La dernière rentrée peinarde de Collomb avant les municipales

Dans un entretien accordé au Progrès, Gérard Collomb s'attarde sur les dossiers brûlants de la capitale des Gaules. Alors que Lyon espère devenir Cité de la gastronomie, le départ fracassant de Nicolas Le Bec aurait pu causer du tort au premier magistrat de la ville. D'autant que le chef breton n'a pas été tendre avec lui. Mais la reprise de Rue Le Bec par Christian Têtedoie est finalement faite pour rassurer Collomb, qui regrette le côté incontrôlable de l'ancien tenancier du restaurant de la Confluence : "Les propos de Nicolas Le Bec m'ont surpris. C'est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'affection, que j'aimais beaucoup. C'est un chef formidable, mais sans doute que sa gestion n'était pas à la hauteur de sa cuisine. Pour la suite, je ne me fais pas trop de soucis".
Des soucis, il doit cependant s'en faire pour ses lieutenants, ses "bébés Collomb" et notamment la plus connue de tous, Najat Vallaud-Belkacem. La ministre du Droit des Femmes a déjà quitté son poste d'adjointe à la Ville et face à la difficulté de la tâche ministérielle, pourrait finalement tirer un trait sur Lyon. "(...) c'est un challenge difficile. Elle me disait avant l'été qu'elle n'avait pas, jusqu'à son entrée en fonction, pris conscience du travail que ça demandait et de la disponibilité que ça imposait. (...) Je ne suis pas pour les décisions brutales. Ce sera à elle de voir".
Avec le non-cumul des mandats imposés aux politiques qui sera discuté cet automne, Gérard Collomb pourrait également se séparer de ses fidèles Jean-Louis Touraine et Thierry Braillard. Mais cet été, il semble avoir réfléchi à des noms de remplaçants. Le maire pourrait miser sur Mireille Roy, Pierre Hémon, Françoise Rivoire et Bruno Charles. Quand on regarde les moyens déployés pour sortir de l'ombre Anne Brugnéra, intronisée remplaçante de NVB, nul doute qu'à moins de deux ans des municipales, il est bon d'être dans les petits papiers de Collomb.
L'échéance électorale sur laquelle le maire mise énormément a été minutieusement préparée. En effet, s'il risque d'être détesté durant de longs mois à cause des multiples chantiers, il récoltera tous les lauriers juste avant 2014. Car à l'été 2013, les Lyonnais pourront profiter des Rives de Saône, du parc Sergent Blandan et du nouveau tunnel de la Croix-Rousse Et un peu plus tard du métro B à Oullins. Des victoires que Gérard Collomb saura s'attribuer pour assoir sa suprématie. Surtout que comme il le souligne, la droite lyonnaise est pour le moment démobilisée : "Ils sont dans la critique au coup par coup mais ils ne portent pas de projets alternatifs, et tant qu'il n'y a pas ça, il n'y a pas grand chose...".
Quelques pions à avancer, une candidature préparée de longue date, 2013 sera bien moins chargée pour Gérard Collomb que pour tous les autres prétendants au siège de maire.