Jacky Darne : «Gérard Collomb ne se désintéresse pas des Présidentielles»

Jacky Darne : «Gérard Collomb ne se désintéresse pas des Présidentielles»

Jacky Darne, premier secrétaire de la fédération socialiste du Rhône, joue l’apaisement au moment où le déplacement de Gérard Collomb auprès de Georges Frêche nourrit de nombreuses querelles. Cet homme de terrain, passé par de multiples mandats locaux comme nationaux, confesse n’avoir gouté que moyennement le positionnement trop tardif du bureau national sur le cas du président du conseil régional du Languedoc-Roussillon, et invite les siens à ne pas confondre les échéances. Pour lui, l’objectif, ce sont les Régionales de mars. Et s’il souhaite que les ambitions de chacun pour les mandats nationaux passent par le prisme des Primaires, qui désignera l’élu pour la Présidentielle de 2012, il n’exclut pas de retrouver Gérard Collomb parmi les prétendants. Cela expliquerait, à n’en pas douter, les dernières sorties plutôt polémiques de ce dernier. Interview.

Lyon Mag : En tant que premier secrétaire de la fédération du Rhône du Parti Socialiste, que pensez-vous de la visite de Gérard Collomb à Georges Frêche ?
Jacky Darne :
Gérard Collomb a toute liberté pour faire les voyages qu’il souhaite et soutenir les candidats qu’il veut. C’est un homme politique responsable qui exerce des mandats importants et qui compte dans le paysage politique français. Il lui appartient d’aller voir qui il souhaite. Pour ce qui est de la fédération du Rhône du PS, dont je suis le premier secrétaire, nous avons discuté du cas de Georges Frêche, des candidatures et des soutiens qu’il pouvait avoir, lors d’une récente réunion du bureau. Le bureau fédéral considère que Georges Frêche, depuis un certain temps, tient des propos qui sont souvent à la limite.

Le parti socialiste n’a-t-il pas trop tergiversé dans cette affaire ?

La décision du Parti Socialiste de retirer son soutien à Georges Frêche est un peu tardive. Nous aurions préféré que cela se fasse avant la désignation des candidats aux régionales. Ils ont été désignés au mois de Novembre. Georges Frêche tient des propos outranciers depuis plus longtemps. Il aurait été mieux que l’on puisse prendre une telle décision auparavant. J’émets donc une critique sur l’opportunité de la date de retrait du soutien. Ceci étant, nous prenons acte de la décision du parti. Nous observons aussi que Georges Frêche n’est plus membre du PS depuis 2007.

Défendre Frêche, c’est clairement prendre le contre-pied du parti ?
Gérard Collomb estime que Georges Frêche, qu’il connaît, ce qui n’est pas mon cas, n’est pas ce que l’on veut bien lui prêter. C’est un homme qui aime les mots forts. Mais il a transformé sa région, et a agi dans l’intérêt de tous. Par ailleurs, il peut y avoir des arrières-pensées politiques de certains dans le PS, en fonction des échéances présidentielles futures, et du choix qu’il peut y avoir de soutenir tel ou tel candidat aux Primaires pour la présidentielle. Ceci existe, il n’y a aucune naïveté dans ces comportements.

Quelle suite allez-vous donner à ce soutien plutôt malvenu ?
Nous avons convenu avec Gérard Collomb, qu’il viendrait après l’élection régionale, pour que l’on puisse échanger sur ce sujet. Il viendra discuter avec le bureau fédéral pour que l’on puisse échanger nos sentiments là-dessus.

L’objectif à préserver, c’est avant tout le succès annoncé aux Régionales ?
Il n’est pas prioritaire pour nous de porter un jugement sur tel ou tel comportement. Je comprends bien que, pour Gérard Collomb, cela puisse être plus significatif, puisque son positionnement a une résonance nationale au sein du parti socialiste. Mais il y a eu un conseil fédéral, qui est l’instance délibérative, qui s’est tenu mardi soir après le voyage de Gérard Collomb. Les dossiers que nous avons abordés ont été ceux des élections régionales. Il n’y a eu aucune polémique sur le sujet du déplacement à Montpellier. C’est important ce qu’il se passe en Languedoc-Roussillon, c’est important de porter un jugement sur un candidat. Mais toute la fédération du Rhône est sur le pont pour d’autres projets, particulièrement pour les Régionales. Et nous sommes tous avec Jean-Jack Queyranne.


Êtes-vous surpris de cette posture, de plus en plus nationale, que prend Gérard Collomb depuis quelques mois ?

Non, pas vraiment. Au moment du dernier congrès, Gérard Collomb a été signataire d’une contribution avec d’autres élus de Bordeaux et de Marseille. J’étais engagé à ses côtés dans cette contribution. Au congrès de Reims, il y a eu une motion conduite par Gérard Collomb avec comme signataire Ségolène Royal. Depuis au moins ce temps là, Gérard Collomb s’engage au niveau national sur ce qu’est le parti socialiste, la façon dont il doit évoluer, et sur le projet que doivent avoir les socialistes dans la société française. C’est vrai qu’il assume complètement ces positions là. Il veut faire évoluer le parti socialiste à l’intérieur du parti socialiste. Il l’a toujours dit et affirmé. Son expérience en tant que maire, mais aussi au Grand Lyon, donne à Gérard Collomb une crédibilité dans ses propos.

On a pu lire ça et là que Gérard Collomb roule pour Strauss-Kahn, mais est-il envisageable que lui-même soit candidat aux Primaires ?
Gérard Collomb ne se désintéresse pas des présidentielles. Je ne sais pas si c’est à titre personnel pour lui ou pour soutenir d’autres candidats. C’est un enjeu important. Les difficultés que rencontre Nicolas Sarkozy aujourd’hui sont latentes. On peut penser que le PS est  à même de choisir un candidat qui peut proposer une autre politique. Le choix de ce candidat, qui résultera de Primaires, n’est pas un choix neutre. Gérard Collomb dira le moment venu ses préférences, s’il n’est pas candidat lui-même.Le PS a la chance d’avoir des personnes très diverses entre Aubry, Strauss-Kahn, Hollande, et éventuellement Gérard Collomb s’il le souhaite. Il y a au PS une diversité d’expériences et de talents qui sont crédibles aujourd’hui.

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4 commentaires
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Jean le 04/03/2010 à 15:01

au PS c magouille et compagnie, on comprend rien aux courants. Au moins à droite le jeu est clair. Jacky recoit tout de meme Gérard Collomnb dans sa ville Rillieux en mars. Qu'il s'explique à ce moment là le maire de Lyon. Qu'il donne la recette au maire conseiller général sur le cout de fonctionnement des systèmes de vidéo protection

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La météo est bien Frêche le 27/02/2010 à 17:56

C'est un bouffon ce Jacky, quant à Collomb c'est juste un grand malade devenu notable franc maçon en fin de carrière. Euh euh euh, la France mérite mieux, tout comme Lyon.

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Fabrice le 26/02/2010 à 20:29

Gérard COLLOMB est pourtant très très très loin de l'envergure d'un président de la République. Cela dit, quand on voit Sarko, qui est également indigne de la fonction présidentielle, Collomb a toutes ses chances. Ils sont tous très éloignés de la carrure d'un Général De Gaulle.

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slimane le 26/02/2010 à 18:58

collomb aurait tort de se priver. et il a raison de ne pas laisser mme aubry arranger les cartes selon son bon vouloir ! le maire de lyon a dejà prouvé qu'il était un responsable de gauche responsable et écouté au delà du ps.il doit jouer un rôle dans les primaires.

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