Lyon Mag : Expliquez-nous la spécificité de cette réunion d’aujourd’hui ?
Philippe Pradel : Aujourd’hui, c’est l’aboutissement d’une grande période d’étude et de travaux préparatoires. Ce tunnelier, qui est en train d’être assemblé, devrait pouvoir commencer dès l’automne prochain sa phase de creusement.
Ce tunnelier est une machine assez impressionnante ?
Oui. Ses caractéristiques sont impressionnantes. Il s’agit d’une conception que nous appelons « monotube. » Le métro passera dans les deux sens, ce qui explique un diamètre de 9,50 mètres au niveau de la roue du tunnelier, et de l’ensemble de celui-ci, sur une longueur de 70 mètres, pour un poids total de 1300 tonnes, et un bouclier à lui seul qui fera plus de 800 tonnes.
Que va faire ce tunnelier entre la station «Stade de Gerland» et la station «Oullins» ?
Il va creuser dans un terrain plutôt tendre avec un passage sous le Rhône sur 300 mètres. Il arrivera à la station «Oullins Gare» où sa roue de coupe sera renforcée pour attaquer un terrain plus difficile, à base de granit fracturé. C’est de la pierre, nous pourrons le traiter, mais cela fait partie des difficultés de ce creusement.
Comment marche un tunnelier ? Comment creuse-t-il ?
C’est un peu comme un gros ver de terre. C’est une machine qui n’est pas seule. Il y a différents cordons ombilicaux qui relient ce tunnelier à différentes stations d’alimentation en énergie. Il faut savoir que cet appareil est d’une puissance de 5000 KVA avec une alimentation de 20 kilovolts. C’est la puissance consommée par une petite ville. Dès que le tunnelier commence à creuser, des «voussoirs» (grandes pièces en béton préfabriqué) constituent véritablement la coque du tunnelier.
Tout est donc fait au même moment. On creuse et on crée le tube en même temps ?
Tout à fait. Puisqu’il faut bien évidemment consolider le terrain au fur et à mesure de l’avancement. Les voussoirs servent de points d’appuis sur lesquels le tunnelier peut exercer une poussée jusqu’à 6000 tonnes.
A quelle vitesse le tunnelier va-t-il creuser ?
On est parti sur une dizaine de mètre par jour en sol tendre jusqu’à Oullins. On réduira cette cadence au moins de moitié pour la deuxième partie, sur laquelle nous sommes à peu près sur trois mois de phase de creusement, entre Oullins et l’arrière gare. Un métro ne s’arrête pas là où s’arrête les voyageurs. Il va un peu plus loin, jusqu’à ce que l’on appelle l’ « arrière gare. » Celle-ci se fera sur trois mois. La première partie du projet étant estimée à six mois.
C’est donc un véritable défi technologique?
Pour les professionnels des tunneliers, le sol lyonnais est cité en exemple dans le monde entier par sa complexité. Sa complexité est liée à son hétérogénéité. On l’a déjà vécu dans le passé au travers des travaux de ligne D. Cela fait partie des aléas, mais tout a été mis en oeuvre pour que ce tunnelier puisse affronter des conditions difficiles. C’est une petite usine qui va avancer, sans que personne ne s’en rende véritablement compte pendant plusieurs mois, avec l’objectif de mettre en service cette extension fin 2013.
Ce qui est sûr @A l'ouest, c'est qu'avant un certain president du Grand Lyon aurait fait le prolongement jusqu'aux Hopitaux Sud d'une seule traite comme en son temps pour la ligne D entre Venissieux à Gorge du Loup.
Signaler RépondreDommage de déployer autant d'efforts et d'argent pour ajouter 1 seule station à la ligne B et de l'interrompre dans le coeur d'Oullins déjà bien encombré... Il est urgent de continuer cette ligne jusqu'aux Hopitaux Lyon sud !!!
Signaler RépondreLa Presqu'île avec Bellecour et la Part Dieu seront à deux pas alors que la Confluence s'éloigne. Bye bye la confluence.
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