Un étudiant meurt d'une méningite

Un étudiant meurt d'une méningite

Trois étudiants lyonnais en médecine et pharmacie ont contracté une méningite à méningocoques de type B. L’un d’eux est mort, les deux autres sont encore hospitalisés. Explications du Dr Peyramond.

Le jeune homme a été retrouvé mort dans son lit le week-end dernier alors qu'il participait à un stage sportif en Isère. Une autre étudiante est dans un état grave, en réanimation. Le troisième est désormais hors de danger.

Plus de 200 étudiants ainsi que leurs proches ont bénéficié d’un traitement par antibiotiques. Car ces jeunes avaient participé à deux soirées le 26 mars. Avec une centaine de personnes pour la pharmacie, environ 300 pour la soirée médecine. Mais seules les personnes ayant eu un contact rapproché et prolongé, c'est-à-dire d'environ une heure, avec les malades sont concernées. Une opération de prévention a d'ailleurs été menée aujourd'hui sur le campus. Mais les participants à l'une de ces soirées qui n’ont pas encore été identifiés doivent se faire connaître. T : 04 72 61 40 19, 04 72 61 39 32, ou 04 72 61 39 44 jusqu’à 20 heures. Et au 15 ce week-end.
La méningite a déjà fait deux morts dans le Rhône cet hiver, un enfant de 4 ans et une femme de 23 ans alors que 24 cas de méningite ont été recensés en 2007.

“Réagir vite face aux symptômes”
Explications du Pr Dominique Peyramond, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Croix-Rousse.
En quoi consiste une méningite ?
Pr Dominique Peyramond : C'est une inflammation des méninges, c'est-à-dire des enveloppes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Avec des symptômes assez soudains et très caractéristiques : des maux de tête violents qui ne peuvent pas se confondre avec une migraine, une raideur de la nuque et des vomissements en jet, associés à de la fièvre.
L'origine de ces méningites ?
Il n'y a pas une mais des méningites. Avec d'abord les méningites virales qui sont les plus fréquentes mais les moins dangereuses. Car elles passent en trois ou quatre jours avec simplement du repos. De nombreux virus peuvent être à l'origine de ces méningites, dont les oreillons. Mais il y a d'autres méningites plus graves.
Les méningites les plus graves ?
Les méningites bactériennes. Elles peuvent entraîner la mort si elles ne sont pas traitées. Mais là encore, il y en a différents types. Avec d'abord les méningites à méningocoques qui sont les plus nombreuses. On les attrape par voie respiratoire, en hiver, souvent après une épidémie de grippe. Et si ces méningites se traitent bien une fois diagnostiquées, il arrive que la bactérie passe dans le sang et qu'elle provoque une infection généralisée, entraînant la mort en quelques heures, dans 50 % des cas. Ce sont ces cas dramatiques dont on parle chaque année. Ensuite, il existe des méningites à pneumocoques qui sont les bactéries responsables des otites, des sinusites et des pneumonies. Des méningites qui surviennent généralement après ces maladies, de façon très brutale. Avec des séquelles parfois dramatiques sur le cerveau. Et un taux de mortalité de 25 à 30 %. Enfin, il y a la méningite liée à la listéria, qu'on attrape avec des aliments contaminés, parfois dans un frigo sale. Et les conséquences peuvent être graves pour les nouveaux nés, les femmes enceintes et les personnes âgées.
Comment se préserver de ces différentes méningites ?
Il y a des vaccins pour 30 % des méningites à méningocoques. Mais c'est une vaccination qui intervient en prévention sur les proches, après découverte d'un cas. Pour les méningites à pneumocoques, il existe depuis peu un vaccin. Il faut donc absolument le faire aux nourrissons. Autrement, il n'y a pas vraiment de moyen de se protéger. En revanche, il faut réagir très vite face aux symptômes pour bénéficier d'un traitement par antibiotique. Sachant que le seul moyen de déterminer la gravité de la méningite, qu'elle soit virale ou bactérienne, c'est la ponction lombaire, pas l'examen clinique du patient. C'est pour ça qu'il faut immédiatement se rendre à l'hôpital quand on présente ce type de symptômes.

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1 commentaire
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tita le 29/04/2009 à 16:45

quel est le taux de la meningite nosocomiale

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