Résultat des présidentielles dans la Métropole : une sucrerie et deux amertumes

Résultat des présidentielles dans la Métropole : une sucrerie et deux amertumes
Romain Blachier - DR

Verdict du 1er tour : la région lyonnaise est un endroit optimiste mais avec des fractures à recoudre.

Il y a beaucoup d’enseignements locaux à tirer de ce premier tour des présidentielles sur le territoire lyonnais, endroit globalement bien plus dynamique que le reste du pays.

D’abord que le divorce par consentement mutuel entre le Rhône et la Métropole était chose cohérente, sur un plan territorial d’abord mais aussi des valeurs portées.

Alors qu’Emmanuel Macron est en tête avec un score supérieur à sa moyenne nationale dans le Grand Lyon, il est devancé par les deux mis en examen de la présidentielle dans le Rhône. Il est vrai que cette fracture se trouve dans d’autres endroits de France où dans nombre de zones rurales aisées, où coule l’argent public européen et français des richesses issues des grands centres urbains, on accorde ses suffrages à Madame Le Pen et Monsieur Fillon.

Autre enseignement, alors que dans la Métropole et encore davantage à Lyon, Gérard Collomb a plus que réussi son pari macroniste, d’autres édiles locaux ont eu bien moins de réussite : ni Hélène Geoffroy à Vaulx-en-Velin ni Jean-Paul Bret à Villeurbanne n’ont réussi à faire décoller sérieusement un Benoit Hamon qu’ils soutiennent pourtant ardemment. Même chose à droite où François Fillon fini 4e à Saint-Priest, chez Gilles Gascon, 2e à Caluire-et-Cuire chez Philippe Cochet, et 3e à Rillieux-la-Pape chez Monsieur Vincendet.

Lyon a bien évidemment placé très en tête Emmanuel Macron mais des nuances existent selon les quartiers. Je vais me faire plein d’amis en quelques lignes ! Si j’étais mauvaise langue, ce qui serait inconcevable, je dirais que certains habitants du 6e pourraient voter pour Al Capone ou des égorgeurs de chatons en série s'ils portaient le maillot de la droite. Ils l’ont prouvé en plaçant Monsieur Fillon largement en tête de leurs suffrages.

Ceux du second arrondissement, plus nuancés, n’ont laissé qu’une courte avance au candidat conservateur face à Emmanuel Macron. Peut-être un coup à jouer pour le premier adjoint Phillippe Gibert, membre des Républicains mais qui avait choisi le même candidat que Gérard Collomb.

Et puis le 1er arrondissement, à l’inverse, a fait le choix de Jean-Luc Mélenchon, soutenu sur le tard par une Maire de l’arrondissement, Nathalie Perrin-Gilbert, bien implantée, qui a longtemps essayé auparavant d’obtenir une investiture aux législatives de la part des amis de Benoît Hamon qui ont fini par l’attribuer finalement à un autre.


Pour ceux qui soutiennent Emmanuel Macron, le résultat de dimanche comporte une sucrerie et deux fortes amertumes. La sucrerie c’est bien évidemment de voir ce candidat arriver en tête du 1er tour tant localement que nationalement là où l’on prédisait un raz-de-marée FN sur la République.

Les fortes amertumes c’est de voir l’extrême-droite au second tour bien sûr au niveau national. Même si Lyon a placé madame Le Pen bien plus bas que ses scores nationaux. L’autre regret est de constater l’énorme entre-soi de nos territoires, à quelques notables exceptions près (j’ai bien un quartier en tête mais je ne suis pas neutre), où l’on se mélange en réalit trop peu sur nos territoires. Restant dans son cocon social, sociétal et politique. Refusant de comprendre l’autre. Prenant le voisin de droite comme de gauche comme ennemi. Et si c’était ça en fait l’enjeu des prochaines années politiques : sortir de nos cases ?

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Romain Blachier

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Triste le 24/04/2017 à 17:13

Je suis abasourdie par cette tribune : elle se félicite que Collomb ait su "miser sur le bon cheval". On nous a vendu Macron comme un pur produit marketing mais on ne sait pas réellement ce qu'il pense. Quant à s'ouvrir aux autres, je me désespère de voir de plus en plus de femmes en tenue longue, sombre avec foulard quand je sors de chez moi. Pour vous,je suis une infâme intolérante : sûrement, mais je ne vois pas en quoi c'est bien de pousser au communautarisme. Je vais voter blanc car la France de Le Pen ne me plait pas ; mais la votre ne me plait pas non plus.

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puzzle à reconstituer le 24/04/2017 à 16:39

Bayrou a été le 1er a dénoncer le bipartisme nuisible(encéphale gauche et droit) jouant de l'alternance depuis 30 ans avec chacun ses idées ancrées dans le dogme:Son manque de charisme lui a joué un tour qu'a su saisir un candidat plus ambitieux que jamais:la France rejette les 2 partis traditionnels:PS et ex UMP consciente qu'il faut avoir une vision plus élargie et moins sectaire...
Le problème est que le dernier mandat de Hollande a conduit la France à être séparé en 4 (Mélenchonniste ou front de gauche qui forme en grande partie l'ex PS ,Macron centralisateur, Fillon et sa droite traditionnelle , Fn à l’extrême droite)
La difficulté sera de pouvoir gouverner avec ce puzzle qui a du mal à se rejoindre au nom de l’intérêt général face aux différents courants "partisans"

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lAutre le 24/04/2017 à 16:15

Voter pour Macron, c'est aussi voter pour Gattaz qui le soutient...
Voter contre le FN, c'est le principe même de la gauche révolutionnaire... (poutou, artaud, hamon et autres gauchistes...)
Alors vous allez faire quoi?! :-D
"j'me marre!" comme disait l'autre!

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Benoui2 le 24/04/2017 à 16:02

quand on soutient un candidat avant la publication de son programme... on peut dire qu il y a un loup, non?

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Post monétaire le 24/04/2017 à 15:42

(actuelle avec 2 L ça aurait été mieux :D )

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Post monétaire le 24/04/2017 à 15:30

Oui, "sortir de sa case" pour comprendre que gauche ou droite ou extrêmes, ne pourront jamais faire réellement la "différence", que tous sont esclaves d'un seul et même système, que notre société arrive au stade de "burn out".
.
Et même si "la liberté c'est choisir ses chaines", reste à définir si la case "société actuelle" est acceptable ou non. (50% des votants disent "merde !" (PG+FN), et 20% ne vont pas voter, sans oublier ceux qui ne sont pas inscrits parce qu'ils pensent que ça ne sert à rien).

Reste peu finalement...

Entre les réformistes qui veulent faire croire qu'on peut arriver à changer certains choses, mais qui au final ne font rien réellement (la société pollue toujours autant et détruit toujours autant d'humains),
et les révolutionnaires qui veulent juste être calife à la place du calife, donc rester dans un système monétaire où le but est de piquer le fric du voisin,
il faudra un jour prendre un peu de hauteur (la vue de Fourvière n'y changera rien, même avec RCF) afin de voir l'ensemble, et ceci, sans perdre son encrage dans la terre, mère nourricière.


Une orientation totalement incompatible avec la direction actuel de Macron-Collomb et la ville de Lyon qui est "hors sol" et qui continue de détruire des terres agricoles malgré les annonces contraires.

Où sont les valeurs de survie à long terme ?

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Cel le 24/04/2017 à 14:13

Sortir de nos cases, très bonne idée : vous commencez ?

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