Infogrames contre-attaque

Après 6 ans de galère, Infogrames vient de publier un chiffre d’affaires en hausse. Analyse de Fabrice Hamaide, le directeur financier.

Vos résultats au premier trimestre ?
Fabrice Hamaide : On a réalisé un chiffre d’affaires de 90,1 millions d’euros, en progression de 79,8%. C’est vraiment une bonne nouvelle car c’est la première fois en 6 ans qu’Infogrames publie un chiffre d’affaires en hausse. Et on reste optimistes puisque sur l’ensemble de l’exercice 2008-2009, on mise sur une croissance de 12 à 18%.
Comment vous expliquez ces bons résultats ?
Grâce à la performance de nos nouveaux jeux. D’abord Alone in The Dark 4, un titre phare d’Infogrames, qui s’est déjà vendu à 1,2 million d’exemplaires depuis sa sortie en juin. Et cet automne, on va lancer Alone in The Dark sur PS3, la dernière console de Sony, ce qui devrait nous permettre d’atteindre les 2 millions d’exemplaires vendus. Autre jeu qui a bien marché : Dragon Ball Z, avec  930 000 unités vendues.
Au fond, vous profitez de la croissance du marché du jeu vidéo  !
C’est vrai que le secteur affiche un taux de croissance annuel de 20%. Mais depuis 4 ans, le marché était aussi en plein boom, alors qu’Infogrames perdait du terrain. Ce qui prouve que les mesures prises par David Gardner, le nouveau Pdg, commencent à faire effet.
Qu’est-ce qui a changé ?
D’abord notre Pdg David Gardner, qui a travaillé pendant 25 ans chez Electronic Arts, a permis à ce géant américain du jeu vidéo de s’implanter en Europe. Donc sa compétence est reconnue dans le milieu du jeu et il sait fédérer des équipes. Sa réputation a permis à Infogrames d’attirer des talents comme Phil Harrison qui s’est illustré chez Sony en développant des jeux sur la Playstation. En interne, ça s’est traduit par une vraie réorganisation qui est toujours en cours : plus de créateurs, moins de salariés dans les services financiers et de gestion. La hiérarchie était aussi beaucoup trop lourde. En clair, il y avait trop de chefs, ce qui compliquait l’organisation et coûtait trop cher.
Vos projets pour Atari, votre filiale américaine ?
Nous allons la retirer du Nasdaq, la Bourse américaine des valeurs technologiques, d’ici la fin de l’année, ce qui nous fera économiser 4 millions d’euros. Car le problème avec le Nasdaq, c’est qu’il y a tellement d’obligations en termes de contrôle des comptes que ça coûte très cher.
Vos projets de développement ?
Sortir de nouveaux jeux bien sûr. On est en train d’en développer une trentaine qui devraient être commercialisés d’ici un à deux ans. Et d’ici la fin de notre exercice en juin 2009, on aura édité 60 jeux.
Les jeux que vous allez lancer ?
On veut diversifier notre catalogue. Jusqu’à présent, on s’adressait surtout à une clientèle de garçons, passionnés de jeux vidéo. Mais le lancement de la Wii et de la DS, deux consoles fabriquées par Nintendo, a attiré une nouvelle clientèle : des jeunes filles et des adultes, hommes et femmes. On va donc lancer davantage de jeux grand public comme Jamie Oliver Cooking, un jeu pour apprendre à cuisiner. En septembre, nous allons aussi sortir un jeu d’entraînement cérébral conçu pour toute la famille.
Et internet ?
C’est aussi un prochain axe de développement. On va produire plus de jeux sur internet, mais on envisage aussi d’acheter des studios de développement spécialisés dans les jeux en ligne. Ensuite tous les jeux que nous allons lancer dans les prochains mois sur console auront un complément on-line. Ce qui veut dire que le joueur pourra se connecter sur internet pour jouer avec d’autres joueurs, acheter de nouvelles armes, des niveaux supplémentaires... Enfin, on va également proposer des jeux sur l’iPhone grâce à Pascal Cagni, le directeur général d’Apple Europe, qui vient d’entrer comme administrateur chez Infogrames.

Propos recueillis par Emmanuel Derville

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