Morales : "Je remettrai de l'ordre au Modem"

Morales : "Je remettrai de l'ordre au Modem"

Qui va succéder à Michel Mercier, le patron du centre à Lyon depuis 20 ans ? Richard Morales est le premier à déclarer sa candidature pour la présidence du Modem dans le Rhône en septembre prochain.

Vous serez candidat à la présidence départementale du Modem ?
Richard Morales : C’est très probable ! Mais à certaines conditions. Si les militants veulent un Modem lyonnais qui soit, enfin, solide dans son organisation interne, solide dans son financement et solide dans son projet politique mais aussi totalement libéré de ses tentations de soumission au PS ou à l’UMP, alors oui, je serai candidat. Car je pense avoir le profil.
Vos atouts ?
J’ai démontré à Villeurbanne que j’étais capable de mettre le Modem en ordre de marche. Quand j’ai rejoint l’UDF en 2002, ils étaient une petite centaine avec Baptiste Dumas, qui se révélait déjà calife à la place du calife. Du coup, j’ai provoqué une élection interne, du jamais vu dans ce parti centriste où tout fonctionnait alors par désignation ! Je l’ai emportée et aujourd’hui, le Modem est parfaitement stable et cohérent à Villeurbanne. On est même plus de 300 militants pour 2 000 adhérents Modem dans le Rhône.
Quel est votre projet pour le Modem ?
Le Modem a une chance unique de s’implanter dans le paysage politique français. Car aujourd’hui, le PS ressemble à une voiture qui aurait une carrosserie intacte mais un moteur en panne. Seules les apparences sont préservées. Quant à l’UMP, ce parti ne parvient pas à exister à côté d’un Sarkozy toujours aussi agité. Mais le Modem a besoin d’une base forte pour durer. Et Lyon, ville centriste par excellence, a un rôle clé à jouer. Si on loupe cette étape, François Bayrou ne pourra pas l’emporter à la prochaine élection présidentielle.
Ce qui manque au Modem lyonnais aujourd’hui ?
Une lisibilité. On a trop d’élus qui se revendiquent du Modem quand ça les arrange et qui s’en affranchissent quand ça les dérange. Un pied dedans, un pied dehors ! Au conseil municipal de Lyon, trois groupes se réclament du centre. A la Communauté urbaine, il y en a deux. Et cet éclatement empêche toute communication politique efficace. Si je suis élu président du Modem du Rhône, je labelliserai officiellement un seul groupe. Et ceux qui ne le rejoindront pas ne pourront plus se prévaloir du soutien de François Bayrou. Ce qui ne nous empêchera pas de dialoguer avec eux.
Vous avez vos chances face à Roland Crimier, le maire de Saint-Genis-Laval ?
Oui, car je considère qu’il a une petite faiblesse : il est vice-président de Gérard Collomb à la Communauté urbaine. Du coup, l’élire président du Modem, ça ne me paraît pas être le moyen le plus efficace pour revendiquer l’indépendance du Modem. Mais je l’apprécie et je ne chercherai pas l’affrontement. Il aura sa place dans le cadre de la direction collégiale que je souhaiterais installer. Tout comme Cyrille Isaac-Sibille, candidat à Sainte-Foy aux dernières élections municipales, qui a démontré qu’il avait choisi l’indépendance.
Et Eric Lafond, la tête de liste Modem à Lyon aux dernières municipales ?
Il a des qualités mais je crois qu’il a tendance à se comporter comme un coupeur de têtes, c’est-à-dire à exclure tous ceux qu’il ne juge pas 100% Modem. Alors qu’il faut rester rassembleur. Et puis il est Lyonnais. Or, vu le foutoir que cela a été pendant les municipales à Lyon, je pense que les Lyonnais doivent rester en retrait de la direction pour l’instant. Même si les Lyonnais peuvent bien sûr avoir un rôle à jouer. Mais si c’est un Lyonnais qui est élu président, cela risque de relancer les querelles.
Mais vous-même, vous n’avez pas fait un score spectaculaire aux dernières élections municipales !
14,6% au premier tour face à l’UMP et au PS... C’est déjà pas mal ! D’autant plus qu’il y a eu 53% d’abstentions à Villeurbanne. Un record pour une grande ville. Et je suis persuadé que cela s’explique justement par le foutoir lyonnais.
Ce n’est pas un peu facile d’accuser les Lyonnais !
Non. C’est une réalité. Pendant toute la campagne, j’ai rencontré des électeurs déçus de la gauche qui m’ont annoncé qu’ils ne voteraient pas pour moi à Villeurbanne car certains Modem avaient accepté de se présenter avec Perben à Lyon dès le 1er tour. Du coup, ils se demandaient si voter Modem, ce n’était pas voter UMP. Et inversement, des électeurs centristes assimilaient le Modem au PS parce que des centristes étaient avec Collomb. C’est la preuve que si on ne défend pas notre indépendance, on perd toute crédibilité et donc toute efficacité.
Vous n’allez donc exclure personne du Modem ?
Si, les Nouveau Centre ! C’est-à-dire Raymond Durand, le nouveau député de Givors, et Jean-Loup Fleuret, qui était candidat aux cantonales à Lyon. Car s’ils ont adhéré à cet appendice de l’UMP, c’est qu’ils n’ont plus leur place au centre.
Vous n’avez pas peur que Michel Mercier bloque votre candidature ?
Non. Je pense que si je suis candidat à la présidence, il ne s’y opposera pas. Car c’est un homme intelligent qui est conscient qu’on doit mettre de l’ordre au Modem.
Mais face à un Collomb de plus en plus centriste, le Modem peut vraiment exister à Lyon ?
Oui. Collomb a une apparence centriste mais il garde ses réflexes socialistes. Je ne prendrai qu’un seul exemple : les finances. Aujourd’hui, il dépense sans compter à la ville de Lyon et à la Communauté urbaine, alors que ces deux collectivités locales n’ont déjà pas les moyens d’assumer les nouvelles compétences que lui ont attribuées l’Etat pour faire des économies car ses caisses sont vides. Si je suis élu président du Modem, je me battrai sur ce point essentiel pour l’avenir. Comme Bayrou le fait pour le déficit budgétaire de la France.
Votre priorité si vous êtes élu?
Imposer un vrai patron du Modem dans le département tout en démocratisant le fonctionnement de ce parti. Mais on fixera des règles précises, des objectifs précis... . Moi, je remettrai de l’ordre pour que le Modem retrouve la place qu’il mérite à Lyon, dans l’agglomération et le département. Mais aussi dans la région.

X

Tags :

Modem

Morales

0 commentaire
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.