Vœux 2012 : le président-candidat Sarkozy était en campagne jeudi à Lyon

Vœux 2012 : le président-candidat Sarkozy était en campagne jeudi à Lyon
Nicolas Sarkozy à Eurexpo jeudi - LyonMag

Le président de la République a présenté ses vœux aux acteurs économiques du Rhône et de la région. Et de l’aveu de tous, le président était déjà en campagne pour sa réélection en mai 2012.

"Vous pensez vraiment que Sarkozy est venu à Lyon faire du tourisme ?" Le sénateur-maire Gérard Collomb n’est pas dupe. Jeudi matin, Nicolas Sarkozy est venu marquer des points à Lyon en vue de sa réélection. Il a également tenu à rassurer le monde économique, pierre angulaire de son électorat. Parmi les 4 500 spectateurs présents, difficile au sortir du discours de trouver un mécontent. Du côté de la direction de la communication de l’Elysée, on feint la surprise. "Il est sans fiches, donc très offensif", explique Franck Louvrier. Et pourtant, le hasard n’y est pour rien. Le vocabulaire est savamment choisi. Quand Nicolas Sarkozy évoque "le cancer du chômage", il fait mouche. Quand Nicolas Sarkozy s’exprime sur la dégradation de la note française auprès de l’agence de notation Standard & Poors, il préfère pointer "le spectacle indécent d'hommes et de femmes qui semblaient se réjouir de cette situation." Et quand Nicolas Sarkozy justifie l’ouverture du marché et la relance de la compétitivité que doit favoriser la future TVA sociale, c’est à l’aune du cas de l’usine Seb, visité un peu plus tôt dans la matinée à Pont-Evêque (38), qu’il s'appuie. "J'étais il y a quelques instants chez Seb qui vend les 3/4 de sa production à l'export, explique-t-il. Vous pensez que si nous fermons nos frontières nous pourrions continuer à vendre les produits français aux autres?" Règle d’or, dette publique, enseignement supérieur, suppression des postes de fonctionnaires, mais aussi Europe, productivité, "made in France", sauvetage de l’industrie, tout y passe. Difficile de penser que Nicolas Sarkozy aura assez de cinq mois pour agir sur tous ces sujets. La question lui offre d’ailleurs l’occasion d’égratigner ses futurs adversaires à la Présidentielle. "Je laisse certains faire leur petite cuisine, entre les Primaires pour les uns et les émissions de télévision pour les autres, raille-t-il. Moi j’ai été élu pour cinq ans." L’exercice de ses vœux a donc plus tenu du bilan-perspective que du traditionnel protocole.

«Il est bien tard M. Le Président...»

Au parterre, l'aréopage de ministres, élus locaux et présidents de collectivités locales écoutent. Ces derniers auront sans doute grincé des dents quand Sarkozy demande à chacun d’entre "de se remettre en cause." Collomb le premier. Le sénateur-maire de Lyon, de toutes les caméras et de tous les micros après la cérémonie, n’a pas tardé à réagir. "Quand il nous dit que c’est la faute des collectivités locales, qu’il va falloir qu’elle s’y mettent, il vient le dire à Lyon, soupire-t-il. La dette à la Ville de Lyon est aujourd’hui moins importante qu’elle ne l’était en 2001. Il y a une différence dans l’action publique, et certains sont plus efficace que d’autres." Dont acte. Le président de la Région Jean-Jack Queyranne s’est montré également très offensif au sortir de l’exercice du président-candidat. "Ces voeux, quel déploiement de moyens et d’organisation aux frais de l’état, raille le socialiste. On sent bien un futur candidat, qui est déjà candidat. C’est déjà le candidat Sarkozy qui était présent à Lyon." Une thématique reprise par Jacky Darne, le président PS de la fédération du Rhône, qui ironiquement espère que "les frais liés au déplacement de Sarkozy rentreront dans les frais de campagne." Voilà pour le formel.
Sur le fond, on a également raillé la future banque d’investissement dédiée aux industrie et annoncée par la président dans son discours. "C’est une idée sur laquelle j’étais très enthousiaste, qui a été faite par François Hollande (...) qui théoriquement est flou dans le programme d’après les amis de Sarkozy", ironise Collomb. "J’ai envie de dire à Sarkozy : ‘il est bien tard M. Le Président’, reprend Queyranne. Il y a deux ans, il y avait les états généraux de l’industrie. Des propositions ont été faites, elles n’ont pas été suivies. On a toujours l’impression qu’avec Sarkozy, c’est le mouvement perpétuel, la fuite en avant." Et sur le dossier polémique de l’A45, si le président a écrit au président du Conseil général de la Loire Bernard Bonne pour lui signifier l’imminence de l’appel à concession, il n’aura finalement rien dit au lutrin sur le sujet.

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2 commentaires
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paul le 20/01/2012 à 08:33

Bravo a lyonmag . je lis votre site depuis peu car avant j'étais sur lyoncapitale. mais ils sont de plus en plus nuls.peu de photos peu d'infos développées une page brouillonne.

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circus le 19/01/2012 à 18:52

La montagne a accouché d' une souris !

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