Pour Buffet, la méthode Collomb fragilise le Grand Lyon

Pour Buffet, la méthode Collomb fragilise le Grand Lyon

Accompagné du radical Baptiste Dumas, le sénateur-maire d’Oullins a détaillé vendredi certaines malfaçons dans le fonctionnement de l’institution, qu’il juge « déplorables », en particulier dans le volet financier de la politique communautaire. Et illustre son propos via le statu quo qui touche les réalisations de la communauté urbaine autour du Grand Stade de l’OL à Décines.

25 Novembre 2010. Le Grand Lyon consacre partie de sa séance au débat d'orientation budgétaire 2011. « La disparition de la taxe professionnelle fait qu’il n’y a plus qu’une façon de créer des recettes pour maintenir l’investissement, en augmentant la contribution des ménages. » Gérard Collomb, président de la communauté urbaine, justifiait alors sa démarche d’augmenter la taxe d’habitation au regard de la perte de recettes engendrée par la fin de la taxe professionnelle. Accusant d’ailleurs assez largement l’Etat d’amoindrir, à hauteur de « 24 millions d’€ », le budget de la communauté urbaine par cette réforme.
14 mars 2011. Gérard Collomb et Jacky Darne tiennent une conférence de presse rue du Lac, dans les bureaux du Grand Lyon. Le président et son 2e vice-président chargé des Finances annoncent qu’ils renoncent à augmenter la taxe d’habitation en raison de recettes meilleures qu’attendues. 42 millions en surnuméraire, non anticipés au débat d’orientation budgétaire de novembre. L’exécutif communautaire se réjouit de la bonne surprise qui permettra de ne pas obérer le pouvoir d’achat des grands Lyonnais, en retoquant la hausse prévue de la taxe d’habitation.
« Dès le débat d’orientation budgétaire, nous avions annoncés ces recettes supplémentaires à hauteur de 42 millions d’€ », tempête Buffet. « La somme était inscrite dans les documents fournis par l’Etat au Grand Lyon, continue-t-il. Nonobstant ces éléments concrets, le président du Grand Lyon a laissé croire à cette prétendue baisse. » Un résultat des comptes administratifs pourtant largement anticipable, au regard de la nouvelle contribution de l’Etat au Grand Lyon et de l’élargissement des bases sur lesquelles la communauté urbaine calcule son impôt. Pour Buffet, « la substance même de la gouvernance du président du Grand Lyon est la politique politicienne. » Le rétropédalage miraculeux sur la question de la hausse de la taxe d’habitation fait exemple pour l’opposition, qui demande en retour « la baisse des taux d’imposition », eu égard à la richesse de la communauté urbaine.

Le Grand Lyon et sa « cagnotte »

L’institution, « de plus en plus riche », selon Baptiste Dumas, est pourtant « incapable de réaliser », juge-t-il. La faute à la « négligence et à la désinvolture de Collomb », assure Buffet. Pourtant, la communauté urbaine peut compter chaque année, moins les intérêts de la dette, sur un budget d’1,7 milliard d’euros. Mais selon l’opposition, le principal obstacle de la communauté urbaine n’est autre que son président. Prisonnier d’une gouvernance jugée « brutale », le Grand Lyon n’avancerait que selon deux modèles.
Le premier est le fait de son président. Gérard Collomb ne déciderait uniquement que selon son sens des priorités, quitte à engorger les services en multipliant les projets. « En 2010, il y a près de 950 millions d’euros non-dépensés, toujours bloqués en autorisations de programmes, alors que l’investissement pour le second mandat de Collomb s’élève à 800 millions d’euros », explique Baptiste Dumas, voyant dans cet état de fait une « bombe à retardement » pour le futur président du Grand Lyon en 2014.
Le second modèle, brocardé par l’opposition, dépeint un Gérard Collomb buté, fonçant bille en tête vers ce qu’il estime être la bonne solution. Une gouvernance en solo, illustrée par les atermoiements autour du Grand Stade de l’OL, dont le Grand Lyon finance une grande partie de la desserte en voirie mais également via sa participation au Sytral. Le projet est factuellement au point mort après deux enquêtes publiques de révision du PLU négatives. Et dont Collomb tente, pour son opposition, de se débarrasser en rejetant la faute sur l’Etat, qui renâcle depuis huit mois à signer la déclaration d’intérêt général du projet. « En aucun cas la DIG n’influe sur les droits à construire sur le site du Montout », recadre Buffet. « Et si le Stade ne se fait pas, il ne faut pas chercher le fautif ailleurs que chez Gérard Collomb », continue-t-il.

Le dossier du Grand Stade, symbole des limites de la méthode Collomb

La droite au Grand Lyon n’est pourtant pas franchement unanime sur le sujet. Michel Forissier (UMP), maire de Meyzieu et élu du Grand Lyon, est notoirement contre l’OL Land sur le site du Grand Montout. « Je suis pour la réalisation d’un Grand Stade pour l’OL », explique pourtant Buffet. « Mais il faut reprendre le plan à zéro », tranche-t-il, proposant la réinstruction des dossiers pour les sites du Puisoz - que le boss de l’OL a toujours refusé - et de Gerland. Difficile de penser un passage de la théorie à la pratique à maintenant cinq ans de l’Euro 2016, date limite ultime pour la réalisation de l’ouvrage. D’autant que le président du Grand Lyon répète à l’envi qu’il inaugurera l’enceinte sportive le 8 décembre 2013.
Il faudra, pour tenir ce délai, que Collomb lance les enquêtes publiques. Initialement prévues pour le 22 avril, leur engagement par le président du Grand Lyon est remise en cause par la non-publication de la DIG. « C’est évidemment mieux d’avoir la DIG, mais elle n’a juridiquement aucun lien avec les enquêtes publiques », détaille Buffet. Il met en demeure le président du Grand Lyon de lancer les enquêtes publiques pour tenir les délais. « Chiche, si Collomb veut inaugurer le Grand Stade de l’OL le 8 décembre 2013, et si le dossier est si bien ficelé, qu’il lance alors les enquêtes publiques », raille-t-il. « On ne se dérobe pas quand on est face à ses responsabilités », sourit-il.
« Les lumières parisiennes attirent désormais Gérard Collomb, la littérature aussi », termine un François-Noël Buffet ironique, qui estime que le président de la communauté urbaine, par ses multiples aspirations, « met en péril le fonctionnement du Grand Lyon. » « C’est un appel à l’intérêt général que je fais » clôt-il, plus solennel. Et comme X

5 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
jaykay le 18/04/2011 à 09:22

Gérard Collomb a parfaitement raison d'engager ce bras de fer avec l'Etat. Aujourd'hui c'est bel et bien la parole de la France, et celle du chef de l'Etat lui-même qui sont foulés au pied par le cabinet de François FILLON. Des engagement très clairs ont été pris à Genève, lors de la présentation de la candidature de la France à l'Euro 2016 dont OL Land était un des piliers !

Signaler Répondre

avatar
LUCIOLE le 16/04/2011 à 20:36

une vraie girouette ..... ils sont vraiment des affamés du pouvoir ... c'est dingue !

Signaler Répondre

avatar
Robin des gratte ciel le 16/04/2011 à 15:46

que fait dumas....celui qui a trahi l'ump à villeurbanne créant son groupe solitaire au conseil municipal.....à côté de Buffet....quelle honte pour les valeurs de notre mouvement !!!!!!!!!!!!!!!

Signaler Répondre

avatar
villeurbannais le 16/04/2011 à 13:30

bravo BUFFET sur le grand stade on se desolidarise de FORISSIER et MEUNIER tes ambitions sont peut etre a LYON tu peux emmener le traitre de VILLEURBANNE LA FRIPOUILLE DUMAS UMP AU GRAND LYON RADICAL RUE D ALGERIE NULLE PART A VILLEURBANNE TU PEUX EN PARLER A CHABERT ET AUX INSTANCES DE TON PARTI si tu es encore avec eux demande l adresse de BORLOO a DUMAS A BONNE ENTENDEUR SALUT

Signaler Répondre

avatar
Christian le 15/04/2011 à 19:27

Qu'est ce qu'on apprend de cet article. Pas grand chose, juste des jeux politiciens, hein Mr Buffet qui pense deja à la futur élection municipales. Ils doivent jouir en eux, tous ces politiciens à se tirer dans les pattes, au détriment de la population et de l'économie qui est une nouvelle fois pris en otage. Mais c'est Noel, continue

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.