Y’a-t-il un grand chef pour sauver la "Rue Le Bec" à Lyon ?

Y’a-t-il un grand chef pour sauver la "Rue Le Bec" à Lyon ?
La Rue Le Bec, à la Confluence - Photo Lyonmag.com

Le départ de Nicolas Le Bec de la Confluence va laisser un vide dans le nouveau quartier haut de gamme de Lyon, un vide qui devrait être vite comblé selon les responsables municipaux.

"Il l’avait dit, c’était prévu." Gérard Collomb n’avait pas l’air étonné quand les journalistes l’ont interrogé, jeudi matin, sur le départ de Nicolas Le Bec de Lyon. Le chef étoilé avec son établissement de la Rue Grolée et qui s’était installé à l’aéroport Saint-Exupéry et à la Confluence avec ses Rue Le Bec a finalement décidé de partir, direction Shanghai, pour se lancer un nouveau défi. Arrivé en 2010, le concept de resto-épicerie n’a jamais conquis l’estomac des Lyonnais et des visiteurs d’un jour. "Cela fait partie de la vie d’une ville, commente le sénateur-maire. Dans une agglomération comme Lyon, vous avez beaucoup de gens qui réussissent, qui se développent et quelques uns qui ne réussissent pas. Je le regrette surtout pour lui." C’est pourtant Gérard Collomb qui avait convaincu l’une des valeurs montantes de la cuisine française de tenter l’expérience Confluence. Mais le petit génie étoilé à seulement 30 ans avait prévenu, il y a un an dans Lyon Capitale : "Le Confluent, putain, on le porte à bout de bras." Et le premier magistrat de la ville en est bien conscient : "Si ce retrait s’était déroulé un an plus tôt, cela aurait pu créer un certain nombre de difficultés. Aujourd’hui, le quartier a tellement avancé qu’il est sur une dynamique irrésistible." D’un autre côté, on met en avant le caractère impulsif et changeant du cuisinier. Notamment après les expériences malheureuses de son Espace Le Bec à l’aéroport et à l’Opéra de Paris. "Nicolas Le Bec est un chef de génie mais c’est quelqu’un qui a tendance à avoir des propos assez débridé, détaille Jean-Michel Daclin, le vice-président du Grand Lyon en charge du rayonnement de la ville. Néanmoins, il s’est construit à Lyon et son étiquette va l’aider en Chine (…) Sur un plan économique, il a tenté des expériences qui n’étaient pas très rentables, comme les espaces boutiques-épiceries qui ne marchaient pas très bien. Il a tenté une expérience risquée. Je le regrette mais c’est la vie du monde moderne dans la gastronomie."

La dynamique promise suffira-t-elle à attirer d’autres investisseurs et cuisiniers à la Sucrière ? L’impact d’un départ de Nicolas Le Bec, qui n’a finalement pas fait son trou à Lyon, pourrait faire reculer d’autres grands chefs. "On va trouver d’autres personnes. Je ne m’affole pas, je ne suis pas inquiet sur Lyon et sur la Confluence. Il y a plutôt une demande forte sur ce secteur. Il y a des cuisiniers qui sont intéressés par la reprise des lieux, avec un autre concept sans doute", précise Jean-Michel Daclin. Paul Bocuse serait dans les tuyaux, lui qui a déjà investi dans les brasseries et dans les fast-foods Ouest Express. "Paul Bocuse, c’est une des pistes, mais il y en a d’autres, annonce Gérard Collomb. Je sais qu’il y a 3 ou 4 candidats à la reprise de Le Bec et donc il n’y aura pas de longue interruption de la Rue Le Bec qui deviendra La Rue… Je ne sais pas encore ! Mais je ne me fais pas de soucis sur la possibilité d’avoir une restauration de haut niveau à la Confluence." L’enseigne Hippopotamus était un temps pressentie, avant de finalement s’installer à l’intérieur du pôle de loisirs. Doit-on alors s’attendre à voir débarquer une grande marque de la restauration dans le quartier haut de gamme de Lyon ? "Non, affirme le maire de la capitale mondiale de la gastronomie. On va essayer de travailler avec un certain nombre de restaurateurs lyonnais ou peut-être pas lyonnais pour pouvoir rester dans des produits de qualités. Mais en tout cas, la demande pour ce type de lieu est grande."

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2 commentaires
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Paul le 14/07/2012 à 09:06

En meme temps, vendre dans son epicerie des produits avec un coef de x10, c'est normal que les gens n'achetent pas ! Petit exemple : le pot de nutella a 9,60€...

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Christina le 12/07/2012 à 21:19

Quel dommage le travail n'est pas récompense. Ah les politiques pour donner des conseils ils sont bons (surtout quand ce n'est pas leur fric, les conseillers ne sont pas les payeurs. Facile de critiquer quand on engage pas son argent!!!

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