Ceci alors que d’autres pays européens, comme par exemple la Bulgarie, l’Allemagne, la Roumanie ou l’Espagne, vont plutôt dans le sens inverse. Cette réforme, bien que suspendue pour l’instant n’est pas abandonnée et, menace de fragiliser les petits entrepreneurs, en particulier dans des régions dynamiques comme Auvergne-Rhône-Alpes. Il y a aujourd'hui sur 3 millions d’entreprises inscrites à ce statut plus d’un million et demi structures de ce type économiquement actives.. A qui on demande donc de bouleverser complètement leurs habitudes et coûts.
Un tissu économique régional en péril et des privés d’emploi
En Auvergne-Rhône-Alpes, les micro-entreprises représentent une part significative du tissu économique local. En 2022, 125 700 micro-entreprises ont été créées dans la région, marquant une hausse de 1,2 % par rapport à l’année précédente.
Le régime de l’auto-entrepreneur a permis à de nombreux privé(e)s d’emploi de créer leur propre activité. En 2017, près de 240 000 micro-entreprises ont été créées par des chômeuses et chômeurs, représentant une voie efficace pour tenter de vivre mieux et créer de l’activité. Cette tendance est particulièrement importante dans un pays où la création d’entreprises reste un défi majeur.
Des indépendants pris à la gorge
Prenons l’exemple de Camille V, auto-entrepreneuse à Grenoble. Elle a créé son agence de marketing digital en 2023, car elle ne trouvait pas de travail et génère 26 000 € de chiffre d’affaires par an. Avec cette réforme, elle devra facturer la TVA, ce qui signifie une hausse de ses tarifs et une perte probable de clients.
👉 "Si mes prestations deviennent plus chères, je suis condamnée à fermer."
Même constat pour Sophie D, couturière située à Saint-Rambert (Lyon 9e) qui a créé son activité en 2019 . Avec un chiffre d’affaires de 24 800 €, elle est juste sous le seuil fatidique. Elle envisage déjà de refuser des commandes pour ne pas dépasser la limite.
👉 "C’est absurde ! On nous pousse à freiner notre propre croissance."
Une réforme injuste et déséquilibrée
Il est paradoxal de constater que cela se déroule tandis que le gouvernement impose de nouvelles contraintes aux petits entrepreneurs, des subventions, des prêts et des exonérations fiscales continuent d’être accordées à de grandes entreprises. La Cour des Comptes a d’ailleurs interrogé l’absence de suivi et d’effets de nombres d’aides et prêts accordés avec l’argent public à nombres d’entreprises générant de copieux milliards.
De l’autre côté on demande à une catégorie entière de répercuter une hausse des prix de 20% en pleine situation de crise. La franchie de TVA ,ne vient d’ailleurs pas de nulle part : elle est le corollaire du fait qu’il n’est pas possible de déduire les frais engendrés par l’activité, contrairement à d’autres statuts d’entreprises.
La Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs (FNAE) a fermement dénoncé cette réforme, la qualifiant de “coup de poignard dans le dos des petits entrepreneurs”. Elle souligne que cette mesure pourrait contraindre de nombreux auto-entrepreneurs à cesser leur activité en raison de la complexité administrative accrue et de la perte de compétitivité.
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Romain Blachier
A quel moment un coiffeur atteindra ce seuil si c'est un complément d'activité?
Signaler RépondreCe seuil ne présente un problème que pour ceux exerçant une activité principale.
Mais quelqu'un qui a un job à côté ne dépassera pas la limite de CA.
Signaler RépondreExact. Sans compter que après le seuil il faut commencer à faire une compta plus précise, qui demande l’achat de logiciels ou un professionnel payant
Signaler Répondremonsieur à quel moment je dis le contraire sur le seuil fiscal ? pour le reste, lisez plus attentivement : cette franchise est le corollaire d’un régime où l’on ne peut déduire ses frais. mais aussi car cela se veut un systeme simplifié d’entreprise : on va pas demander à un coiffeur exerçant en complément d’activité de monter tout une structure lourde comptable et fiscale
Signaler RépondreJ'en connais plusieurs, ils vont juste baisser leur chiffre d'affaire pour ne pas être imposés, et augmenter le travail au black pour conserver les mêmes revenus.
Signaler RépondreD'ailleurs si on ne les entend pas crier haut et fort, c'est bien qu'il y a une raison ;-)
Par contre où ça peut être problématique c'est avec ceux qui travaillent exclusivement avec des entreprises conséquentes ou des services de l'état, ça va être plus difficile de gruger pour eux. Mais honnêtement je ne connais pas leur proportion par rapport aux autres.
Et oui monsieur Blachier ne connaît pas le sujet et réagit de manière polémique en tant que militant de gauche luttant contre le gouvernement.
Signaler RépondreIl devrait plutôt se focaliser sur la bombe économique de ces autoentrepreneurs lorsqu'ils prendront leur retraite. Vu ce qu ils cotisent et la partie de Black ça risque d'en crisper plus d'un.
Pour en sortir par le Haut des bilans professionnels et Humains de ces mini entreprises. Une proposition comme une autre.
Signaler Répondre-Création de mini-SaRL. Capital 10 KE pour garanties diverses.
- Defiscalisation TVA à hauteur de 50 KE
-Déductions de toutes charges de gestion.
-Fin des recettes percues en espèces...
Aux Établissements Financiers d'êtres, pour une fois, à la hauteur des enjeux économiques, humains et... nationaux. On peut toujours rêver.
Ce pays manque de révolutions et de têtes coupées, c'est tout. Il faut faire de temps en temps une piqure de rappel
Signaler Répondrepar contre on n entend rien du côté des économies drastiques à opérer. De toutes ces dépenses inutiles qui font vivres des improductifs
Signaler Répondreune femme de ménage auto entrepreneuse ne survivra pas avec la baisse du seuil de TVA. De l air de l air bordel
On va pas faire acheter 3000 euros de logiciels compta à quelqu’un qui a un petit job de livreur à côté
Signaler RépondreLa grande majorité sont des personnes qui n'ont juste plus voulu être salariées, et qui veulent quand même au bout du compte obtenir les mêmes avantages protecteurs que des salariés...
Signaler RépondrePayés avec l'argent public donc, comme ces exonérations de TVA...
En plus les activités qu'ils lancent et tiennent sont souvent très modestes dans leur portée, et sapent le développement de plus grosses entreprises qui sont donc moins compététives ensuite face à leurs concurrentes étrangères...
Combien de TVA perdue donc pour le budget français ? Combien de déficit en plus ? Combien d'intérêts en plus à payer sur la dette ?
Le statut de micro entrepreneur était à la base pour ceux qui voulait exercer une activité à côté de leur activité principale.
Signaler RépondreEt dans cette optique là, la limite a du sens.
Le vrai problème est l'imposition des salaires , appelée pudiquement "charges sociales" . Celles ci sont les plus élevées en Europe - et sans doute dans le monde - et augmentent constamment depuis 1950 . Tous les nouveaux avantages sociaux perpétuellement accordés - taxe transport , congés paternité , formation , menstruels ... - ajoutés à l'impossibilité de licencier sans contentieux poussent les employeurs à sous-traiter plutôt qu'embaucher des salariés . D'où ce statut d'auto entrepreneur qui forfaitise à la baisse ces impôts . Mais il y a un manque à gagner et , comme d'habitude , cela n'avait pas été anticipé ; donc on rectifie à la hausse . Ce qui , à terme , privera de sa substance ce statut simplifié et avantageux .
Signaler RépondreMerci Sarkozy.
Signaler RépondreJe n’ai pas connaissance que lors de la création de l’auto entrepreneuriat, la Gauche ait loué cette initiative gouvernementale !
Plus globalement : de millions de français...
Signaler RépondreOulàla qualité de l'article est affligeante, il y a clairement un manque de connaissance niveau fiscal.
Signaler RépondreSi tu fais 27K€ de CA, tu ne facturas la TVA uniquement sur les 2K excédant les 25K.
Donc un impact minime.
Je trouve ça légitime, pourquoi les sociétés paieraient la TVA dès le premier euro et pas les micro entreprises ?