Primaire UMP à Lyon, Michel Havard : "Lyon ne se fera pas dicter sa conduite par Paris"

LM : Vous êtes arrivé en tête du premier tour de la primaire UMP avec 40% des voix, 231 votes devant Georges Fenech.
Mais les candidats battus Emmanuel Hamelin et Nora Berra ont annoncé leur ralliement à votre adversaire. C’est un coup dur ?
"Non, ca fait partie de la vie politique. Je pensais que les candidats lyonnais avaient vocation à se réunir, nous sommes trois au conseil municipal. Ils ont fait un autre choix, c’est leur liberté."

LM : Eux disent que Georges Fenech est le seul à pouvoir battre Gérard Collomb, à pouvoir rassembler largement. Ils ne croient pas en vous ?
"Je crois qu’ils ont eu quelques discussions et qu’a priori, ils ont entendu Georges Fenech plus que moi. Je crois que Paris s’est effectivement mêlée de l’élection lyonnaise mais voilà, ca fait partie de la vie. Moi ca ne me fait pas changer d’idées. Je suis candidat pour Lyon, je suis le candidat de Lyon. Quoi qu’il se passe, je continue à porter ce message, à mobiliser les équipes pour dimanche et j’ai bon espoir que les Lyonnais montrent qu’on ne leur dicte pas leur conduite."

LM : Mais est ce que vous étiez au courant avant qu’ils allaient rallier Fenech ?
"Je n’étais pas au courant, personne ne l’était. Les choses se sont faites de façon un peu précipitée. J’imagine bien qu’ils n’allaient pas me prévenir avant."

LM : Vous en voulez à Emmanuel Hamelin qui, dimanche dernier, vous a pris dans ses bras ?
"Je laisse chacun avec sa conscience. Chacun jugera de ça. J’ai grande confiance sur le jugement que les Lyonnais porteront. J’ai dans les équipes d’Emmanuel Hamelin comme celles de Nora Berra enregistré beaucoup de ralliements."

LM : Nora Berra avait dit en septembre qu’elle vous soutiendrait !
"Oui, tout ça les gens le savent ! Cette décision n’est pas comprise."

LM : Vous pensez que Georges Fenech s’est montré plus généreux, qu’il a promis plus de choses que vous ?
"C’est à eux qu’il faut demander."

LM : Au premier tour, vous aviez fait 40% des voix, Georges Fenech 35%. Mais la tendance s’inverse si on ajoute les chiffres des trois candidats perdants. Fenech obtiendrait 60% des voix au second tour. Ca sera si simple dimanche ?
"Non parce que les candidats ne sont pas propriétaires de leurs voix. Je vous le disais, une grande partie des équipes de Berra et Hamelin vont me rejoindre et voteront pour moi au second tour. Ca mobilise beaucoup de gens qui n’étaient pas mobilisés au premier tour. Nous sommes à Lyon. Et à Lyon, on ne se laisse pas dicter sa conduite."

LM : Votre angle d’attaque jusque là, c’était que Georges Fenech n’avait pas d’ancrage à Lyon. Mais avec ces ralliements, votre argument tombe ?
"Ce sera l’argument de Gérard Collomb face à Georges Fenech, quelles que soient les conditions du rassemblement. C’est une conviction que je porte et pas du tout une attaque personnelle. Je souhaite que la campagne se passe dans de bonnes conditions et j’interdis les attaques personnelles contre tous les autres candidats. Je considère simplement que pour être candidat dans une ville, il faut y habiter. Ca me paraît d’une telle évidence… Gérard Collomb et ses équipes ne vont pas se gêner pour l’utiliser et ca sera très difficile pour nous de contrer cet argument."

LM : Vu ce qu’il se passe actuellement, si Georges Fenech l’emporte dimanche, vous pourrez faire campagne avec lui ?
"Je ne fais pas campagne contre Georges Fenech. Je me suis engagé à respecter le choix que feront les Lyonnaises et les Lyonnais dimanche. Je suis d’une loyauté qui n’a jamais variée donc je respecterai l’engagement que j’ai pris."

LM : Georges Fenech a fait de la sécurité son cheval de bataille, tout comme le refus du mariage pour tous. Quelle sont vos positions ?
"D’abord, sur les questions de sécurité, je souhaitais dire que je suis fils de commissaire de police. C’est un sujet que je connais très bien. Il faut que les familles puissent de manière rassurante aller se promener. C’est bien sûr une problématique importante, mais la réussite scolaire aussi, la qualité de vie dans nos quartiers, le transport, la pollution etc.
Sur le mariage pour tous, j’ai été aux deux manifestations lyonnaises. J’appliquerai la loi parce que si un élu dit qu’il ne respectera pas la loi, comment voulez vous qu’il explique aux autres qu’il faut qu’ils le fassent ?"