Cinquantenaire de l’amitié franco-allemande : "réelle mais loin d’être acquise"

Cinquantenaire de l’amitié franco-allemande : "réelle mais loin d’être acquise"
Florence Lacroix - OFAJ

Florence Lacroix, 27 ans, est Jeune Ambassadrice de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) depuis fin novembre 2012. Cette jeune institutrice nous explique son rôle et ses liens avec l’Allemagne.

Quand avez-vous été nommée ambassadrice de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) ?
Ça fait un an que je suis ambassadrice, j’ai été élue de nouveau à ce poste. Ça se passe durant l’été, l’OFAJ lance un appel à candidature. On répond à un certain nombre de questions, on explique également notre implication dans le franco-allemand, notre rôle en tant qu’ambassadeur, ce que l’on voudrait transmettre à la jeunesse. On est ensuite sélectionné selon notre parcours, selon notre classe d’âge (l’OFAJ essaye d’avoir des jeunes dans différents domaines). Les régions également, pour essayer de répartir des ambassadeurs un peu partout dans les deux pays. On est également sélectionnés sur notre rapport d’activité.

Pourquoi vous êtes-vous lancée là-dedans ? Quels sont vos objectifs ?
J’ai commencé par des échanges franco-allemands lorsque j’étais au collège. A 18 ans, j’ai vécu un an en Allemagne, grâce à mes études. J’ai obtenu le BAFA Juleica, qui est la formation d’animateurs franco-allemands. Après ma licence, j’ai aussi passé un an en tant qu’assistante de français dans un collège/lycée allemand. J’ai ensuite fait un master tri-national franco-germano-suisse en enseignement. Pour finir, je suis partie un an au Royaume-Uni, toujours en tant qu’assistante. C’est à mon retour que j’ai été nommée jeune ambassadrice de l’OFAJ. J’ai ensuite tout simplement eu envie de partager mon expérience et promouvoir tous les programmes d’échanges existant entre les deux pays, qui m’ont été utiles à l’époque.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans la culture allemande ?
J’aime bien la langue allemande. Mon premier échange de deux semaines, au collège, m’a donné envie de partir en Allemagne. C’est d’ailleurs plus simple de partir en Allemagne, les programmes d’échanges sont plus efficaces que pour d’autres pays. Ces programmes restent cependant méconnus, notamment par les étudiants qui ne font pas d’allemand. C’est là que nos rôles de jeunes ambassadeurs sont utiles, au niveau de leur profil mais aussi de leur réseau. Certains programmes de formation professionnelle ont aussi été mis en place. On est aussi en train de s’ouvrir aux pays d’Europe de l’Est pour en quelques sortes apporter l’expérience franco-allemande de la réconciliation.

En quoi consiste exactement votre rôle ?
Notre rôle d’ambassadeur nous amène à représenter l’OFAJ dans des salons (Salon de la mobilité internationale, un salon à l’institut Goethe, etc). L’an passé il y a eu une journée de l’Europe à laquelle j’ai participé aussi. Notre rôle nous amène également dans des collèges et lycées, on parle de tout ce qui concerne la mobilité, les études supérieures. Nous allons parfois aussi dans des écoles primaires pour parler de l’Allemagne. Il y a donc différents types d’actions, qui peuvent aussi varier selon nos profils. Par exemple, il y a 3 ambassadeurs sur Lyon.

Le cinquantenaire de l’amitié Franco-Allemande et du Traité de l’Elysée va-t-il donner lieu à des évènements particuliers ?
Il y a beaucoup d’évènements à l’institut Goethe. Cela peut allez d’un salon à une exposition artistique. Il se passe aussi beaucoup de choses au niveau scolaire, cette semaine en particulier puisque c’est la semaine (habituelle) franco-allemande. Elle devrait avoir une tonalité particulière cette année évidemment même si nous n’avons pas encore discutés d’un éventuel programme, car il nous faut aussi des partenaires. On organisera sans doute des rencontres, ou encore des évènements sportifs. En tout cas ces évènements clôtureront cette année franco-allemande, qui avait commencée en septembre avec le discourt de Ludwigsburg (Sud-Ouest de l'Allemagne).

Dans les médias, on entend beaucoup parler de la France et de l’Allemagne comme un couple qui ne s’entend pas ou plus. Quel est votre avis, vous qui avez à traiter avec les deux pays ?
Mon point de vue est différent, mais cela est aussi dû au fait que ma mission ne soit pas d’ordre politique. Je suis beaucoup en contact avec des jeunes, des étudiants. Mon expérience est très positive. L’amitié franco-allemande est bien réelle mais est loin d’être une chose acquise. Elle a besoin d’être entretenue. Les rencontres de jeunes, dans un cadre culturel y contribuent à leur échelle.

En tant qu’enseignante, constatez-vous une augmentation du nombre d’élèves qui choisissent allemand en première langue ?
Au niveau du primaire, il n’y a pas beaucoup d’enseignement d’allemand. La chance de l’allemand, ce sont les classes bilingues qui développent l’enseignement de l’allemand et de l’anglais dès la 6e. En primaire, où j’enseigne, ce n’est pas toujours évident de faire de l’allemand. On ne trouve pas beaucoup d’enseignants, les parents sont aussi parfois réticents et préfèrent l’enseignement de l’anglais.

Les actions que vous menez en tant qu’ambassadrice de l’OFAJ, peuvent-elles faire évoluer les choses ?
Cela donne en tout cas une autre image de l’Allemagne, loin des clichés et des stéréotypes, qui existent toujours. L'idée’ est d’apporter une représentation vivante et parlante, comme lorsque nous organisons des rencontres entres jeunes. Ça permet d’associer l’image de l’Allemagne à d’autres choses. Au lieu que ce soit la bière et les grosses voitures, l’image que l’on a de l’Allemagne est associée à des rencontres, des personnes, etc… Les relations franco-allemandes n’en sont que meilleures.

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