La maigre centaine d’élèves, issue des populations fragiles socialement, et les 46 employés de l’établissement trouveront-ils porte close à la rentrée de septembre 2011 ? C’est en tout cas ce que laisse entendre Le Progrès dans son édition de mercredi, arguant que la décision aurait été prise dès la fin du mois de novembre par la municipalité.
La pierre d’achoppement est double. Le statut même de l’établissement semble entrer en résonance avec les internats d’excellence mis en place par le gouvernement. Un doublon contre productif selon la Préfecture, qui rappelle que ces internats d’excellence doivent être adossés à des établissements scolaires. L'internat Favre accueille certes du lundi au vendredi des enfants de 6 à 13 ans en difficulté sociale, mais ces derniers suivent leur scolarité dans les écoles du quartier. Au regard de cette configuration, « il n’était plus possible de verser des subventions » termine la Préfecture. Un écot versé depuis 2005, devenu dégressif : en 2010, l’Etat participait à hauteur de 310 000€ au fonctionnement de l’établissement, contre 150 000€ prévus en 2011, prélevés sur l’enveloppe dévolue à la Politique de la Ville. « Ce qui n'est pas possible » a réagi l’adjoint aux Affaires scolaires Yves Fournel, concédant que l’internat « ne rentre plus dans le cadre de référence. » L’économie annuelle pour la Ville représente 600 000€.
Du côté du Département, on joue sur les prérogatives institutionnelles. L’internat n’est pas, aux yeux du Conseil général, « un établissement de protection de l’enfance » sous la responsabilité du Conseil général, mais « une structure municipale. » Et pourtant, depuis 2009, le Département versait quelque 40 000€ par an pour l’internat. Anecdotique au regard du coût de fonctionnement de l’établissement, qui s’élève à 1,18 millions d’€ annuels.
Quid du futur de l’internat Favre ? La ville de Lyon assure pour le moment qu’elle n’envisage aucune opération immobilière sur le site.