Un livre sur les médecins lyonnais

Le gynécologue Henri Gabriel vient de publier un livre sur les médecins qui ont marqué Lyon au XXe siècle. Interview.

Pourquoi ce livre ?
Henri Gabriel : Au départ, je voulais raconter mon parcours. Car pendant plus de 40 ans, j’ai occupé un certain nombre de fonctions importantes dans les hôpitaux publics à Lyon avant de devenir chef de service à la maternité de Sainte-Foy-lès-Lyon. Et au cours de cette carrière, j’ai croisé des grands maîtres de la médecine lyonnaise. Donc quand un ami m’a poussé à publier cette biographie, j’ai décidé de leur consacrer l’essentiel du livre. Mais toujours en m’appuyant sur mon parcours.
Les médecins dont vous parlez ?
Je cite près de 300 médecins, mais je me suis plus particulièrement intéressé à une quarantaine d’entre eux. Des professionnels que j’ai rencontrés et qui ont marqué la médecine lyonnaise : le Pr Paul Santy en chirurgie, Louis Cibert en urologie, Louis Paufique en ophtalmologie ou Robert Desjacques en chirurgie générale ou encore Frédéric Paliard en gynécologie-obstétrique qui m’a beaucoup influencé. Des grands noms que beaucoup de Lyonnais connaissent. Et dans ce livre, je raconte leur parcours, je dresse leur portraits, je relate des anecdotes... Ce qui permet de mieux les connaître. Exemple : j’ai été l’interne du très dur Pr Pigeot en obstétrique à Edouard Herriot où jai été de garde pendant six mois sans jour de repos ! C’était vraiment une autre époque.
Comment la médecine a évolué au XXe siècle ?
Quand j’ai commencé dans les années 1940, les médecins étaient avant tout des cliniciens, c’est-à-dire qu’ils établissaient leur diagnostic en questionnant les malades et en les examinant. Et ils faisaient ensuite appel essentiellement à la radiologie. Alors qu’aujourd’hui, les médecins sont avant tout des techniciens. Ils passent moins de temps avec leurs patients en s’appuyant d’abord sur le résultat des multiples examens qu’ils ordonnent pour faire leur diagnostic.
Vous regrettez cette évolution ?
En fait, il y a du bon et du moins bon. Exemple : l’échographie a révolutionné l’obstétrique pour détecter les malformations des bébés. Mais la relation patient-médecin a aussi beaucoup changé. Elle est moins humaine. En tout cas, les médecins ont intégré cette évolution. Car ils refusent de travailler à l’ancienne. Ce qui explique le manque de médecins dans les campagnes.

“Quelques médecins du XXe siècle”, Henri Gabriel, éditions Charvet, 278 p, 25 euros

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