Lyon : Gérard Collomb sur une ligne de crête budgétaire

Lyon : Gérard Collomb sur une ligne de crête budgétaire
Gérard Collomb - LyonMag

Le maire de Lyon a présenté les grandes lignes du débat d’orientation budgétaire qui, traditionnellement, précède de deux mois le vote du prochain budget. Sans un plan d’économies drastiques, la situation des finances de la ville risque toujours de déraper.

Ce n’est pas nouveau. Les finances publiques, et singulièrement celles des collectivités territoriales, sont dans une situation délicate. La ville de Lyon n’échappe pas à cette règle, encore que Lyon s’en tire mieux en raison d’un plan d’économies drastiques ainsi qu’à la faveur de la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) dont la mise en application a été repoussée à 2017 par le gouvernement.

Dégradation de la capacité d’autofinancement

En matière de finances publiques, on peuqwt gloser sur tous les chiffres, de la dette à la dotation globale de fonctionnement. Mais il n’y en a qu’un qui vaille la peine car il permet de saisir la santé financière d’une collectivité. C’est l’épargne brute ou la capacité d’autofinancement. C’est l’excédent entre les dépenses réelles de fonctionnement et les recettes réelles de fonctionnement, autrement dit ce qui reste réellement dans les caisses et qui permet d’investir et de payer la dette sans endetter outre mesure.

A la ville de Lyon, l’épargne brute à la fin de l’exercice 2015 devait s’établir autour de 70 à 75 millions d’euros (74 millions en 2014) pour un encours de dette de 425 millions d’euros. Autrement dit, la capacité de désendettement de la ville de Lyon est de 5,7 années. Mais l’épargne brute de la ville va se dégrader, tout comme sa capacité de désendettement selon les projections financières à l’horizon 2020.

En effet, Gérard Collomb a annoncé que l’endettement prévisionnel serait de l’ordre de 525 à 530 millions d’euros pour un niveau d’épargne brute qui devrait baisser pour s’établir entre 55 et 60 millions d’euros. Mécaniquement, la capacité de désendettement de la ville de Lyon augmenterait sensiblement mais resterait néanmoins en-deçà des 10 années. Au-delà, la situation deviendrait  critique.

La faute essentiellement à la réduction des déficits publics exigée par le gouvernement qui fait peser l’effort sur les collectivités locales avec un objectif de 3,5 milliards de baisse en 2016 (3,7 Mds en 2015). A Lyon, la baisse de la dotation est de 13 millions par an, à quoi il faut ajouter la contribution de 5,1 millions pour 2016 de la ville de Lyon au FPIC, le fonds de péréquation entre communes.

Perspective négative

Standard&Poor’s a livré par ailleurs ce vendredi s on rapport sur l’état des finances de la ville de Lyon. L’agence de notation a maintenu sa note de AA pour le long terme avec perspective négative. La notation est inchangée depuis septembre 2009. La méthodologie de l’agence notation empêche toute collectivité française d’être mieux notée que l’Etat dont la note est de AA avec perspective négative.

Le rapport souligne la dynamique de l’économie lyonnaise et gratifie la gouvernance et la gestion financières de la ville de "fortes". De bonnes performances budgétaires qui sont accomplies "grâce à la gouvernance et à la gestion financières de Lyon que nous considérons comme fortes, du fait notamment d’une stratégie budgétaire claire, d’une prospective financière réaliste, d’un pilotage budgétaire de qualité, d’un suivi étroit des organismes satellites et d’une gestion de la dette prudente, diversifiée et optimisée. La Ville devrait ainsi respecter son plafond d’endettement d’ici à 2017, soit une capacité de désendettement maximum de 10 ans".

Des économies de 30 millions

Ce satisfecit général n’est dû qu’au plan "marges de manœuvres" lancé par Gérard Collomb et son adjoint aux finances, Richard Brumm. Ce plan d’économies prévoit un effort de 30 millions d’euros d’ici 2017. 7,6 millions d’économies ont déjà été réalisées en 2015. 16,6 millions le seront en 2016 pour atteindre les 30 millions d’effort cumulé en 2017. Les associations et les institutions culturelles devront donc encore se serrer la ceinture.

"La note de Lyon pourrait être abaissée d’un cran au cours des 12 prochains mois (…)si la Ville n’était pas en mesure de mettre en œuvre pleinement son plan "marges de manœuvre" dans un contexte de réduction plus forte des dotations de l’Etat".

Sans ce plan d’économies, les finances de la ville risquent donc de dérailler avec un risque de forte érosion de l’épargne brute qui aurait pour effet d’obérer les investissements futurs et de fragiliser la capacité de désendettement de la ville.

Sur l’ensemble du mandat, l’investissement est évalué à 600 millions d’euros, soit près de 100 millions par an.

Sl. Ma.

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