La vie en rose

Après dix années de pouvoir la droite subit donc le ressac toujours brutal de la défaite où même ses propres électeurs désertent, laissant nombre d’élus et de responsables politiques échoués sur la grève. Durant cette décennie, la gauche aura gagné tous les scrutins intermédiaires : municipales, régionales, cantonales et sénatoriales. Puis l’Elysée et le Palais Bourbon. L’UMP était ainsi largement avertie en amont qu’un mouvement lent mais irrésistible allait faire glisser la majorité de nos compatriotes vers le camp opposé. Elle n’en aura pas tiré les leçons misant tout sur le talent politique de Nicolas Sarkozy et s’acharnant à rééditer ses déclarations maladroites voire méprisantes à l’endroit des six millions d’électeurs de Marine Le Pen. Les socialistes auront été beaucoup plus habiles avec le Front de gauche et son leader, encombrant mais nécessaire allié durant la présidentielle, dont ils se sont débarrassés sans vergogne durant les législatives. L’opposition ne sera ainsi une cure de jouvence ou un atelier de recomposition pour la droite que si elle parvient à assumer toutes ses composantes et décider elle-même de son avenir, sans crainte du jugement des médias bien-pensants ou des faiseurs d’opinion politiquement correcte.

Pour l’heure nous sommes citoyens d’un pays Bleu Blanc Rose, dont la carte politique ressemble à une peinture monochrome rose. Souhaitons que cette couleur ne finisse pas à la longue par nous écœurer. On verra si c’est bien, la vie en rose.