 18:49 - Ouverture d'un hébergement d'urgence pour 50 femmes isolées avec jeunes enfants près de Lyon
08/11/2019 à 16:34 - Plan d'hébergement d'urgence : 1 200 places mobilisables cet hiver dans le Rhône
31/01/2019 à 14:30 - Plus de 100 places d’hébergement d’urgence ouvertes au Conservatoire de Lyon
23/11/2018 à 18:27 - Lyon : une école du 6e arrondissement accueille deux familles la nuit
20/11/2018 à 17:29 - 1200 places d’hébergement d’urgence ouvertes cet hiver dans le Rhône
Laisser un commentaire
Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.
BRAVO !
Signaler RépondreC'est formidable
Signaler Répondre