Conseil municipal : la droite face à ses contradictions

Conseil municipal : la droite face à ses contradictions

Hier soir, pour la première fois depuis les élections municipales, UMP et millonistes se sont entendus pour critiquer le maire de Lyon. Signe que la campagne municipale a vraiment commencé.

Les élus millonistes et UMP avaient préparé ce conseil municipal ensemble, et, pour souligner leur nouvelle alliance, ils ont multiplié les signes : poignées de main, aller et retour entre les bancs de l’assemblée, et pour la première fois, des interventions communes sur presque tous les sujets. Du coup, le maire de Lyon n’a pas attendu d’être la cible de cette droite unie, il a tiré le premier. Dès les questions préliminaires du 2e arrondissement, Gérard Collomb a ironisé sur les limites de cette alliance si longuement négociée. En rappelant les contradictions de leurs programmes respectifs.
Ainsi, à un élu milloniste du 2e qui s’insurgait contre la généralisation des terrasses sur les places de stationnement, le maire de Lyon n’a pas hésité à citer le livre programme de l’avocat Philippe Genin*, soutien de Dominique Perben, qui s’est déclaré ce week-end “gêné” par cette alliance avec les millonistes. “J’ai entendu parlé d’une movida lyonnaise, de rendre la ville aux piétons, je me demande avec qui il va mettre en œuvre ce programme, il n’a peut-être pas choisi le bon candidat !” Le ton était donné. A plusieurs reprises, Gérard Collomb a cherché à semer la zizanie entre les nouveaux alliés. Autre exemple sur la petite enfance : “Entre ceux qui veulent qu’on construise plus de places en crèche, et ceux qui veulent accorder une allocation individuelle aux Lyonnais, il faudra mettre un peu d’ordre dans vos programmes.”
De même, quand l’élue milloniste Nicole Bargoin, intervenant au nom de la droite, a reproché au maire de Lyon d’avoir retardé l’aménagement d’un parc au clos Loyat, dans le 8e arrondissement, le radical Thierry Braillard rappelé que c’était l’UMP Alain Bidault, adjoint aux travaux de Raymond Barre sous le précédent mandat, qui avait retardé ce projet car il préférait construire une halle d’athlétisme sur ce site plutôt qu'un espace vert. Furieux, Alain Bidault a alors quitté le conseil municipal.
Promesses électorales
D’ailleurs, pour le débat d’orientation budgétaire, les élus UMP et millonistes ont fait chacun une intervention, ce qui leur a donné l’occasion d’attaquer deux fois le bilan de Gérard Collomb. Pour l’UMP, Lionel Lassagne a critiqué “une culture de la dépense publique”. “Non, vous n’avez pas tenu vos engagements” a déclaré l’élu avant de citer la requalification de la rue Garibaldi, la création d’un festival de cinéma et la baisse de 50% du chômage, parmi les promesses de campagne non tenues. Avant d’insister sur le “dérapage” des dépenses de fonctionnement. Amaury Nardone a ensuite pris le relais pour présenter les grandes lignes du programme de la droite : un endettement limité “et pas seulement maîtrisé”, un plan de réduction des dépenses avec le non remplacement des fonctionnaires partant en retraite, et surtout un gel de la fiscalité “pour rompre avec une gestion passéiste”
“Attention aux promesses” a rétorqué l’adjoint aux sports radical de gauche Thierry Braillard, “Le gel fiscal pourquoi pas, mais je me suis renseigné sur le coût des Jeux Olympiques : à Londres, c’est plus de 2 milliards d’euros” ! Et le maire de Lyon de poursuivre sur la lancée. “Je veux bien être le recordman de la non imposition, mais pas celui de la démagogie. C’est pas parce qu’on est à la veille d’une élection qu’on peut dire n’importe quoi.”
Le maire de Lyon avait lui aussi bien préparé son conseil, puisqu’il a repris point par point certaines propositions rendues publiques par la droite. Doubler la surface des espaces verts : “il faudrait supprimer un arrondissement”. Le grand projet de l’Hôtel Dieu et d’une trémie sur la rive droite du Rhône : “qui paiera ? Il faut faire attention quand on présente des projets, les Lyonnais ne sont pas complètement idiots. Moi je chiffrerai mes propositions, et aussi les vôtres. D’ailleurs, j’ai déjà commencé.”

(*) Philippe Genin : Lyon pour la vie, édition Les Grilles D’Or, 156 pages, 10 €.

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