Salah, l’humanitaire lyonnais, est de retour

Salah, l’humanitaire lyonnais, est de retour

Salah Barbagui faisait partie de la flottille humanitaire qui a été arraisonnée manu militari lundi par l’armée israélienne. Il est rentré hier après-midi à Paris avant de prendre un train pour la Part-Dieu où une cinquantaine de sympathisant l’attendaient et ont fêté son retour. Salah, visiblement fatigué mais en bonne santé, a pris le temps de raconter l’attaque de Tsahal. Son bateau qui battait pavillon grec a été neutralisé comme les 5 autres avant que les soldats de l’Etat Hébreux n’en prennent le contrôle. Aucun mort n’a été à déplorer sur son embarcation, ce qui n’est pas le cas pour toute la flottille. On parle de neuf morts essentiellement Turcs. Interview.

Lyon Mag : Un mot Salah ?
Salah Barbagui :
J’ai tout d’abord une pensée pour tous les morts. Les Turcs ont été très touchés. Cela a été vraiment difficile. Quand je suis revenu, les corps étaient avec nous, dans l’avion. Cela  a été vraiment difficile. Je suis très éprouvé psychologiquement et physiquement. La police a été gentille avec nous, mais c’était de la propagande. Ils filmaient quand ils nous apportaient de l’eau, quand ils nous apportaient à manger. Il y avait toujours quelqu’un pour filmer ces moments là. C’était de la propagande pour les chaînes occidentales.

Pouvez-vous nous dire ce qu’il s’est réellement passé ?
Les six bateaux se sont réunis le dimanche 30 mai pour partir en direction de Gaza. Nous avons créé des liens de fraternité. On se voyait avec le bateau turc et tous les autres bateaux. J’étais sur un petit bateau grec, avec une cinquantaine d’autres personnes. Le 31 mai à minuit, un avion, probablement israélien, est venu prendre notre position. On nous a tous dit de préparer nos gilets de sauvetage. A 2h30, il y a eu une première alerte. A 4h30, des commandos marines israéliens sont arrivés par hélicoptère, par zodiacs. Ils se sont dirigés sur tous les bateaux en même temps. Quand nous l’avons vu, nous sommes tous montés sur le pont, et nous nous sommes mis autour de la cabine de pilotage du capitaine. Nous avons essayé pacifiquement de les empêcher de prendre les commandes du bateau. Ils ont commencé à nous jeter des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Ils avaient des Tazers pour empêcher toute résistance. Cela s’est passé avant l’assaut. Plusieurs soldats sont montés, de plus en plus nombreux. Nous avons essayé de les empêcher d’aborder. Ils ont frappé le capitaine. J’ai vu des gens recevoir devant mes yeux des coups de Tazer, des grenades assourdissantes en pleine tête. Nous avons essayé de résister le plus possible pour les empêcher de prendre les commandes du bateau, mais nous nous sommes faits braquer par des M16 et des fusils à pompe. Nous avons décider d’abandonner la résistance, ce n’était plus tenable. Certains parmi nous voulaient continuer la résistance, mais nous les en avons dissuadés. A agir ainsi, je pense que nous avons éviter qu’il y ait des morts sur notre bateau.

Que s’est-il passé au moment de l’abordage ?

Nous n’étions pas préparés du tout. Nous étions dans les eaux internationales, nous ne pensions pas du tout être attaqués à ce moment là. Ils ont agit comme des pirates. Ils prétendent pouvoir agir n’importe où, même dans les eaux internationales. Ils disent que les Turcs auraient utilisé des armes à feu. C’est totalement faux. Nous avions fait nous même une simulation en cas d’abordage. Il y avait des pacifistes américains qui nous expliquaient les procédures à suivre : entourer la cabine de pilotage, résister pacifiquement. Nous n’avons opposé qu’une résistance pacifique. Je ne parle que pour notre bateau.

Comment s’est passé votre arrestation ?

Nous avons été, sur notre bateau, plus ou moins bien traités, car il y avait des pacifistes et des journalistes. La où les dégâts ont été les plus importants, c’est sur le Marmara. J’ai certains témoignages terrifiants. Sur les cargos, ils ont agit de la même manière avec certaines personnes

Comment s’est passé votre transfert ?
Ils ont maîtrisé tous les bateaux. Nous avons navigué jusqu’au port d’Ashdod. Une fois arrivés, nous avons subi des humiliations. Nous sommes sortis un par un, devant une centaine de militaires de tous les corps de l’armée israélienne. Ils nous ont demandés de signer un papier écrit en hébreu. nous avions décidé de ne pas le signer. certains ont quand même signés. Nous sommes passés devant tous les services israéliens : le Mossad, le Shin Bet et plusieurs services. A partir de la, nous avons été transférés par car à la prison d’Ashdod. Nous avons été les premiers à entrer dans cette prison. Nous avons été plus ou moins bien traités. Un franco-palestinien de notre groupe a été mis à l’isolement. Il a eu un traitement spécial.

Avez-vous le nombre de morts exacts ?

On parle de neuf morts Turcs, mais il y aurait aussi des disparus. Certaines personnes auraient peut être été jetées à la mer.

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1 commentaire
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Prudence le 07/06/2010 à 09:39

Il est toujours difficile avec ce foutu conflit de se faire une odée précise sur qui est à blâmer, et surtout que s'est-il réellement passé... Bienvenue à Salah, bon retour chez toi !

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