Modem : Richard Morales battu

Modem : Richard Morales battu

C’est Cyrille Isaac-Sibille qui a été élu nouveau président du Modem dans le Rhône face à Richard Morales avec 56% des voix. Il devra réunifier le mouvement démocrate qui a explosé aux dernières municipales.

Les militants centristes se sont fortement mobilisés pour désigner leur nouveau président départemental samedi, puisqu’ils ont été plus de 800 à défiler aux bureaux de vote installés à la mairie du 8e arrondissement. Deux listes étaient en concurrence : R’Modem menée par Cyrille Isaac-Sibille, élu à Sainte-Foy, et Ambition Démocrate de Richard Morales, élu à Villeurbanne. Le premier avait rassemblé des candidats au profil très différents, voire opposés, avec Roland Crimier, maire de Saint-Genis-Laval qui est vice-président de Gérard Collomb à la Communauté urbaine, mais aussi Eric Lafond, la tête de liste Modem aux dernières élections municipales qui avait au contraire maintenu jusqu’au second tour une ligne ni droite-ni gauche. Alors que Richard Morales conduisait aussi une liste assez ouverte mais peut-être plus cohérente avec des élus de l’Est lyonnais qui avaient obtenu de bons scores aux élections municipales, mais aussi des proches de Lafond comme Geneviève Meunier et Richard Gazarian.
Mais visiblement, les soutiens de Cyrille Isaac-Sibille ont été mieux organisés et plus efficaces. Que ce soit les militants lyonnais proches de Lafond, ou Crimier qui a su mobiliser les élus de l’ouest lyonnais. Au final, Cyrille Isaac-Sibille a obtenu le poste de président mais aussi trois des cinq vice-présidences. Mais Morales ne s’en tire pas si mal puisqu’il est lui-même vice-président comme son second de liste, Laurent Adjnik, un ingénieur lyonnais de 29 ans. Et il obtient 72 des 165 postes de conseillers départementaux et 61 des 140 élus à la conférence nationale du Modem.

Cyrille Isaac-Sibille
Cyrille Isaac-Sibille
“Ni éthique ni digne”
Certains proches de Richard Morales dénoncent aujourd’hui les nombreux pouvoirs récoltés jusqu’au dernier moment par l’entourage d’Isaac-Sibille. “Une militante s’était postée sur le parking de la mairie du 8e arrondissement avec le fichier des adhérents sur son ordinateur portable et les gens faisaient la queue pour récupérer les pouvoirs qu'elle avait rassemblés”, s’étonne l'un d'eux qui espère que Morales déposera un recours.
Mais ce dernier refuse d’entrer dans cette polémique. “J’ai été battu de presque 100 voix et j’accepte ce résultat. Aujourd’hui, je suis prêt à travailler aux côtés d’Isaac-Sibille pour rassembler le mouvement”, explique ce pneumologue qui regrette cependant avoir subi une campagne “ni éthique ni digne”. En effet, il n'a toujours pas digéré que ses adversaires le présentent comme le candidat de Mercier, désormais très proche de Sarkozy, alors que c’est un ancien radical de gauche. D’ailleurs, au sein du Modem, c’est plutôt Isaac-Sibille qui passe pour un homme de centre-droit, voire de droite. “Il faut arrêter les embrouillaminis et travailler ensemble”, insiste Morales qui défend une vision “ouverte” du Modem pour éviter les dérives “puristes et étriquées”.

En tout cas, si ces deux élus travaillent ensemble, ils auront une tache compliquée puisque Bayrou souhaite qu’il n’y ait plus qu’un seul groupe Modem au conseil municipal de Lyon, à la communauté urbaine et au conseil régional. Or, ces élus centristes sont divisés entre ceux qui penchent à droite et ceux qui penchent à gauche. Et leur réconciliation sera très difficile.

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