Le trafic TCL légèrement perturbé jeudi par une grève

Le trafic TCL légèrement perturbé jeudi par une grève

L’offre sera tout de même assurée à 90% sur l’ensemble du réseau. Dans le métro, le temps d’attente sera simplement rallongé de quelques minutes sur les lignes A et B. Il n'y aura pas de problème pour les trams, et 80% des bus seront de sortie. Le conflit porte toujours sur la réorganisation du temps de travail. Les premières mesures ont été mises en place en ce début d’année mais de manière unilatérale faute d’accord entre la direction et les organisations syndicales. Denis Faye, du syndicat Unsa-TCL, nous éclaire sur les motivations de grévistes, qui commencent bien curieusement l'année.

Lyon Mag : Un nouveau mouvement de grève est prévu demain. Quelles sont vos revendications ?
Denis Faye :
Nous souhaitons nous remettre autour de la table par rapport aux modifications des conditions de travail. Il y a de nouveaux roulements qui ont été mis en place depuis le 4 Janvier. Malheureusement, ces roulements sont désastreux. Les journées sont beaucoup plus longues, et les périodes de repos discontinues. On était prêts à se mettre autour de la table avec la direction pour mettre en place ces roulements. Malheureusement, la direction a décidé seule. On s’aperçoit aujourd’hui que les personnels sont complètement démotivés, et que l’absentéisme augmente jour après jour.

Pensez-vous que cette grève aura un impact étant donné que les accords sont déjà entrés en vigueur ?
Aujourd’hui, notre direction ne nous oppose que le silence. C’est le seul moyen de relancer la mécanique. Il faut faire comprendre à notre entreprise que ses salariés sont mécontents. Nous avons prévu demain un rassemblement devant la direction entre 9h et 10h. Même si les accords ont été mis en place unilatéralement par notre direction, il est possible de se remettre autour de la table et de rediscuter. 80% des conducteurs entrés nouvellement dans l’entreprise se mettent à rechercher d’autres postes au bout de six mois. A terme, on aura beaucoup de mal à trouver un personnel sérieux et pérenne qui souhaite faire carrière chez nous.

Vous dîtes les salariés mécontents, mais il semble qu’il n’y aura pas beaucoup de grévistes, le trafic étant peu perturbé jeudi...

Il y a de moins en moins de grévistes, mais il y a de plus en plus de gens qui tombent malade. La direction a plutôt intérêt à être vigilante sur ce problème. La grève est le seul moyen que nous avons pour nous faire entendre. Et vu les conditions économiques de notre pays, les personnels ont de plus en plus de mal à faire grève. Seulement, ils trouvent d’autres moyens pour montrer leur mécontentement. De moins en moins de gens se mettent en grève car ils ne peuvent pas, mais il y a de plus en plus de gens qui se font arrêter, car ils sont à la limite de la déprime. C’est un gros problème dans notre entreprise.

Pouvez-vous comprendre la colère des usagers, à l’heure où les tarifs des TCL augmentent ?

Bien sur que nous les comprenons. Mais nous, nous ne nous amusons pas non plus à perdre des jours de salaire pour rien.  Nous sommes aussi mécontents, nous n’avions rien demandé, nos conditions de travail étaient très bonnes. Du jour au lendemain, on a eu un directeur qui a voulu tout changer. A la sortie, on se retrouve avec des conditions de travail lamentables.

N’y a-t-il pas d’autres moyens de se faire entendre, comme rendre les transports gratuits, bloquer les portiques ?
Si nous pouvions faire une journée gratuite, nous ne nous en priverions pas. Le problème est que, dans notre contrat de travail, nous sommes conducteurs-receveurs. Si nous nous mettons à notre poste de travail sans «empoche» (1), nous sommes en situation d’illégalité, et risquons un licenciement. Si nous pouvions le faire nous n’hésiterions pas. Malheureusement, notre contrat de travail nous l’empêche. Bloquer les portes, certains collègues l’avaient fait l’année dernière. Aujourd’hui, ils sont au chômage. Si nous pouvions faire autre chose que manifester notre colère en refusant de sortir du dépôt, nous le ferions. mais notre champ d’action est limité, par rapport aux sanctions auxquelles nous nous exposons.

(1) Encaissement et vérification du compostage des titres de transport.

X

Tags :

TCL

greve

0 commentaire
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.