Cadres : 20 000 embauches en 2009 dans la région

En 2009, les entreprises de la région Rhône-Alpes devraient embaucher près de 20 000 cadres. Etat des lieux.

L’année 2007 a été excellente pour les cadres dans la région. Les entreprises envisageaient d’embaucher 17 000 cadres. Finalement, ce sont 18 600 salariés qui ont été recrutés, soit 4% de plus qu’en 2006. Et pour 2008, les entreprises annoncent 19 500 embauches.... Avec en 2009, plus de 20 000 embauches.
En effet, les effets du papy-boom commencent à se faire sentir, avec de nombreux départs à la retraite qu’il faut compenser. Du coup, l’offre est supérieure à la demande. Exemple : en 2004, selon l’Apec, l’Agence pour l’emploi des cadres, on comptait en moyenne 59 candidatures par offre contre 38 en 2007.
Résultat, après trois années difficiles entre 2002 et 2004, l’emploi des cadres repart depuis trois ans pour atteindre le “plein emploi”. Aujourd’hui, le taux de chômage se situe même entre 3 et 4 % dans la région, l’équivalent du taux moyen en France. Un chiffre qui est revenu à son niveau de 1990.
Evidemment, c’est à Lyon que le marché est le plus dynamique. Avec ses 160 000 cadres, soit plus de 10 % de la population, Lyon est la deuxième ville de cadres en France, derrière Paris. Mais Grenoble a aussi près de 12 % de cadres.

55 % dans les services
Les secteurs qui recrutent le plus dans la région : les services, qui représentent d’ailleurs plus de 55 % des opportunités d’embauches. Notamment dans le secteur de la santé, des mutuelles et du service à la personne où les offres sont nombreuses. Sans oublier les administrations locales et territoriales. Avec les transferts de compétences de l’Etat vers les régions, les collectivités locales ont besoin de cadres pour faire face à leurs nouvelles missions. Enfin, il y a aussi les SSII, les sociétés de services informatiques, qui sont en forte croissance. Et donc qui embauchent des cadres.
Mais l’industrie représente tout de même 27 % des embauches, avec des domaines porteurs comme l’énergie ou l’ingeniering, alors que le commerce représente 11 %. Mais certains secteurs sont structurellement en déficit de cadres : BTP, restauration, hôtellerie... Exemple : les entreprises du BTP peuvent mettre plus d’un an pour recruter un ingénieur des travaux. Car ce secteur souffre toujours d’une mauvaise image : travail physique, parfois dangereux... Du coup, la Fédération nationale des travaux publics s’est engagée à former 5 000 jeunes dans la région Rhône-Alpes d’ici 2009. Et pour tous ces métiers où il y a une pénurie de main-d’œuvre, l’Assedic finance aussi les formations des chômeurs.
En revanche, certains secteurs recrutent peu, comme le textile, car les entreprises ont fermé la plupart de leurs usines pour délocaliser leur production. Les seuls qui échappent à cette crise, ce sont les ingénieurs textiles et les designers très pointus, capables de développer des produits innovants. Mais la grande distribution également recrute moins de cadres confirmés qu’il y a quelques années.
Enfin, alors que l’automobile, les banques et l’immobilier embauchaient énormément il y a un an, notamment des directeurs de programmes, des directeurs techniques..., la tendance devrait franchement fléchir dans les prochains mois à cause de la crise financière. Même si les commerciaux devraient être toujours recherchés. Notamment les directeurs commerciaux dans l’immobilier.

Moins d’exigence
Quant aux profils recherchés, pendant des années, les entreprises ne voulaient embaucher que des candidats qui sortaient de grandes écoles d’ingénieurs ou d’écoles de commerce. Aujourd’hui, comme il est plus difficile de recruter, elles embauchent plus facilement des candidats qui sortent de l’université. Bref, les employeurs n’ont pas d’autre choix que de réviser leurs exigences à la baisse. Par contre, elles recherchent toujours des informaticiens qui maîtrisent les logiciels Java J2E, pour développer des sites internet et intranet. Du coup, il y a parfois des surenchères salariales, car un même candidat peut avoir trois ou quatre propositions simultanées.
Autre tendance : les employeurs demandent de plus en plus de compétences multiples, notamment l’industrie pharmaceutique qui embauche essentiellement des cadres avec une double compétence : une formation scientifique doublée d’une formation commerciale, marketing ou en management.

Maud Guillot

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