Pierre Millet, PDG de SITL : "Passer des machines à laver aux voitures électriques"

Pierre Millet, PDG de SITL : "Passer des machines à laver aux voitures électriques"
Pierre Millet - LyonMag.com

Pierre Millet, le PDG de la société SITL, ex Fagorbrandt, était l’invité ce mardi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Depuis avril 2011, Pierre Millet est lancé dans un vrai pari. Celui de transformer l’usine de machines à laver de Fagorbrandt dans le 7e arrondissement en site de véhicules électriques made in France. "Aujourd’hui on a fini de fabriquer les produits dans l’étude et dans la conception. Le premier véhicule utilitaire a été vendu début septembre. Concernant les philtres de traitement d’eau qui est le deuxième produit de la réindustrialisation, nous avions commencé les ventes début mars", explique Pierre Millet.

"Comment est-il possible de passer d’un lave-linge à un véhicule ou à un filtre ? Tout simplement parce qu’on a tendance à résonner produits et non métier. Le métier c’est complètement différent. C’est ce qui permet de faire le produit et à ce moment là on s’aperçoit que de nombreux métiers sont identiques ou ont quasiment la même utilisation pour des produits différents", précise le PDG de la société SITL.

La transition s’est opérée de manière singulière. Pierre Millet a passé un accord avec le groupe espagnol Fagorbrandt qui assure maintenant un carnet de commandes décroissant de lave-linge jusqu’en 2015. "Non seulement cela finance en parti la transition, mais ce n’est pas tellement le financement puisque il n’est pas prévu de gagner de l’argent sur la partie lave-linge. Par contre, ça permet surtout de laisser le temps aux nouvelles activités de se mettre en place, de trouver leur vitesse de croisière de manière à faire petit à petit transiter l’ensemble du personnel et en faire une activité rentable", assure Pierre Millet.

De la formation est donc nécessaire pour réaliser ses objectifs. "Aujourd’hui le budget formation qui a été engagé et négocié, c’est Fagor qui le paye. On s’était mis d’accord pour un budget de formation de 9 millions d’euros dès le départ, pour arriver à ce que tous les salariés arrivent à trouver leur place dans les activités".

Ces nouvelles activités de production ont d’abord surpris les salariés déjà présents sur place. "Clairement au départ les salariés étaient moteurs mais quand même attentifs. Ils ont exprimé une inquiétude mais je dirais que les semaines et les mois qui ont suivi ont permis de rassurer pour certains et de conforter les premiers. Il est clair qu’il y a besoin de tout ce temps : de la concrétisation des produits et des ventes pour que tout le monde est le sentiment d’avoir échappé au pire", insiste Pierre Millet.

Les grands groupes industriels dénoncent le coût du travail en France. "Je ne vais pas vous dire que le coup du travail est un accélérateur. Je pense que ça dépend beaucoup des activités dans lesquelles on se situe".
Selon le PDG de la société SITL, il faut plusieurs choses pour faire du made in France : "Moi j’ai plutôt eu la faiblesse de penser qu’en France on était plutôt bon pour tout ce qui est qualitatif. On sait faire des produits de qualité. Là où je pense que l’on n’est pas très compétitif, et là où le coût du travail, a un sens très significatif, ce sont pour les très grandes séries que je vais appeler le low-cost. Là il y a des pays beaucoup plus armés et pas forcément moins performants pour faire ce genre de produits".

Pierre Millet rejoint ainsi Muriel Pernin, la créatrice des Atelières, ex Lejaby et invitée il y a quelques semaines dans l’émission, qui disait que la planche de salut, c’est soit le luxe soit des produits de niche avec du savoir-faire. "Je partage tout à fait cette vision là. En France on est capable de faire de l’industrie dans la mesure où c’est des faibles quantités à très forte valeur ajoutée mais toujours dans des produits de qualité".

"Clairement, je ne sais pas si on ouvre une voie mais on a approché le modèle économique et l’industrie de manière différente de ce qui s’est fait jusqu’à présent. Cela a des avantages car ça permet peut-être de trouver une solution à des problèmes. Par contre, ça ne veut pas dire que c’est la solution universelle. L’inconvénient, c’est d’être quelque chose d’atypique, qui n’est pas habituel et qui suscite beaucoup d’incrédulité", conclut Pierre Millet.

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3 commentaires
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louisono le 07/11/2012 à 19:34
jm a écrit le 06/11/2012 à 21h11

Soit il fait allégeance au Régime Collomb, soit il se casse ! S'il n'a pas compris cela, il va dans une autre ville.

JM: le militant de droite que vous êtes est navrant devant ce chef d'entreprise qui ose tenter une aventure.

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jm le 07/11/2012 à 18:36

JL Borloo est bien passé de la droite à la gauche alors pourquoi pas!

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jm le 06/11/2012 à 21:11

Soit il fait allégeance au Régime Collomb, soit il se casse ! S'il n'a pas compris cela, il va dans une autre ville.

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