La police « à » proximité est de retour dans le Rhône

La police « à » proximité est de retour dans le Rhône

Depuis lundi, deux unités territoriales de quartiers patrouillent aux Minguettes, à Vénissieux et à Vaulx-en-Velin, dans le Rhône. Elles ont pour but d’occuper le terrain et d’être au contact de la population dans des quartiers dits "sensibles". Une création voulue par Nicolas Sarkozy, mais qui ressemble à la police de proximité, qui a justement été supprimée par le président de la République. Ces unités seraient donc plus répressives. Exemple à Vénissieux.

18 policiers, des Tasers et des flash-ball

Ils sont dix-huit policiers, jeunes pour la plupart, à s’être portés volontaires pour intégrer cette nouvelle unité à Vénissieux. Présentés "en rang" aux élus et à la presse mercredi, ils circulent autour des avenues Maurice Thorez et Jean Cagne à des horaires précis : entre 16h et minuit. Et le préfet du Rhône, Jacques Gérault, ne cache pas l’objectif principal de cette unité : faire baisser le taux de délinquance. "Il faut que Vénissieux soit davantage ancrée dans le respect des lois […] Je vous jugerai à vos résultats", annonce le préfet lors de son discours. Car même si le nombre d’actes malveillants est en baisse, 5 000 faits sont recensés par an dans la cité. Trafic de stupéfiants, rodéos nocturnes, caillassages des véhicules de police… Et pour le représentant de l’Etat, la seule solution pour faire baisser cette délinquance, c’est le contact. "Ce que j’attends de vous, ce n’est pas de faire des patrouilles en voitures, mais des patrouilles pédestres. Rien ne remplace le contact avec la population", commente-t-il. Les tous nouveaux policiers ont d’ailleurs commencé à prendre contact avec les bailleurs sociaux et les responsables d’associations au cœur des Minguettes.



Pas de craintes, juste une appréhension

Pour faire face à certaines situations dangereuses, ces policiers, qui se veulent plus proches des citoyens, ont tous reçu une formation et un équipement spécifique. "La formation est particulière, axée plus sur un contact rapproché. Ensuite ils ont appris des procédures judiciaires particulières pour aller plus vite dans leurs opérations. Et puis ils sont tous équipés de policiers à impulsion électrique, les Taser, et de flashs-ball", explique le commissaire Pierre Labalme. Mais lorsque que l’on vient de sortir de l’école de police, et que l’on n’est pas de Vénissieux ou de la banlieue lyonnaise, comment ça se passe ? "Il n’y a pas de crainte, précise le commissaire. Le fait de faire du terrain, à pied et pas en voiture, est un plus pour cette formation. Il faut que nous soyons plus attentifs et il faut avoir une appréhension du quartier différente."

« Unité de quartier », pas « police de proximité »

Mais quelle est la différence alors entre l’ancienne police de proximité et ces "UTEQ" ? "La comparaison avec la police de proximité ? Rien, il n’en est absolument rien. Votre travail n’est pas de faire de l’assistanat. Il y a des assistants sociaux pour cela. Votre travail est de faire de la police. Votre rôle, c’est d’agir", définit Jacques Gérault. Ces nouvelles unités pourraient néanmoins connaître le même sort que leurs aînés : des adaptations seront réalisées après l’analyse d’un premier bilan, qui doit être rendu public fin décembre.

Gwenaël Windrestin

A noter : Si les résultats sont concluants, de nouvelles unités devraient prochainement voir le jour dans d’autres quartiers de l’agglomération.

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