Internat Favre : le Département ne mettra pas la main au portefeuille !

Internat Favre : le Département ne mettra pas la main au portefeuille !

Lyon Mag a joint jeudi la vice-présidente du Conseil général du Rhône déléguée à l'enfance et à la jeunesse. Pour Dominique Nachury, revoir le modèle de subventions de l’internat Favre par le Département n’est pas à l’ordre du jour. Quant à un un hypothétique transfert de compétences entre la Ville de Lyon et le Conseil général sur l’établissement du plateau de la Croix-Rousse, il est en l’état inenvisageable. Une interview en forme de mise au point pour la municipalité lyonnaise.

Lyon Mag : Des institutionnels qui ont participé en automne 2010 au tour de table pour le bouclage financier de l’internat Favre, le Conseil général a-t-il été le mauvais camarade, étant le seul à ne pas avoir mis la main au portefeuille ?
Dominique Nachury :
L’internat Favre est pris en charge par la ville de Lyon, au titre de son action sociale. On ne peut pas demander à une autre collectivité de venir simplement abonder en terme d’argent et de subventions. Cet établissement n’est pas une maison d’enfants à caractère social, ni un foyer de jeunes. Le Conseil général ne peut pas aller simplement au sauvetage d’un équipement. Nous connaissons bien cette problématique au Département, puisque nous avons reconnu le rôle des internats dans la prévention pour les familles en difficulté. Nous en avons même soutenu certains, dont l’internat scolaire Mauchamp à Vernay.

Pourquoi alors le Département s’est-il impliqué depuis 2009 dans le financement de l’établissement, de surcroit pour une somme modique au regard du coût annuel de fonctionnement de l’internat (40 000 € par an sur les 1,18 millions du coût annuel d’Adolphe Favre) ?
La Conseil général a pris une délibération qui ne concernait pas que l’internat Favre. Lorsque des enfants était connus des services sociaux du Département, et étaient dans un équipement du même type que l’internat Favre, l’institution versait au titre de la prévention une somme. Cela n’a rien à voir avec les prix de journée des établissements habilités par le Conseil général. Cet écot était payé pour soutenir le caractère d’action préventive de ces équipements.

Gérard Collomb souhaite faire passer l’internat Favre du label « réussite éducative » à celui d’ « excellence », vraisemblablement seul moyen d’obtenir des financements plus importants de l’Etat. Pensez-vous la manoeuvre possible ?

Ces dispositifs sont des dispositifs de l’Etat, et de l’éducation nationale en particulier. Le Département n’a rien à voir là-dedans. Il est vrai que des fonds importants ont été apportés à l’internat Favre au titre du plan de réussite éducative, qui aujourd’hui est réorienté. S’il y avait possibilité d’en faire un internat d’excellence, pourquoi pas ! Sauf que les internats d’excellence sont tous adossés à des établissements scolaires. Ce qui n’est pas le cas de l’internat Favre, où les enfants sont pensionnaires, mais ne sont pas scolarisés sur place. Faire de l’internat Favre un internat d’excellence, c’est repenser tout son fonctionnement, mais aussi ses objectifs.

Quid d’un transfert de compétences de la ville de Lyon au Conseil général pour l’internat Favre ?

L’internat favre ne peut pas être transféré ainsi au Conseil général. Nous ne serions pas dans la cohérence de l’ensemble de nos dispositifs. La protection de l’enfance est une compétence du Conseil général, et nous l’assumons en tant que telle. L’aide sociale à l’enfance représente au total 200 millions d’€ pour le Département. Les internats participent à cette prévention, mais s’agissant d’internats scolaires, ils ne sont pas du tout de même nature que les maisons d’enfants à caractère social. L’internat Favre a également un coût de fonctionnement qui est lourd.

N’y aurait-il pas une passerelle potentielle avec la clause de compétence générale du Département ?
Notre participation au fonctionnement de l’établissement montre bien que nous ne voulons pas ignorer l’intérêt de ces équipements. Mais clairement, à l’heure actuelle, le statut de l’internat Favre ne correspond pas et n’est pas en cohérence avec notre dispositif.

Vous ne verserez donc pas les 150 000€ manquants pour maintenir à flot l’internat Favre ?
Nous ne pourvoirons pas aux 150 000€ manquants pour boucler le budget. En tant que vice-présidente, j’ai l’obligation, dans le cadre du dispositif de protection de l’enfance, qui comporte un volet prévention, d’être cohérente.

Pensez-vous que la ville de Lyon a manqué d’anticipation sur ce sujet ?

Je ne serai pas critique. Les choses sont parfois compliquées. Je rappelle toutefois que la ville de Lyon avait affirmé son attachement et, par la voix de son adjoint à l’éducation Yves Fournel, rassuré sur le renforcement de l’internat Favre. Il me semble que l’action sociale dans une commune, à Lyon comme ailleurs, est quelque chose d’important. On ne peut pas simplement se retourner sur les partenaires si l’on a pas soit même anticipé les choses, et fait les efforts nécessaires pour maintenir ce qui apparait aux yeux de tout le monde comme étant un équipement intéressant.

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1 commentaire
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Ecoeuré le 07/01/2011 à 18:37

Pour acheter des places à l' OL, le département a de l'argent, avec la bénédiction des tribunaux, ces places étant ensuite distribués gratuitement aux jeunes sportifs pour aller s'abrutir à regarder les matchs de l'OL ( voir l'affaire Canol) Pour la vraie éducation, la protection de l'enfance, le département n'a pas d'argent, nous vivons dans un monde de footeux, et sommes dirigés par les footeux, après tout le bon peuple en redemande!

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