Pour les personnes concernées par un handicap invisible (rappelons que la majorité des handicaps ne consistent pas en un membre amputé, un port de béquille ou une paralysie), la politique reste un terrain miné par le doute, le mépris à peine voilé, les pièges, le rejet, l’exploitation des failles liées à ce handicap et les discriminations silencieuses.
Une violence douce, mais constante
Dans le monde politique, souvent à gauche mais aussi à droite, on affiche volontiers des slogans d’ouverture : diversité, égalité, inclusion. Les maires de Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Caluire, Lyon, etc. vont nous parler de la semaine du handicap qui se tiendra le mois prochain. Les élus en fauteuil, s’ils se passeraient bien de cette situation qu’ils n’ont pas souhaitée, sont des porte-paroles — parfois à leur corps défendant, parfois au contraire en le revendiquant, comme le fait avec force et courage Audrey Hénocque.
Ils sont faciles à repérer et à afficher, leur handicap est indiscuté : on coche la case. Alors qu’eux aussi sont bien plus que leur handicap, qu’un quota. Mais une fois la case cochée, la photo prise, les discours ne collent plus au réel.
Pour celles et ceux qui vivent avec un handicap invisible — troubles neurocognitifs, sensoriels, psychiques… — la réalité est tout autre, et le harcèlement et le rejet sont fréquents.
Je le vis moi-même, handicapé à un niveau sévère, à un taux largement supérieur à 50%. Mes troubles ne se voient pas toujours, ou assez peu. Ils sont souvent, par contre, exploités contre moi — comme pour d’autres qui en souffrent — par mes adversaires. Ils ne m’empêchent pas de travailler, de m’engager, de construire des projets, d’enseigner, de prendre des responsabilités. N’en déplaise aux nombreuses insultes que j’ai reçues depuis que j’ai décidé de le révéler dans divers médias nationaux, il y a plus d’une dizaine d’années. Y compris de “mes amis” politiques, dont certains se sont amusés à en exploiter les failles.
Je suis pleinement disponible, souvent plus que bien des “valides”, puisque la suractivité fait partie de mon handicap. Mais cette disponibilité est sans cesse mise à l’épreuve : soupçonnée, testée, mesurée à l’aune d’une norme implicite où l’anxiété n’a pas sa place, ou au contraire, où les failles de ce handicap sont utilisées pour me nuire.
Et c’est là que les coups bas arrivent. Souvent. Par celles et ceux qui affichent le plus souvent des valeurs de solidarité en public.
On ne vous reproche rien frontalement, mais on joue sur vos fragilités, vos peurs, vos manques, vos oublis, vos bugs.
On insinue que vous êtes instable, pas assez fiable. On suggère que vos réactions sont excessives, qu’il faut "prendre de la distance", "gérer ses émotions", comme si toute forme d’angoisse — très liée à ma pathologie — disqualifiait vos idées. Alors que beaucoup, dans ce milieu, sont eux-mêmes pétris d’angoisses… mais bien plus habiles à les dissimuler. On se permet des choses sur les handicaps invisibles qu’on ne se permettrait jamais sur un handicap visible.
La politique, royaume du validisme silencieux
Dans cet univers où l’endurance, la surdisponibilité et le calme de façade sont des codes implicites, l’aveu d’un trouble ou d’une différence vous expose immédiatement. Et ce n’est pas votre valeur qui est remise en cause : c’est votre "fiabilité émotionnelle", comme si une fatigue, une faille ou une hypersensibilité rendait tout ce que vous dites ou proposez moins crédible. Et ils sont nombreux à l’exploiter. L’inclusivité, c’est quand cela arrange les politiques.
Ce qu’il faut changer : passer de la vitrine à l’action
Le handicap ne peut pas rester un simple levier de communication. Ça ne doit pas non plus être une rente de situation. Il est temps de :
Former les cadres politiques aux formes de validisme, y compris les plus insidieuses, dans un monde où la violence est omniprésente.
Protéger celles et ceux qui osent dénoncer les discriminations.
Et surtout, changer la définition du "professionnalisme" en politique. La force ne se mesure pas à la capacité d’absorber du stress sans flancher. Elle peut être sensible, humaine, lucide. Elle peut venir de celles et ceux qui ont dû s’adapter, tout en gardant leur engagement intact.
Reconnaître sans punir
Le handicap invisible est un révélateur impitoyable. Il expose le gouffre entre les intentions proclamées et les pratiques réelles. Tant que les structures politiques ne seront pas capables de reconnaître la diversité des manières de vivre, de penser et de contribuer, elles continueront à exclure — dans les faits, sinon dans les mots.
Et à chaque fois; quel que soit le parti, qu’on efface un engagement sous divers prétextes, parce qu’on pense en réalité sans vouloir l’admettre qu’il n’est pas suffisamment " conforme", c’est une richesse politique qu’on éteint.
Retrouvez tous les billets de Romain Blachier sur son site.
Romain Blachier
Moi aussi . Un article important et nécessaire
Signaler Répondrecomplètement en phase. la preuve :comment fait une personne en situation de handicap physique pour faire ses courses en centre ville? il ne peut pas garer sa voiture dans laquelle est rangé son fauteuil? montrer la voie par l exemplarité. Je suis en phase avec le texte; encore faudrait il que Lyon montre l exemple. et ce n est pas le cas.
Signaler RépondreMerci romain. Que de haine en politique
Signaler RépondreDésolé Romain Blachier : j’ai voulu vous répondre, pour aller dans votre sens, en évoquant d’autres discriminations. Ceci dans des termes on ne peut plus polis. Mais la modération de LyonMag a décidé de me censurer. Ils font leur B. A. en vous publiant mais étouffent les autres voix. Pas étonnant, dans ces conditions, que cette culture délétère se perpétue. Une illustration de votre propos, en somme.
Signaler RépondreVous êtes un peu tordu
Signaler Répondre"l'inclusion peine à exister dans les faits dans le monde politique et les militantes et militants handicapés sont souvent les premières victimes de certains de ces mêmes élus."
Signaler RépondreLa militante handicapée aidée de certains élus : Ali Gretta et ses 40 voiliers s'est trouvée une activité illégale sans visas ni autorisations !
"Dans cet univers où l’endurance, la surdisponibilité et le calme de façade sont des codes implicites, l’aveu d’un trouble ou d’une différence vous expose immédiatement.”
Signaler RépondreVous parlez de l'univers POLITIQUE, mais ce n'est pas propre a uniquement cet univers, c'est général je crois.
"l’aveu d’un trouble ou d’une différence vous expose immédiatement.”
Vous êtes peut être trop attaché a l'univers politique pour vous en rendre compte.
Et dans la société, en face des politiciens, combien de non politiciens?
Une écrasante majorité.
Oui, c'est vrai, dans la fonction publique y a à peine 6% de Non Handicapés...
Signaler RépondreA côté du titre il y a une grosse photo de Blachier. Allez, allez, un peu plus de perspicacité ;)
Signaler RépondreRien compris à ton commentaire, tu peux expliquer ? En français si possible...
Signaler RépondreMdrrr. Dans un pays d’Handicapé même nos politiciens sont incapables de bouger leurs fesses 😂.
Signaler Répondrebravo ! c'est ce que j'allais écrire ! c'est une insulte à ceux qui témoignent de leur handicap (et je parle en connaissance de cause...à mon avis la belette est handicapée...du cerveau...
Signaler RépondreIl parle ce qu'il connaît. Alors bien sûr pour les malins du forum, c'est terra icognita, ça cause encore et encore sans jamais vérifier quoi que ce soit.
Signaler RépondreEntre quelqu'un comme lui qui parle handicap et quelqu"un comme toi, mon choix est vite fait. Il est vrai que je dispose d'un atout majeur, je réfléchis et vérifie.
Connardement tien
un comm qui nous éclabousse de la bêtisé de droite
Signaler RépondreUn article sur le handicap invisible ... Pourquoi pas ... mais il faut toujours que ce Monsieur parle avant tout de lui ... Son principal handicap, bien visible pour le coup, n'est-il pas son égocentrisme ??
Signaler RépondreÉgocentriquement,
imaginons pour rire un peu de ces écolos tyranniques une manif en fauteuils roulants, handicapés en vélos ou trottinettes ! encore faudra-t-il pouvoir accéder à la manif...
Signaler RépondreLes ecolos font énormément pour faciliter la vie aux personnes en fauteuil ou avec des difficultés à se déplacer. Ils défoncent les trottoirs et rétablissent en priorité les pistes cyclables. Les personnes en fauteuil, peuvent se déplacer sur la voirie au milieu des voitures. C'est ca l'inclusion, toujours prioriser les utilisateurs des vélos et trottinettes.
Signaler Répondreexemple : lyon interdit aux handicapés physiques
Signaler RépondreC'est pourtant écrit en bon français, je me trompe ?
Signaler RépondreJe suis aveugle, mais on trouve toujours plus malheureux que soi... J'aurais pu être noir.
Signaler RépondreRay Charles.
Il est encore là pour écrire des stupidités sans nom, et en pompant courageusement le pseudo des autres bien sûr. Voilà à quoi un détraqué passe ses journées pour lutter les affres de la solitude devant la soupe froide. D'un autre côté qui voudrait d'un mec pareil ?
Signaler RépondreLe pire étant qu'il est persuadé d'être drôle, misère de misère...
C’est un énorme manque de respect monsieur, envers les usagers, dont certains étaient des personnes handicapées, des femmes enceintes, des nouveaux nés, des personnes âgées...Bon… alors voilà. Moi j'aime les caravanes. Alors je vois pas pourquoi sa polémique.
Signaler RépondreL’été dernier, début juillet, on a pris la route avec ma femme. Trente-sept ans qu’on part en vacances ensemble, et trente-six fois que j’ai juré : « Plus jamais. » Et pourtant, chaque année, je replonge comme un débile dans le cauchemar de la caravane.
On est partis de lyon, vers 4h du mat’, parce que ma femme avait peur des bouchons. Résultat : on s’est tapé tous les camions et les stations fermées. J’avais oublié mon telephone, j’ai failli pleurer.
On roule, on roule… la caravane tire la gueule, elle penche un peu, mais « elle tient », qu’elle dit, ma femme. Elle me répète ça tous les ans, et tous les ans, on perd un enjoliveur avant Orléans.
Elle, elle râle parce que j’ai pas voulu prendre l’autoroute. Moi, j’aime la nationale. Y a des ronds-points, des vaches, et surtout : c’est gratuit.
Arrivés au camping : Le Paradis du Sud (ça c’est le nom, hein, pas la réalité), on se gare entre un allemand qui braille et un couple de hollandais naturistes qui font du vélo… sans selle.
On installe la caravane. Enfin… j’installe, pendant que ma femme dit que c’est « pas droit », « trop près des chiottes » et « pas feng shui ». Je sais même pas ce que ça veut dire feng shui, moi. J’ai mis les cales sous les roues, la table en plastique devant, et voilà : c’est chez nous.
La première nuit, y a eu un orage. J’te jure, j’ai cru qu’on allait décoller comme dans Twister. Ma femme hurlait : « C’est de ta faute ! T’as jamais voulu louer un mobil-home ! » J’ai dormi dans la bagnole avec le chien. Il m’a pissé dessus.
Mais bon… y a des bons côtés.
Le matin, on va au snack, je prends un p’tit noir, ma femme prend son croissant aux graines comme si ça allait effacer les dix merguez d’hier. On s’engueule gentiment pour savoir si on va à la plage ou au marché. Et tous les soirs, y a karaoké. on chante chante L’Envie de Johnny. Moi je fais la choré.
Et j’sais que j’la retrouverai encore le camping l’année prochaine, avec ma femme assise sur sa chaise pliante, en train de râler qu’y a trop de moustiques.
Pathétique le Blachier, le laquais du PS en est rendu a essayer de nous tirer une larmichette pour faire passer ses idées nauséabondes. ON EST PAS DUPES!!!
Signaler RépondreMerci de ce témoignage
Signaler RépondreMerci de votre témoignage
Signaler RépondreIncroyable, avant même de cliquer rien qu'en lisant le titre creux et qui pue la gauchiasserie j'ai deviné que ça serait un énième torchon de blachier
Signaler RépondreFormer les politiques
Signaler RépondreCommençons par l’économie et la finance pour comprendre comment dégager des excédents et financer le handicap notamment
On confie les budgets de toutes les strates à des guignols fainéants qui servent tièdes des éléments de langage de partis partisans
On a tous un handicap plus ou moins visibles, sans forcément qu'il soit utile d'en parler en public Monsieur Blachier.
Signaler RépondreEnsuite, bien sûr il faut être inclusifs et aider absolument tout le monde.
Mais juste une question comme ça en passant : Qui paie ?
Rien compris à votre monologue . Moi ce que je peux dire c’est que les politiques sont atroces entre eux
Signaler RépondreTotalement vrai . Et encore toutes les boîtes ne respectent pas le quota
Signaler RépondreAh bon la gauche a le monopole du handicap ? Et de la haine des handicapés ? Il est vrai que certains socialistes du Rhône comme Sandrine Runel ne sont pas des plus charitables mais il y a des gens de droite pas bien nets comme monsieur Perrut à droite . Personne n’a le monopole
Signaler RépondreClairement . Courage à toutes les victimes de la politique et zut à ceux qui en profitent et qui abusent
Signaler RépondreLa violence en politique est un truc atroce . Courage à ceux qui la subissent
Signaler RépondreDrôle ça de faire un message comme cela alors qu'on passe son temps à créer une société où est systématiquement fait à l'envers. Vos formations politiques (que ce soit celle à laquelle vous appartenez Mr. Blachier ou les autres, de droite comme de gauche) ont depuis des dizaines d'années créé la société dont vous vous plaignez maintenant. Elles ont créé cette ambiance du chacun pour soi et Dieu pour personne dans laquelle on pousse le voisin dans le caniveau, on cherche des passe-droits, on exalte la violence, on souhaite la mort de ses opposants politiques et dans votre cas, où l'on raille les infirmités.
Signaler RépondreMais depuis tout ce temps, y a-t-il eu une remise en cause des dogmes dans vos rangs en face de la réalité de notre société ? Non, c'est la faute de l'autre. Y a-t-il eu un début de commencement de compréhension du pourquoi on en est là ? Non, c'est l'autre : "il est facho" ou "il est gaucho".
Pourtant les ficelles sont grosses, énormes même. Pas moyen de les voir.
Pour l'intérêt de quelques uns au pouvoir, on a brisé ce pays dans une guerre sans merci contre son peuple et vous en êtes les bon petits soldats.
Ben continuez, allez-y. De toutes façons, il ne reste plus beaucoup à faire pour finir le travail. Par contre, ce genre de billet à l'avenir, vous vous en abstiendrez.
Rien n'est fait pour l'handicap , cela n'intéresse pas le système qui vise les 20 /40 ans en pleine forme travailleurs et consommateurs ...sinon l'handicap n’excuse pas de se conduire comme une M...de et avoir un comportement d'opportuniste
Signaler RépondreLe couple Macron en arrivant en 2017 avait promis de régler les problèmes de prise en charge des enfants autistes pour soulager les parents.
Signaler Répondre8 ans après leur arrivée, les parents sont toujours autant peu soutenus
ne jamais croire aux belles images et aux belles promesses ses gens sont juste de la pub mensongère.
Parlez en au maire de Villeurbanne
Signaler RépondreTrop longues ses jérémiades....je zappe
Signaler RépondreJ’espère que votre entreprise n’est pas à Villeurbanne
Signaler RépondreUn post qui dégouline de bien-pensance de gauche. 4,5/10
Signaler RépondreIl n'y a pas qu'en politique, c'est de partout !
Signaler RépondreDans les entreprises ils embauchent leur 6% réglementaire, les affichent bien haut "vous avez vu mes beaux handicapés" (ce n'est pas une blague...) et les mettent dans l'énorme majorité des cas à des tâches à la c.. qui les rabaissent encore plus. Et c'est une excuse pour ne pas les augmenter comme ils ne peuvent pas progresser à cause de leur handicap.
Par mon métier vu dans plusieurs entreprises de 40 à 2000 employés.
Heureusement que leurs collègues de travail sont apparemment très sympas avec eux, contrairement à l'encadrement qui voit en eux des boulets.