François Hollande le sait et cherchera avant tout à ne pas commettre de
faux pas, à ne pas trébucher, comme il l’a fait avec succès tout au long
de la campagne. Dans sa situation actuelle et si l’on en juge par la
constance des sondages le donnant battu, Nicolas Sarkozy se trouvera
dans la situation d’un gladiateur qui entre dans l’arène pour vaincre ou
mourir. On imagine d’ailleurs, ses nombreux détracteurs, jubiler à
l’idée de tourner leur pouce vers le bas à la façon du peuple de la Rome
impériale, pour lui signifier le verdict funeste que lui promettent les
urnes. Mais le moment sera rude car le président sortant, quitte à
devoir sortir, le fera avec panache et jettera toutes ses forces dans le
combat pour tenter de faire mordre la poussière à son adversaire. Le
caractère de ce dernier, qui ambitionne la plus haute charge, se jaugera
aussi à l’aune de cet affrontement.
Le débat présidentiel appartient désormais à la mythologie de la Vème
république. Si l’on se réfère à d’autres mythologies, il faut souhaiter
que celui qui s’annonce soit puissant et inspiré, tendu et lumineux. En
un mot, beau comme l’antique.
Un débat beau comme l'Antique

Combien de téléspectateurs seront devant leur écran mercredi soir ? Quinze, dix huit, vingt millions comme pour le précédent débat de 2007 qui opposa Sarkozy à Ségolène Royal ? En terme d’audience, ces chiffres sont vertigineux. Ils démontrent que les Français sont attachés à cette confrontation, qu’elle participe à leur décision finale après un très long processus qui les aura conduits à éliminer tous les autres prétendants à la fonction présidentielle. Chaque camp supportera son candidat et le désignera d’avance comme le gagnant du duel. Les deux protagonistes se disputeront en vérité ce réservoir d’indécis et d’abstentionnistes qui attendent le dernier moment pour se déterminer. Ces quelques pour cent de voix sont de nature à changer l’issue du scrutin du 6 mai. Ce fut le cas en 1974 où Giscard parvint, durant le débat l’opposant à Mitterrand, à grappiller les 1,5% qui le conduisirent à l’Elysée.
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