Grippe A : une abondance de biens nuisible

Grippe A : une abondance de biens nuisible

Le gouvernement cherche à écouler une partie de ses 94 millions de doses de vaccins contre le virus H1N1. Une commande passée en juin dernier pour un montant de 712 millions d’euros. Pour le moment, seulement 5 millions de personnes ont été vaccinées, des personnes à risques notamment.

La France, à travers l’intervention de sa ministre de la Santé Roselyne Bachelot lundi sur TF1, a pourtant opéré une volte-face, en annonçant avoir résilié la commande de 50 millions de vaccins. Des doses qui ont en fait été commandées lorsqu’une double vaccination était nécessaire et avant que le virus ne mute. Cette résiliation permettrait une économie de 356 millions d'euros, soit plus de la moitié du devis initial, Pourtant, des critiques s’élèvent pourtant contre le ministère de la Santé, et ce même à Lyon. En cause, certaines malfaçons dans le processus d’administration du vaccin : le mois dernier, les centres de vaccination étaient obligés de fermer, faute de place pour recevoir tout le monde.

« La réaction du gouvernement a été raisonnable »

C’est en ces termes que le professeur Bruno Lina qualifie encore aujourd’hui la commande initiale de 94 millions de vaccins passée par la France.
 Pour le directeur lyonnais du centre national de référence contre la grippe, la crise pandémique aurait été plus grave sans ces doses. «Aujourd’hui, objectivement, il y a trop de vaccins en France. C’est une certitude. Mais lorsque l’on a commencé la campagne de vaccination, des gens se plaignaient de ne pas avoir accès au vaccin. Si on avait eu à gérer la pénurie, cela aurait été beaucoup plus compliqué que de gérer l’excès.» Deux millions d’entre elles ont été rachetées par le Qatar et l’Egypte et un don neuf millions de vaccins à l’OMS est également en cours.

Mais aujourd’hui l’épidémie est en phase décroissante, avec seulement 400 000 cas la semaine dernière. Une tendance qui était prévisible selon Michel Plasson, médecin généraliste à Ecully : «Cela a été décidé de façon administrative, sans tenir compte de l’avis des médecins de terrain. Au bout du compte, on n’a pas pris en compte l’idée que, probablement, des tas de gens auraient une grippe A, et fabriqueraient des anti-corps sans besoin d’être vaccinés.»

A noter que, dès le début de la semaine prochaine, les médecins généralistes pourront vacciner dans leurs cabinets. La grippe A H1N1 a provoqué 198 décès depuis le début de la pandémie l’été dernier.

X
1 commentaire
Laisser un commentaire
avatar
LG le 16/01/2010 à 14:21

Comment un ministère peut il décider tout seul de mesures aussi vastes et coûteuses sans consulter la base ? La réponse pleine de bon sens du Docteur Plasson, généraliste de terrain montre à quel point les mesures sur la grippe H1N1 ont été prises en dépit du bon sens ou bien dans des processus de décision douteux. Tout cela nous coûte 2 milliards pour rien, 20 fois le téléthon, 4 fois la récupération des fraudes fiscales à l'étranger...!

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.